Camus mêle littérature et philosophie, explore le scandale du mal, de l'absurde et la beauté du monde. Sa philosophie se traduit par le consentement et le refus.
L'absurde naît de la confrontation de l'homme assoiffé d'unité, de sens et d'un monde absurde et déraisonnable.
L'absurde ne condamne ni au pessimisme ni à "l'esquive". Sisyphe n'abandonne jamais, ne se complaît pas au désespoir, à la fuite mais il lutte, agit tout en sachant qu'il échouera probablement. C'est pourquoi Camus en a fait le symbole de la révolte et de l'homme, de sa liberté, de l'humanité. La révolte ne doit pas se dénaturer en devenant meurtrière ("Les Justes" "L'Homme révolté"). La révolte doit se faire au nom de l'humanité, de la solidarité et non d'une idéologie. Ainsi Sisyphe est heureux car il lutte, "son destin lui appartient" même s'il sait que ses actions sont éphémères et absurdes. L'homme doit connaître ses limites, ne pas trop espérer, ne choisir ni l'esquive ni l'espoir, ne pas espérer en l'absolu (dans les relations humaines en particulier), source de déception.
Camus ne nie pas la notion de sacré mais la situe dans la nature. Les Chrétiens méprisent la beauté du monde pour un monde futur, les Marxistes eux sacralisent
L Histoire et justifient des massacres présent pour un futur lumineux. le sacré, les théories politiques asphyxient le questionnement, la révolte, apportant les réponses avant que les questions soient posées.
La révolte est toujours une voie moyenne entre le cynisme bourgeois, la rupture absolue marxiste, l'espoir d'un monde futur. Cette révolte ne doit pas amener l'homme à sombrer dans la démesure, le meurtre. La fin ne justifie pas les moyens.
L'Homme ne doit pas détourner les yeux du Mal mais il ne doit pas renoncer non plus à ce que la vie lui offre.