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3,5

sur 541 notes
Comme les libraires Michel, Marie et Nadège, j'ai envie de faire découvrir les livres de Serge à plein de gens.
Comme Domi, j'ai envie de le taquiner, de lui taper dans le dos - mais pas de le tutoyer, respect.
Comme Dora, j'ai envie de lui faire confiance.
Comme Alex j'ai envie de l'appeler Tonton - même si je ne suis pas beaucoup plus jeune que lui.
Comme Mme Meunier, j'ai envie de lui conseiller la prudence.
Comme nombre de ses lecteurs fidèles, j'aime son intelligence pétillante, la pertinence de ses observations, sa sensibilité, son humour à la fois percutant et doux, son sens de l'auto-dérision, son humilité. Et ses dialogues réjouissants, et ses ambiances un peu tristes, et ses intrigues.
Mais de quel Serge je parle, là ? de l'auteur ou du personnage de ce roman ? Ils portent le même prénom et se ressemblent beaucoup. Ils nous parlent ici de livres, d'écrivains, d'écriture, de source d'inspiration, de frontière floue entre réalité et fiction, de lecture, de lecteurs, de salons d'auteurs. Et puis de solitude, d'amour. Ceci autour d'une intrigue policière dans laquelle le narrateur/enquêteur porte un regard tendrement moqueur sur une petite ville de province et ses 'notables'.

Encore un roman de Serge Joncour qui me convainc de son talent et de sa capacité à se renouveler.
Je regrette de ne pas avoir osé l'aborder au Salon de Vannes, plus encore au vu de ses réflexions dans cet ouvrage sur les échanges auteur-lecteur. Je cherche ma phrase d'intro pour la prochaine rencontre...

► EXTRAIT (si ce dialogue vous plaît, vous aimerez ce roman, j'en suis sûre)
« - Vous n'allez tout de même pas faire un livre sur eux ?
- Un livre je ne sais pas, mais m'en inspirer pourquoi pas !
Par prévention Mme Meunier se recula, comme quelqu'un qui sort du champ au moment d'être pris en photo.
- Votre livre, j'espère que vous n'allez pas me mettre dedans, vous n'allez pas me mêler à ça !
- Mais non, ne craignez rien, un auteur ne prend jamais le risque d'utiliser des personnages réels, ou alors il déforme tout, il change les noms, il arrange, enfin on ne reconnaît rien, c'est pas un cambriolage vous savez.
- Oh, mais moi, je ne veux pas qu'on déforme quoi que ce soit ! Je veux simplement ne pas être mêlée à toutes ces histoires, c'est tout... » (p. 206)
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L'arrivée de Serge, invité par la librairie d' une petite ville de province va se révéler drôlement agitée. Il faut dire qu'un fait divers secoue les autochtones et ici comme ailleurs, on n'aime pas trop les curieux.
Avec un humour bienvenu, Serge Joncour mélange habilement les genres. Nous régalant des pensées de l'auteur et de portraits à la fois drôles et pertinents.
Les rencontres en bibliothèque ou lors d'ateliers d'écriture méritent à elles seules de suivre les tribulations du beau Serge (hommage Chabrolien à celui qui savait si bien peindre le milieu provincial et bourgeois).
Un roman qui se lit avec grand plaisir, la plume de Joncour étant d'une belle finesse.
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C'était mon premier Joncour, choisi pour la couverture, le titre, la 4em de couverture.... On se transporte dans le personnage, on s'implante dans le décors, on s'impatiente de cette intrigue .....on se délecte des maladresses de son Serge.
Aujourd'hui, je ne sais pas si c'est Joncour ou le Serge du roman qui m'a dédicacé l'écrivain National et son dernier Livre "Repose toi sur moi"...En tous cas, quelles ressemblances !!? :-)
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C'est au coeur d'une petite ville nichée entre le Morvan et la Nièvre que Serge, écrivain, est attendu avec impatience. Invité en tant qu'auteur en résidence, il compte profiter du calme de cette région forestière et éloignée et prendre du recul. Arrivé à bon port, dans cette gare paumée de rase campagne, il attend l'arrivée de Michel, le libraire, qui devait l'accueillir. Pour patienter, il s'installe derrière le petit comptoir, sirote un café en lisant le journal local. Aussitôt un fait divers attire son attention, notamment à cause du titre mais surtout d'une photo. Un octogénaire, un brin illuminé et à la fortune enfouie, a mystérieusement disparu. L'on soupçonne un couple marginal de néoruraux responsable de ces faits. La femme, surtout, trouble Serge à tel point qu'il décide de mener sa propre enquête...

La venue tant attendue et espérée de l'écrivain national, comme l'a si joliment qualifié le maire de ce petit village, va en bouleverser la quiétude. Car, outre ses séances de dédicaces, ses ateliers d'écriture ou encore la rédaction d'un feuilleton dans le quotidien régional, il n'était nullement prévu que ce dernier fourre son nez dans ce sombre fait divers. D'habitude si en retrait, un brin gauche et timide, Serge va être bousculé et chamboulé. Au-delà de l'intrigue de ce fait divers qui obnubile notre écrivain national, Serge Joncour dissèque, non sans humour, cynisme ou dérision, le métier d'écrivain et le rapport avec son lectorat. Oscillant entre réalité et fiction, entremêlant roman à suspense, autobiographie, romance et chronique social, l'auteur nous offre un scénario maîtrisé de bout en bout et passionnant. L'on aime se promener dans les bois avec Serge. Saisi d'une nouvelle liberté, l'on aime désobéir. L'on aime voir cet écrivain face à son lectorat. D'une plume légère et fine, Serge Joncour décrit avec précision, malice, tendresse et tact ce monde rural, ces paysages sauvages, cette population parfois brute et ces rapports humains parfois si compliqués. Un roman particulièrement original, juste, malin et vivant.
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Avoir un flash de fascination pour une photo dans un journal, en page faits-divers...
Etre obsédé par une image de jeune femme, impliquée dans une sombre affaire de disparition de vieil ermite...
Le mystère s'invite dans les vacances littéraires de l'Écrivain, dans un petit village du Morvan.
L'insolite pique sa curiosité et le coup de foudre le titille, mais il aurait été bien inspiré de se mêler de ses petites affaires au lieu de s'entêter à comprendre et à mener l'enquête.
"Cela ne va pas plaire à tout le monde" lui prédit son copain le libraire.

La quatrième de couverture évoque une atmosphère à la Chabrol, ce que je trouve tout à fait pertinent. L'écriture ample et aisée, joyeuse et impertinente frise parfois le lyrisme d'un orateur aux propos qui s'envolent: la description d'une forêt sous la pluie ou le travail d'une scierie sont des morceaux de choix!

Une pointe d'humour par ci, une pincée d'autodérision par là, un zeste de condescendance pour la vie en "régions", petits ingrédients de situations saugrenues qui pimentent une fiction bien sympathique. L'écrivain est un anti héros un brin naïf, qui accumule les ennuis sans jamais désarmer.
J'ai été happée d'emblée par le contexte provincial bonhomme et néanmoins méfiant, et par la joyeuseté narrative. Si l'action fait parfois du "sur place" et l'histoire sentimentale semble très improbable, Serge Joncour a le talent de garder captif son lecteur par un plume satirique jubilatoire.

Mélangeant les genres littéraires avec élégance, sur fond de xénophobie et de savoureux brocardage de société pastorale, le meilleur de ce livre protéiforme est sans doute la compréhension du métier d'écrivain, ses divagations créatives, ses sources d'inspiration, son éthique concernant un droit moral à piller la vie d'autrui. Il met aussi en lumière la fragile frontière entre le "réel" et les personnages de fiction et le difficile exercice qu'est la rencontre auteur-lecteurs.

Les images qui resteront: un atelier d'écriture avec des illettrés (fallait oser) et une table ronde avec lectrices irascibles...dont je ne fais pas partie car je trouve que c'est un excellent cru, cher auteur!
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Je l’avais sous le coude depuis un bon moment déjà, mais curieusement et sans respect de l’ordre d’arrivée, tandis que d’autres ouvrages lui brûlèrent la priorité, un peu comme si un temps s’imposait pour désapprendre l’influence de la dernière retombée littéraire, celle de 2014, je le découvre seulement maintenant. Il m'a plu. Dans ce type d’écriture, ce que j’aime c’est cette aptitude à exprimer des sentiments si authentiques qu’ils se transposent en réalité. L’auteur et les auteurs sont fondus et confondus ensemble dans l’atmosphère rurale d’un petit village du nivernais, (un village que je connais bien ce qui n’enlève rien à ma proximité avec le récit), qui se heurte entre la conservation d’une pratique ancestrale et le passage à la modernité en ce qui concerne le traitement du bois. Conserver la scierie artisanale ou installer la scierie industrielle selon le vœu de Monsieur le maire ? Mais pour trancher sur ce dilemme, il nous faut d’abord nous forger une opinion pour savoir de quoi l’auteur est l’auteur. S’il est frileux ou au contraire, capable de braver la pluie, les us et coutumes des habitants de cette campagne faussement paisible et le regard de la belle Dora.
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une lecture tout à fait réjouissante, que je regrette d'avoir faite de façon aussi désordonnée, je l'ai reprise à plusieurs moments, ayant entre temps été accaparée par d'autres lectures, qui ont dévoré mon attention ...
Tant de critiques élogieuses et justifiées; la mienne n'apportera guère de nouveau; je laisse toutefois une mini-trace pour exprimer un moment de lecture plaisant et prenant.

Une lecture plaisante qui embrasse d'abondantes thématiques: le travail d'un écrivain, ses sources d'inspiration, la vie provinciale, son microcosme, ses bavardages... ainsi que les coulisses du "théâtre littéraire" pour un écrivain dans la promotion de ses livres : ateliers d'écriture, signatures et rencontres dans les librairies, les bibliothèques...

Descriptions jubilatoires, cocasses, avec des publics aussi variables et changeants que la météo !
La plume de Serge Joncour est "hilarante", sachant également manier avec brio l'auto- dérision...

Notre écrivain national est invité dans une ville de province pour des lectures, animations autour de ses livres, des ateliers d'écriture... et à son arrivée dans la dite province, un fait divers a eu lieu et la bourgade est enflammée par la disparition d'un vieux monsieur, au passé animé, ainsi que des voisins plus jeunes, marginaux et rebelles , mal acceptés par
la population du cru....
Notre écrivain national... sera lui même captivé par ce fait divers, la personnalité de Dora, l'une des marginales, qui vit seule depuis que son compagnon a été suspecté et mis en prison...

A la fois le récit des aventures de notre écrivain national , ses investigations personnelles quant à ce fait-divers,avec une rencontre passionnelle explosive, en prime !

Suspens...d'un côté, et réflexions drôles, plus graves sur les différentes facettes du métier d'écrivain, et ses obligations multiples quant à son lectorat,... de l'autre.

Un très, très bon moment de lecture...entre théâtre littéraire et théâtre de la province, conjugués !
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Le dernier livre de Joncour est un grand Joncour,mélangeant tout les genres,roman à suspense,roman d'amour,autofiction.Invité à rester quatre semaines en tant qu'auteur en résidence dans une petite ville du centre de la France,Serge dés son arrivé tombe sur un fait divers dans le journal local.Un maraîcher à la retraite,un certain Commodore,vient de disparaître et les soupçons se portent sur un jeune couple,Dora et Aurelik,venus d'Europe de l'Est et locataires du maraîcher.Fasciné par la photo de Dora publié dans le journal local,le voici embarqué dans une histoire de mort d'homme sur fond de trafique de drogue et de mouvements écologistes extrémistes contre la construction d'un nouveau complexe forestier.Entre son activité de détective amateur et d'amoureux,il essaie d'assumer sans broncher(il est en retard à presque tout ses rendez-vous,guère présentable ,ayant pataugé dans la boue dans la forêt,ou tabassé par des mecs de chez Dora...) le job pour lequel en faites il est venu.C'est l'autre face de l'histoire,sa rencontre avec les lecteurs,atelier d'écriture pour personnes illettrées,rencontres en médiathèque(avec lectrices agressives ),cocktails municipaux(avec un maire qui en profite pour promouvoir ses propres intérêts).C'est un livre à la fois drôle et triste(une ambiance morose avec la forêt sombre ,la pluie et le froid en toile de fond)qui mine de rien pose des des questions sur le pouvoir et les limites de la Littérature.Beaucoup aimé!
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Je l'ai évité ce livre, tant que j'ai pu, je savais d'instinct que l'auteur avait le même regard que moi sur la campagne française profonde. Mais Eve l'a lu, a donné son avis et je n'ai pu résister. Je n'ai quand même pas voulu l'acheter me disant que ce n'était pas bien du tout d'avoir un tel témoignage dans sa bibliothèque. Je l'ai réservé à la médiathèque du village. Avant d'ouvrir ce roman je l'ai humé pour voir si l'odeur de foin ressortait, le bon air du dehors et l'air vicié des habitants. Puis je me suis lancé et j'ai savouré cette histoire jusqu'à la dernière ligne, le dernier mot. Tout y est : l'atmosphère inquiétante, les villageois qui donne la conduite à tenir chez eux, presque des ordres pour les gens fréquentables ou non, cette impression d'être surveillé, l'indifférence lors de réunions ou fêtes publiques, les gens ne sont là que pour manger et boire gratuitement, le Maire, personnage tellement prévisible, la scène dans le magasin, rayon vin, est sublime ou pitoyable selon la vision extérieure. Et que dire de Dora, cette presque Néorurale qui vient des pays de l'est, soupçonnée par les habitants de ramasser des tonnes de champignons et de les vendre, Dora, si belle et son champs de cannabis. Bref une belle caricature de la campagne, et, pour une fois, je n'ai pas retrouvé cette sensation d'angoisse, bien au contraire. Merci l'Auteur, je crois que je suis guérie !
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Serge, écrivain, arrive dans une petite ville du centre de la France ou il est invité pour une résidence. Il devra rencontrer la population lors de séances de dédicaces, participer à des rencontres en librairie ou en médiathèque ou animer des atelier d'écriture et publier un feuilleton dans le journal local. C'est avec plaisir qu'il accepte l'invitation, une occasion pour lui de se mettre au vert et de pouvoir écrire tranquillement. Mais en arrivant Serge lit dans le journal un article sur un fait divers venant juste de se produire. Un vieux paysan un original et très riche aurait disparu et un jeune couple de marginaux serait suspecté de son meurtre, le jeune homme étant même incarcéré. Serge est aussitôt attiré, comme happé par le magnétisme dégagé, par le jeune femme, Dora. Il va se mettre contre toute attente, sous le regard réprobateur de la plupart des habitants à enquêter sur cette affaire, à se rapprocher de la jeune femme.


Dans ce roman on découvre les aspects du métier d'écrivain au jour le jour, le rapport de l'auteur aux mots, à la lecture, son rapport aux gens lors de ces rencontre littéraires ou il doit parler de son oeuvre.

"Les autres on les croise toujours de trop loin, c'est pourquoi les livres sont là. Les livres c'est l'antidote à cette distance, au moins dans les livres on accède à ces êtres irrémédiablement manqués dans la vie, ces intangibles auxquels on n'aura jamais parlé , mais qui, pour peu de se plonger dans leur histoire, nous livreront tout de leurs intimes ressorts, lire , c'est se plonger au coeur d'inconnus dont on percevra la plus intime rumination de leur détresse. Lire c'est voir le monde par mille regards, c'est toucher l'autre dans son essentiel secret, c'est la réponse providentielle à ce grand défaut que l'on a de n'être que soi."

Et comme l'auteur nous tombons sous le charme, de la belle, de la magnétique, de l'énigmatique Dora avec qui le narrateur va vivre une histoire d'amour compliquée. Une histoire d'amour née du fait divers et rendu impossible par lui.


"Cette fille me fascinait. D'une certaine façon elle était comme moi, une exilée du réel, une malmenée, sinon qu'elle, elle était allée jusqu'au bout , une héroïne mais pour de vrai, maudite ou adulée, traquée en pleine page dans les journaux et insultée là dans la rue. Oui, cette fille était une héroïne, ça se voyait à sa manière de survoler les choses, à cette élégance de ne même pas entendre les insultes, à sa façon de manoeuvrer sa vieille camionnette comme un hors-bord d'acajou, avec le magnétisme détaché de celles qui invitent à se damner."


L'écrivain national est un roman mais bien plus qu'un roman c'est une sorte d'OVNI littéraire qui mélange les genres En effet on passe de l'autofiction ou roman autobiographique, au roman policier, au thriller politique régional, au roman d'amour. Un superbe roman servi par une plume à la fois tendre, drôle, poétique, parfois féroce mais toujours si juste. Un roman qui m'a "parlé", qui m'a touché au coeur. Des romans tels que le vôtre on en redemande Mr Joncour.


"Vivre c'est accepter de perdre, quitte à en être gorgé de remords, quitte à regretter. Trop souvent j'en suis resté là, à ne pas oser, par manque d'initiative et d'audace. J'ai en moi tout un ballet d'occasions ratées, d'amours non franchies, de sourires jamais atteints. A croire que mon destin m'a été volé par un être qui m'a pris ma place, un usurpateur qui a revêtu mes traits et mes contours, un importun qui aura substitué la peur au courage, l'indolence à la détermination, un être qui au total aura fait de moi l'habitant d'un corps en faux-semblant, un corps jamais plus grand que son ombre."
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