AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Journal (159)

Enfin, je tiens le mot « stigmatiser » et la phrase qui va avec, mais je continue à garder tout cela dans ma bouche avec dégoût et un sentiment de honte, comme si les mots étaient de la viande crue, de la viande coupée à même ma chair (tant cela m’a coûté). Enfin, je dis la phrase, mais il me reste une grande terreur parce que je vois que tout en moi est prêt pour un travail poétique, que ce travail serait pour moi une solution divine, une entrée réelle dans la vie, alors qu’au bureau je dois, au nom d’une lamentable paperasserie, arracher un morceau de sa chair au corps capable d’un tel bonheur.
Commenter  J’apprécie          00
Le malheur du célibataire, qu'il soit apparent ou réel, est si facile à deviner pour son entourage que, s'il a choisi de devenir célibataire par amour du secret, il maudira sa décision,quoi qu'il arrive. Il est vrai qu'il se promène partout avec une redingote bien fermée, les mains dans de hautes poches, les coudes pointus, le chapeau enfoncé sur la figure, le sourire faux qui lui est devenu naturel est là pour protéger sa bouche comme le lorgnon protège ses yeux, il a un pantalon plus étroit qu'il ne sied à des jambes maigres.Mais chacun sait où il en est, chacun peut lui énumérer tout ce qu'il souffre. Il reçoit au visage le souffle froid qui sort de ce cœur dans lequel il regarde avec la seconde moitié de son double visage, plus triste encore que l'autre. Il déménage positivement sans relâche, mais toujours dans les formes attendues. Plus il s'écarte des vivants -vivants pour lesquels, et c'est bien là la pire des dérisions, il lui faut travailler comme esclave conscient qui n'a même pas le droit de s'avouer pour tel- , plus un petit espace est jugé suffisant pour lui. Tandis que les autres, et eussent-ils été alités toute leur vie, obligent la mort à les abattre, - quand bien même ils seraient tombés depuis longtemps d'eux-mêmes, abattus par leur propre faiblesse, ils se raccrochent encore à leur famille, parents et époux qui sont forts, aimants, bien portants,- lui, le célibataire, se résigne apparemment de son propre gré à occuper un espace de plus en plus restreint au beau milieu de la vie, et, quand il meurt, le cercueil est tout juste à sa mesure
Commenter  J’apprécie          10
19 septembre 1917
Nature fragile, capricieuse, inconsistante, un télégramme le jette à bas, une lettre le redresse et lui redonne la vie, le silence qui suit la lettre le rend stupide.
Commenter  J’apprécie          70
J'ai à peine quelque chose de commun avec moi-même.

Franz Kafka.
Commenter  J’apprécie          20
21 janvier 1922 : Sans ancêtres, sans mariage, sans descendants, avec un violent désir d'ancêtres, de mariage, de descendants. Tous, ancêtres, mariage et descendants me tandent la main, mais trop loin pour moi.

Il existe pour toutes choses, pour les ancêtres, le mariage, les descendants, une compensation artificielle et pitoyable. On crée cette compensation dans des spasmes de douleur, et, à supposer qu'on ne soit pas détruit par la seule violence des spasmes, on l'est par la pauvreté désolante de la compensation.

789 - [Le Livre de Poche biblio n° 3010, p. 535]
Commenter  J’apprécie          20
20 octobre 1913
Je suis peut-être réellement perdu, la tristesse de ce matin reviendra, je ne pourrais pas lui résister longtemps, elle m'enlève tout espoir. Je n'ai même pas envie de tenir mon journal, peut-être parce qu'il y manque déjà trop de choses, peut-être parce que je ne pourrai jamais décrire que des façons d'agir incomplètes, semble-t-il -, peut-être parce que le fait même d'écrire contribue à ma tristesse.
Commenter  J’apprécie          20
21 juin 1913
Le monde prodigieux que j'ai dans la tête. Mais comment me libérer et le libérer sans me déchirer. Et plutôt mille fois être déchiré que le retenir en moi ou l'enterrer. Je suis ici pour cela, je m'en rends parfaitement compte.
Commenter  J’apprécie          51
J'acquis, au sein même du sentiment familial, un aperçu des froids espaces de notre monde, qu'il me faudrait réchauffer à l'aide d'un feu que je voulais chercher d'abord.
Commenter  J’apprécie          10
26 mars 1912 : Surtout ne pas surestimer ce que j'ai écrit, cela me fermerait l'accès de ce que j'ai à écrire.

243 - [Le Livre de Poche biblio n° 3010, p. 243]
Commenter  J’apprécie          40
Dans le combat entre toi et le monde, seconde le monde.
Commenter  J’apprécie          40






    Lecteurs (612) Voir plus



    Quiz Voir plus

    La métamorphose, de Kafka

    Comme d'habitude, quel est le prénom du personnage principal ?

    Georges
    Grégoire
    Gregor
    Grigory

    7 questions
    228 lecteurs ont répondu
    Thème : La métamorphose de Franz KafkaCréer un quiz sur ce livre

    {* *}