J'ai choisi ce thriller car la couverture est absolument géniale (l'escalier où a eu lieu le crime et les petites encoches façon répertoire, correspondant au nombre de mensonges !) et le résumé assez alléchant…
Jane et Marnie sont devenues amies en classe de sixième, Jane timide, effacée a été attirée par Marnie, déjà solaire et sûre d'elle. Elles resteront toujours très proches, Jane allant dîner le vendredi soir chez Marnie, même lorsque Charles est entré dans la vie de cette dernière.
Jane n'a pas été aimée par sa mère, qui n'avait d'yeux que pour Emma la petite soeur, née prématurément quoi qu'elle puisse faire, elle est transparente, trouve du réconfort auprès de son père mais celui-ci finit par quitter la maison pour sa maîtresse devenue veuve…
Jane est brillante dans les études mais se retrouve dans un travail où elle s'épanouit peu. Elle a trouvé le grand amour avec Jonathan, mais celui-ci, sportif, se fait renverser par un chauffeur de taxi ivre, alors qu'il vient de terminer le marathon de Londres, ce qui met fin brutalement à sa vie amoureuse. Pendant ce temps, Emma plonge dans l'anorexie.
Marnie, fin cordon bleu se filme en train de réaliser ses recettes et son site a beaucoup de succès ; elle n'a pas eu une enfance trop difficile, mais ses parents n'étaient jamais là, toujours en congrès à droite ou à gauche, alors elle est devenue autonome très vite. Après des aventures sans lendemain, et elle rencontre enfin Charles qu'elle épouse.
Un jour, elle demande à son amie si Charles et elles sont faits l'un pour l'autre, et Jane répond oui alors qu'elle le déteste. Premier mensonge, qui va en entraîner d'autres, immanquablement car elle ne veut pas perdre cette amitié.
Jane est possessive, jalouse, elle veut Marnie pour elle et tous les moyens sont bons pour lui prouver qu'elle s'est trompée en l'épousant, qu'il est pervers… Cela tourne à l'obsession…
Cette amitié est extrêmement toxique, car Jane est prête à tout pour garder Marnie uniquement pour elle, transformant la réalité, interprétant sans arrêt les choses, les évènements pour les faire coïncider avec sa réalité à elle. Elle veut retrouver les moments où elles cohabitaient toutes les deux. Ce qui est surprenant, c'est le fait que cela ne lui a pas posé de problème d'épouser Jonathan et de vivre le grand amour avec lui, alors que son amie n'en a pas le droit, à ses yeux.
Le récit commence de manière lente, on finit par se demander s'il va se passer quelque chose, mais une fois le meurtre perpétré, le suspense monte et on se laisse prendre à ce jeu machiavélique. Au fil du récit, on s'aperçoit que Jane s'adresse à quelqu'un, qu'elle tutoie, avec toutes les suppositions que cela engendre : s'adresse-t-elle au lecteur, à un confident. En fait, c'est encore pire que ce qu'on pouvait imaginer.
« VOICI DONC MA VERITE ; Je ne veux pas paraître mélodramatique, mais je trouve que tu mérites de connaître cette histoire. Je pense qu'il « faut « que tu l'entendes. Elle t'appartient autant qu'à moi. »
La lenteur de la mise en route m'a un peu déstabilisée quand même, mais il est vrai que je venais de terminer le roman haletant de
Karin Slaughter … On est dans le thriller psychologique pur jus.
Pour un premier roman, je trouve que c'est plutôt réussi, Elizabeth Kay a bien su capter l'attention, l'intérêt du lecteur, et aborde au passage d'autres thèmes : le manque d'amour de cette mère qui sombre dans la sénilité et que Jane va voir tous les week-ends dans sa maison de retraite, alors que la mère préfèrerait voir Emma qui bien-sûr fui, trouvant toujours un prétexte pour se dérober ; l'anorexie est bien abordée aussi ainsi que la manipulation mentale et la personnalité borderline de Jane.
Auteure à suivre donc…
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Robert Laffont
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