La déchéance d'un homme, tome 2

Une claque, et une oeuvre d'une noirceur absolue. Junji Itô mis en avant sur la couverture adapte un roman consacré à la déchéance d'un mangaka, d'un artiste non dénué de talent, mais dévoré par ses propres démons. Comment ne pas y voir une sorte d'autoportrait déformé, effectué par un mangaka au sommet de son art et qui a réussi, du double raté qu'il est parvenu à ne pas devenir ? Les tableaux peints par le personnage principal, Yozo Oba, sont surtout des oeuvres peintes et réalisées par Junji Itô lui-même. Au-delà de l'histoire sordide des personnages se déploie toute une réflexion sur le mentir-vrai, sur ce que l'on croit voir et ce qui est réel. Est-ce que l'on ne déforme pas toujours la réalité et est-ce que le protagoniste de cette oeuvre n'est pas la victime de ses propres déformations ? Cette adaptation de l'oeuvre d'Osamu Dazai m'a donné envie de découvrir le roman. L'ensemble est très sombre, sans espoir sur l'humanité, à réserver aux lecteurs de plus de dix-huit ans, cru et sans concession. Mais cela reste un de ces livres qui "brisent la mer gelée en nous" (Kafka), essentiel, choquant et esthétiquement irréprochable.
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