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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'histoire est toute simple, et déjà résumée dans la 4ème de couverture, tout l'intérêt de cette découverte est dans le traitement d'un double sujet universel, l'amour et la mort.

Pour faire court sur le scénario, le narrateur Sakutaro et Aki se rencontrent au collège, en 4ème. Une belle amitié se crée naturellement entre ces deux jeunes adolescents qui prennent tant de plaisir à être ensemble et à se parler déjà de tout et de rien, mais aussi à s'interroger sur les choses sérieuses de la vie. Inséparables, leur relation devient amoureuse, et malgré leur jeune âge déjà ils se promettent le mariage. Mais un jour Aki qu'on croit anémiée doit être hospitalisée...Sakutaro, quotidiennement à son chevet, apprendra des parents de son amie qu'elle est atteinte d'une leucémie, ce qu'Aki si fatiguée comprend vite d'elle-même.
En quelques semaines de souffrance pudique voire muette, elle est emportée, alors même que dans un dernier accès de folie amoureuse Sakutaro tente de l'emmener en voyage en Australie comme ils en rêvaient. Sakutaro, dont l'âme vidée souffre, échange avec son grand-père qui croit à un au-delà, lui qui a connu et perdu aussi un grand amour. Il part avec les parents d'Aki au coeur de l'Australie disperser ses cendres, et va apprendre à se reconstruire peu à peu après cette phase de deuil.

Une histoire simple, qui dans les 50 premières pages m'a inquiété car j'avais l'impression dans les échanges entre nos jeunes tourtereaux de retrouver des dialogues dignes de Murakami dans l'incolore, de style masturbation intellectuelle pour enfoncer des portes ouvertes à coups de banalités. Mais la suite a révélé des éclairs poétiques superbes, surtout lorsque l'auteur se niche dans la tête de Sakutaro. L'écriture suscite alors l'émotion.
L'amour de ces jeunes est magnifique de pudeur, d'espoirs, de rêve, de promesses qu'on peut se faire à cet âge quand on a toute une longue vie devant soi...Mais la maladie d'Aki va faire virer cet enchantement à la tragédie. Personnellement j'ai trouvé le traitement de cette phase de la maladie absolument formidable. La souffrance d'Aki est tellement forte moralement et physiquement, et pourtant elle est courageuse, évite de le montrer. Ce pressentiment qu'elle a finalement très vite de sa mort inéluctable, tout en parlant encore un peu de projets, peut-être bien sans y croire, pour donner le change face à son chéri...Un sentiment d'impuissance absolu dans son corps qui la trahit, le désespoir des proches qu'ils s'efforcent de cacher à une malade pas dupe, leur projection d'un immense et irréparable vide à venir, le tout aggravé d'un sentiment de culpabilité...Cela m'a serré le coeur.
Et puis ces échanges de Sakutaro avec le grand-père sur la mort et sa suite (ou pas) s'avère riche, et nourrit notre propre réflexion sur cette question éternelle et essentielle pour l'humanité. Sakutaro fera l'expérience de porter en lui l'âme d'Aki, retrouvant une forme de sérénité qui l'aidera à réaliser sa vie d'homme, comme le suggère plus que ne le décrit une fin peut-être un peu rapide.

Au final, un très beau livre, tout empreint d'émotion, dur, mais au message d'amour finalement positif pour nous aider à tenir devant les deuils et les coups du sort de la vie.
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Sakutaro, le narrateur, évoque son histoire d'amour avec Aki emportée par une leucémie.

Tout commence en classe de quatrième où les deux adolescents sont délégués de classe et doivent rendre visite à un camarade hospitalisé. L'amitié va se transformer en amour. Sakutaro relate l'évolution de cette relation au travers de moments symboliques et sa tragique issue.

C'est une histoire subtile et émouvante. L'auteur a opté pour la simplicité et ne verse pas dans le larmoyant.

Les personnages sont si profondément attachants qu'on ressent de l'empathie à leur égard.

Le final est particulièrement beau et poétique.

Comment survivre à la perte de l'être aimé? N'attendez pas de réponse dans ce livre. le temps altère le chagrin mais pas les souvenirs, ni les sentiments.
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Un cri au centre du monde de Kyoichi KATAYAMA est un roman japonais. le quatrième de couverture nous annonce le propos : "Sakutaro et Aki - qui se connaissent depuis le collège - tombent amoureux alors qu'ils sont adolescents. Aki meurt d'une leucémie à tout juste 16 ans passés de quelques mois et le jeune homme doit faire face au deuil, à l'absence de l'être aimé". Une histoire hélas bien trop répandue penserez-vous, comme à ma première réaction, qui pourrait rebuter bien des lecteurs et qui pourrait même heurter tous les parents qui ont perdu un enfant au printemps de leur vie. Cependant, je l'ai beaucoup aimé pour plusieurs raisons : d'abord l'écriture fluide mais chaque mot bien pesé parfaitement dimensionné et qui donne une impression de sincérité, comme si l'auteur avait vécu lui-même l'épreuve et se trouvait être Sakutaro, le narrateur. Puis s'il s'agit d'un cri au centre du monde, c'est un cri d'un coeur déchiré, un cri intérieur inaudible par le monde c'est pourquoi ce cri mérite d'être connu, une invitation pour les lecteurs. Enfin si l'histoire, la culture et les traditions de ce peuple sont bien éloignées de nous, l'art littéraire de l'auteur, les sentiments amoureux de ces deux jeunes d'une pureté absolue, les émotions dans le calvaire de la maladie, le vécu de ce drame nous rapprochent au point de ne plus éprouver de différence : nous sommes une seule et unique humanité. A l'heure où certains cherchent à créer des différences entre les Hommes fondées sur des oppositions de croyances, traditions, de cultures et de langues. Ce récit fait tomber tous ces artifices : les sentiments, les émotions, la souffrance et tout ce que nous vivons plus ou moins intensément nous sont communs. Nous sommes tous ou avons été par périodes Sakutaro, Aki, les parents et amis de ces jeunes...
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Voilà un roman qui a frôlé le coup de coeur ! Pour sa poésie, pour sa tendresse, pour son réalisme. Aucune niaiserie, aucun pathos, pas de sensiblerie facile, le ton n'est pas mélodramatique. Il est juste.

Deux adolescents, Aki et Sakutaro, se rencontrent en classe de quatrième, font connaissance, se lient d'amitié, apprennent à aimer l'autre. Nous n'assistons pas à un coup de foudre improbable et illusoire entre deux personnes totalement étrangères (façon : « leurs yeux se rencontrèrent et ils surent dès cette seconde qu'ils s'aimeraient toute leur vie »). Non, cette relation est naturelle et crédible, elle se noue lentement, mais sûrement, pendant plusieurs années. C'est au départ une « relation très ordinaire », comme le cite l'auteur lui-même, entre deux camarades de classes, qui sont amenés à se côtoyer parce qu'ils sont tous deux représentants des élèves. Petit à petit, à force de se fréquenter, une amitié éclot. Puis on assiste à la naissance et à l'évolution de leur amour. Rien n'est idéalisé et c'est, selon moi, la force de cette histoire. On peut y croire. On peut s'y croire.

Le lecteur suit le même cheminement que ces deux personnages : celui du coeur. Nous ne vibrons pas tout de suite, nous ne sommes pas transportés dès les premières pages. Non, on apprend à les connaître, on les observe de loin, tel un témoin anonyme. Puis leur amour se forme, leur histoire se tisse et nous happe. Seulement à ce moment nous pouvons commencer à nous attacher, à vibrer, tout comme eux. La magie met du temps à opérer entre eux, tout comme elle met un peu de temps à opérer entre le lecteur et l'histoire. L'évolution des émotions, des sentiments et des pensées du lecteur se calquent sur celle des personnages. Mais au final, tout fonctionne merveilleusement bien !

Cela est accentué par un autre facteur que j'ai trouvé bienvenue dans ce roman : Aki et Sakutaro sont deux adolescents ordinaires, qui mènent des existence normales. Des parents aimants, des bonnes notes à l'école… Ils partagent les mêmes doutes, les mêmes désirs et les mêmes angoisses que d'autres adolescents. Ce ne sont pas des « héros » avec des vies extraordinaires, ou un passé incroyable. Rien de particulier ne les démarque des autres et nous pouvons facilement s'attacher à eux (il pourrait s'agir d'un de nos camarades de classe, ou d'un voisin…), et même s'identifier, se reconnaître, se projeter à leur place. le réalisme de ce roman et de ses protagonistes rend tout cela possible.

Puis la maladie vient frapper ces existences tranquilles et remet tout ce qu'ils ont construit en péril. Leurs vies basculent et ils doivent apprendre à vivre avec le fardeau qu'est la leucémie.

C'est un roman magnifique qui parle avec justesse d'amour et de mort, qui réfléchit avec finesse à ces deux concepts. L'écriture est simple, mais belle et efficace. Elle va à l'essentiel sans ajouter de fioritures.
Lien : http://www.livressedesmots.c..
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Grand roman que celui de Katayama.
Une histoire d'amour et de deuil posant la question de notre existence sur terre quand les personnes les plus proches de nous viennent à partir, en l'occurrence 'l'être aimé'.

Un conte posant des questions philosophiques quant à notre existence limitée sur terre, à travers le pèlerinage qu'entreprend Sakutaro afin d'honorer la mémoire d'Aki, l'amour de sa vie, et qui tend à nous ramener à l'instant présent et à nos projets, nos envies, tant et tant repoussées.
Une écriture - traduite, qui nous amène à suivre la naissance d'un amour de jeunesse - et de vie, entre deux personnages, ainsi que la mémoire, et ses défauts liés à cet amour idyllique, jusqu'à réapprendre à vivre après un deuil, sans oublier.
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Best-sellers dans son pays, ce roman sentimental est à savourer comme une friandise très chocolatée et sucrée, au bon goût de littérature populaire et romantique à la sauce japonaise ! Si vous n'aimez pas les sentiments, le pathos, si vous n'aimez pas verser de larmes, passez votre chemin ! On retrouvera certains des plus fameux ingrédients des romans japonais – le contraste entre la vie et la mort, la fascination pour la beauté éphémère, la nature employée comme métaphore des émotions – mais très exacerbés, presque caricatural… On est loin de la subtilité d'un Tanizaki ou de la force d'un Mishima. Pour autant, par sa candeur et sa mélancolie, le récit se dévore et dégage un certain charme. Cette histoire d'amour tragique entre deux adolescents dont l'un est atteint d'une leucémie touche au coeur et est une belle introduction à la culture nippone.
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Il est des histoires qu'on a du mal à quitter, espérant sans cesse un autre dénouement. Il y en a d'autres, par contre, où l'on sait pertinemment quelle sera l'échéance, et on observe défiler les pages, tel le défilement des jours.
Sakutaro se remémore, en Australie, sa rencontre avec Aki. Il passe en revue les années de collège, et avec poésie et douceur, il met en avant des détails parfois insignifiants, comme les ponctuations d'une voix, la finesse d'un visage qui étaient pour lui important. Avec pudeur, l'auteur nous dépeint les sentiments amoureux unissant ces deux adolescents.
Les personnages sont attachants, et crédibles. La différence culturelle d'avec le Japon évite un comparatif trop dur avec nos adolescents occidentaux : la façon qu'a l'auteur de dépeindre leur relation est totalement différente de ce qu'on peut lire par exemple avec "Roméo et Juliette" de William Shakespeare : la relation est quasi platonique, se suffisant aux rencontres, à la présence de l'autre, a une politesse parfois mièvre, mais toujours dans un profond respect. C'est peut être justement ce qui m'a fait aimer ce livre : il diffère de ce que l'on connaît des couples "occidentaux", en tout cas de la façon dont ils sont présentés dans la littérature.
Kyoichi Katayama explore également les relations familiales grâce à la présence du grand père de Sakutaro : on parle peu de ses parents. Il est très présent, et devient un interlocuteur de choix lorsque Sakutaro se pose des questions sur ses sentiments, sur les raisons de certains de ceux ci. Il pose parfois ses incompréhensions, ayant juste besoin d'une oreille attentive. Le grand père quant à lui le pose en adulte par les confidence qu'il va lui faire.
Parlons un peu plus du style :
Poétique, j'ai eu l'impression tout au long de la lecture d'être dans un parc en automne : j'étais transporté par la douceur et la mélancolie qui ressortent de ces pages. En surface, la lecture semble simpliste, mais comme la littérature japonaise n'est jamais simple, la subtilité réside justement dans cet art de faire simple, de minimaliser : les sentiments et la détresse de Sakutaro ne sont pas exacerbés, colériques ou même poussés dans des retranchements. Bien au contraire, ils sont esquissés.
La fluidité du texte permet de s'enrichir de cette histoire. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une lecture adolescente tant il faut mesurer la complexité des sentiments humains. Mais c'est un récit de vie, comme il en existe tellement dans la réalité. C'est ce qui lui donne une saveur du présent.
Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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Ce livre, chers lecteurs, est une pépite. Déjà il est japonais. Bah oui. Ah... on me dit dans l'oreillette que ce n'est pas une raison, que je vais devoir expliciter un peu plus. Soit. Allons-y donc ! Parlons déjà de l'histoire. D'après la quatrième de couverture, rien de bien joyeux; sauf que voilà, dans ce livre il y a peu de passages où Aki est malade. En effet, le narrateur raconte sa rencontre avec elle, puis l'évolution de leur relation ainsi que celle de leurs discutions. Je ne dirai pas qu'il s'agit d'un livre joyeux, non, mais d'une histoire normale où un évènement tragique arrive. Pas de mélo ici, mais de la passion, de l'amour.

Parlons à présent du style. J'ai lu il y a peu le maître de thé, dernier livre écrit par Yasushi Inoué, où le style était assez lourd avec beaucoup de descriptions (on est dans le souvenir et la mort, je vous le rappelle). Ici, la plume est légère et très facile à suivre. Les personnages sont normaux, sans clichés et facilement accessibles au lecteur.

En résumé, ce livre est très prenant, facile à lire, doté d'une histoire à la base triste mais belle. Une pépite je disais !
Lien : http://lacavernedankya.canal..
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Kyoichi Katayama nous livre un roman sensible à la poésie exacerbée, toujours très pudique et sans jamais tomber dans le pathos. Il n'y a rien de mièvre dans son récit pourtant si simple, juste une réflexion subtile sur l'amour et la mort ! Un très beau roman !
Lien : http://tournerlespages.over-..
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Un livre très poétique où la tristesse se dévoile peu et où s'exerce toute la retenue japonaise. Ne laissera personne indifférent


Lien : http://www.perdreuneplume.co..
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