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Critique de Fandol


En avant-propos, l'auteur détaille la genèse de ce livre publié en 1988 et dont l'édition française n'existe que depuis 2010. Douglas Kennedy, entre ces deux dates, est devenu un auteur à succès.
Il nous livre ici le récit d'un voyage de trois mois, en Égypte. Il avait découvert ce pays en 1981, lors d'un premier voyage mais il décide d'y retourner, quatre ans plus tard afin de pouvoir vérifier ses premières impressions. Son souci principal est d'étudier la vie du pays en profondeur, en évitant les hauts lieux touristiques. Aussi, après le Printemps arabe de 2011 et tous les soubresauts que connaît aujourd'hui l'Égypte, la lecture de ce livre est très intéressante et fort instructive.

Douglas Kennedy commence son récit au départ de Dublin et nous gratifie d'anecdotes et d'observations très pertinentes tout au long de son voyage passant par Londres, Boulogne, Innsbrück et Venise, grâce à l'Orient-Express. Ensuite, il prend le bateau pour débarquer à Alexandrie, une ville qu'il nous fait découvrir en détails. Il constate qu'il doit abandonner ses préjugés, nous faisant partager la vie des expatriés en Égypte. Il constate aussi que les jeunes Égyptiens ne lisent pas.
Quittant Alexandrie, il se lance en bus, jusqu'à Mersa Matrouh, sur les traces de Cléopâtre, De César mais aussi de Nasser et de Rommel. Pour se rendre à l'oasis de Siwa, tout près de la frontière lybienne, il doit apprendre la patience afin d'obtenir les autorisations nécessaires : « En Égypte, la patience est une religion… » Revenu au Caire, il nous fait découvrir la cité des morts, cette nécropole habitée par 40 000 êtres vivants, à l'époque, 250 000 vingt-cinq ans plus tard.
Tout au long de ce livre, Douglas Kennedy nous montre que, là-bas, la situation est explosive, que la bureaucratie, héritage du nassérisme, est tentaculaire et sclérosée et que la démographie est galopante. Il nous emmène passer quelques jours dans le monastère Saint-Macaire, Deir Abou Magar, puis rentre au Caire. Il rend bien compte de la situation impossible des Juifs dont 11 000 d'entre eux ont quitté le pays à cause du conflit Israëlo-Palestinien. À ce moment-là, les Coptes commencent à être inquiets pour leur avenir car ils sont en situation de guerre froide…
Notre homme prend alors le train pour la Haute-Égypte, s'arrête à Al-Minya, va à Assiouf, un fief intégriste musulman et constate qu'à l'université, les filles sont mises à l'écart. À Louxor, il fustige l'attitude des touristes puis se lance dans une épique remontée du Nil en felouque : « le Nil est un univers coupé du monde, et donc rassurant. » Finalement, c'est en bus qu'il parvient à Assouan qu'il décrit comme une ville aseptisée. Avant que son voyage n'arrive à son terme, il rappelle les étapes qui ont abouti à la construction du second barrage inauguré en janvier 1971, tout juste trois mois après la mort de Nasser. Pour lui, ce barrage est en équilibre précaire entre deux mondes.
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