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Critique de Jolap


Mes trois zèbres évoquent au fil des pages les sentiments qu'éprouve Alexandre Jardin à l'égard de trois personnages qu'il a admiré: Casanova, Charles de Gaulle et Sacha Guitry. Sans ordre de préférence mais avec la même truculence il explique la vie de Casanova en posant une question: "l'art d'être sainement contradictoire n'est-il pas celui de demeurer vivant? et de le décrire comme "Un dilettante né, un prince du désoeuvrement et de l'improvisation farcesque" avant d'ajouter à son propos:" Ses recours il les emprunte chaque jour au magasin des miracles. Il est le dévôt de pensée véhémente. On sent la poussée de la vie qu'il chérit. ......trinquer avec l'inattendu est dans sa nature profonde". Il invite par la même occasion le lecteur "à ne pas prendre au sérieux les morsures de l'existence" au cas où nous l'aurions oublié.
Casanova, dont l'intelligence n'est plus à démontrer, a eu une vie riche et diversifiée. Séducteur certes mais pas que......Soutenu par la plume d'Alexandre Jardin il devient un incontournable.
"Charles de Gaulle livrait bataille à l'immobilité. Celles des certitudes ossifiées, des concepts dépassés, des routines désolantes". Une bonne raison de figurer en tête du Panthéon intime d'Alexandre Jardin. Toujours évoquant C de Gaulle: " Il parle de "de son désir de se cabrer contre la fatalité."
Concernant Sacha Guitry "la tentation est grande d'évider ici mille anecdotes" mais ses raisons de l'aimer sont tout aussi méritoires, aussi gratifiantes, aussi légitimes, aussi pittoresques :"Calfeutré dans ses chapitres ensoleillés.......... c'est un antidote à la désespérance".
Ses trois zèbres ont pris place chez cet auteur "furieux qui pense en-dehors du cadre", et c'est sous un angle inédit, qu'il nous fait savourer une nouvelle fois le fruit de sa réflexion et le partage de ses souvenirs. Son sens de la nouvelle formule: "du jus d'audace" , celui de la narration juste et concise: "Paris m'a appris la beauté vaste" mais aussi de la formule inhabituelle: " Je n'ai plus peur de rencontrer un jour Dieu, ce creux en moi" ou encore: "Annuler tout préparatif afin de trinquer avec l'inattendu" et je ne résiste pas au plaisir d'ajouter: "J'eus le chagrin souriant et le désespoir inventif". Alexandre Jardin: "issu du désordre, il se sent bien de sa famille".
Ce texte empreint de sensibilité, de spontanéité est un réel hommage à ses trois zèbres qui n'ont jamais, jamais été décrits de cette façon. Sous la plume de l'auteur ils s'animent. On ne peut que les trouver extrêmement sympathiques.
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