Lorsque je lis le deuxième tome d'une saga, je suis souvent anxieuse. Sans vouloir faire de généralités abusives, il arrive fréquemment que la suite soit moins bien que le début. L'originalité de l'idée n'est plus là, la nouveauté est passée, le style lasse… Autant d'inquiétudes qui me hantaient, et qui étaient amplifiées par le fait que j'avais réellement adoré, et je pèse mes mots, le premier tome de la saga du Tearling.
Mais toutes ces craintes ont été rapidement dissipées, et c'est un bilan à nouveau des plus positifs que je vous livre ici. Mieux encore, je crois que j'ai plus aimé le tome 2 que le 1, notamment parce que l'auteure a réussi à ne pas se laisser piéger par ce que j'ai envie d'intituler très sobrement « la malédiction de la suite ».
En effet,
Erika JOHANSEN signe ici une suite parfaitement réussie, qui à toutes les raisons d'exister. Nombreuses sont les sagas poussées dans leurs extrémités, souvent commerciales d'ailleurs. Je pense à Eragon de PAOLINI ou à Divergente de ROTH qui auraient pu se finir bien plus tôt. Ici, ce n'est pas le cas, l'auteure en a encore beaucoup sous le pied et l'intrigue se renouvelle bien.
On suit l'évolution d'une héroïne pas comme les autres. Si comme je le disais dans ma chronique sur le tome 1, Kelsea est loin des poncifs habituels. Elle a un physique atypique, a un sacré sale caractère et fait des erreurs… le tome 2 la fait mûrir, et prendre de l'âge va souvent de pair avec des épreuves supplémentaires, quelques caprices et des bêtises de plus. Etre reine n'est pas un rôle inné, et Kelsea apprend dans la douleur. J'ai aimé le fait que dans ce tome 2, rien ne tombe tout cuit dans le bec de l'héroïne, cela rend le récit crédible.
En plus de Kelsea, une panoplie de personnages bien écrits déambulent dans l'ouvrage, tous ont leur importance et leur personnalité. J'ai particulièrement aimé les fillettes Glenn et Aisa, ainsi que l'indétronable Massue pour lequel quelques indices sur son enfance sont glissés. Ne manque que Fetch, personnage central du tome 1, qui m'a bien manqué.
L'accent est mis dans cette suite sur la personnalité de la méchante, alias la Reine de Mortmestre, et c'est pleinement réussi. Je me suis attachée à ce personnage de prime abord antipathique, et ai aimé en savoir davantage sur son passé. J'ai aimé l'idée de la mettre autant en avant, et ai été fascinée par l'intrigue autour de son histoire.
En parallèle de Kelsea et de la Reine, JOHANSEN a introduit la notion de voyage dans le temps par le biais de visions. Kelsea en effet rêve éveillée, et ses moments d'égarement lui livrent des instants terribles. Elle y découvre la vie de Lily Mayhew, avant la Traversée qui a crée les royaumes qui ont crées le monde du roman. Certes, pendant longtemps, on se demande le pourquoi de ces projections dans le temps, d'autant que ce n'a l'air de ne rien apporter au récit et que faire des flash-back est souvent un pari risqué. Mais au fil du récit, les différents éléments se mettent en place, et on réalise à quel point JOHANSEN est une formidable conteuse… qui maîtrise parfaitement son récit. Je n'en dirais pas plus, à part que j'ai appris à aimer cette narration en 2 temps.
La suite, c'est sur le Baz'art!
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