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sur 687 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Reykjavik  été 1941: les troupes américaines déferlent sur la capitale, consécutivement aux troupes  britanniques présentes depuis le 10 mai 1940.
Suite à l'extension du IIIème Reich, avec l'occupation allemande du Danemark le 9 avril 1940, les Anglais alertés occupent l'Islande pour contrer un éventuel projet d'implantation des nazis sur la terre de leurs soi-disant glorieux ancêtres Vikings. 
Avec Dans l'ombre, premier volet d'une trilogie, Arnaldur Indridason nous fait découvrir le chaos que provoque l'arrivée de tous ces soldats étrangers dans son pays et les répercussions qu'elle entraîne dans la société civile et l'économie de l'île.
Dans ce tumulte, les débordements ne cessent d'augmenter: les baraquements où sont confinés les troupes d'occupation se vident le soir pour se déverser dans les dancings de la ville, l'hôtel Island ne désemplit pas, on y vient écouter du jazz, boire un coup, danser, courtiser et plus si affinités.
Ces bouleversements auxquels sont confrontés la population se résume en un seul mot: la situation.
Ce terme recouvre la période et les réalités nouvelles de la société islandaise: l'occupation des troupes britanniques puis américaines de 1940 à 1945 et les relations entretenues entres les filles du pays et les soldats étrangers.
Les jeunes femmes attirées comme les hommes par la perspective d'une vie meilleure affluent vers Reykjavik car s'ouvre à elles des voies nouvelles : les blanchisseries se multiplient (en effet les uniformes de tous ces soldats doivent être nettoyés et préparés) … une Brigade de Protection des mineurs est mise en place pour éviter que les plus jeunes ne servent de chair fraîche aux soldats.

Voilà le décor planté, une île chamboulée par la présence de contingents militaires et les échos de la seconde guerre mondiale.

La découverte du cadavre d'un simple représentant assassiné chez lui sème la panique. En effet sur la scène de crime de nombreux indices sont relevés : l'arme tout d'abord, un Colt américain, puis un signe barbouillé sur le front du cadavre, une croix gammée, et enfin une capsule de cyanure cachée dans la poignée de la valise de la victime…
Ces indices soulèvent de nombreuses questions : règlement de comptes, espionnage, infiltration nazie.

Dans le doute, la Brigade criminelle islandaise n'étant composée que d'un seul homme, l'inspecteur Flovent, les autorités militaires lui adjoignent une aide, l'enquêteur Thorson, un américain d'origine islandaise, « un islandais de l'Ouest ».
Ensemble ils vont devoir prendre en compte ces informations extra-ordinaires et les trier afin de se sortir de ce qui paraît être un vrai panier de crabes au fur et à mesure des investigations et des interrogatoires rythmant l'enquête. Car n'oublions pas, l'inspecteur Flovent débute dans le métier même si il a été formé à Scotland Yard et son acolyte Thorson a du s' improviser enquêteur !

Un premier volet que j'ai beaucoup apprécié : on y retrouve la patte de l'auteur, son style propre, une écriture toute en finesse, sa subtilité pour évoquer la différence, la précarité, et dessiner des portraits de personnages biens travaillés qu'il soit masculin ou  féminin.

Indridason se fait un plaisir à balader le lecteur dans les méandres de l'histoire et les visages multiples de l'Islande du temps de la situation avec une intrigue qui permet de noyer le lecteur grâce à de nombreuses diversions.
La fièvre de la capitale contre l'immuabilité des travaux à la campagne avec le temps la fenaison dans les fermes.
Le temps des folies en ville et celui des traditions dans les fjords reculés.
Les déambulations de Flovent dans Reykjavik qu'il connaît comme sa poche avec l'histoire de ses quartiers, et de ses principaux bâtiments.
Les visites de Thorson dans les fjords éloignés qui lui permettent de s'imprégner et de se réapproprier l'âme islandaise.
 Et bien sûr la promesse d'une émancipation pour les femmes..

Un vrai régal.
Inconditionnelle d'Indridason, j'ai hâte de savourer le second volet pour retrouver ce nouveau binôme fraîchement entré dans le métier et encore si peu expérimenté.
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Je vous préviens de suite , je ne serai pas objectif : j'adore Indridason . Bon , ça c'est fait mais je sens poindre votre question : pourquoi ? Je m'en doutais et j'ai préparé ma réponse. Ben , Parce que. Oui , bonne réponse mais ...D'abord parce qu' Indridason , son enquête, il sait la mener de main de maître, du début à la fin , nous balader comme " des bleus " . Tout est logique , taillé au scalpel et la fin coule de source sans qu'on ne l'ait forcément prévue . Et même si on l'a prévue ( vantards...) , il faut avouer qu'elle a " de la gueule " . Ensuite , c'est tout de même pas mal écrit et traduit , non ? Ça " gigote" pas forcément dans tous les coins , y'a pas un cadavre toutes les trois pages , mais , franchement, on ne ressent jamais le moindre ennui , au contraire , et là , c'est tout de même fort . Ça cherche, ça questionne , ça déduit, ça se trompe, ça avance , ça recule ...bref , ça vit . Bon , je vous entends . Où ça se passe ? Ben , en Islande . Quand ? En 1941 . La guerre ? Ben oui . Il y a les anglais , les américains stationnés là pour " contrer " les nazis et ...un peu plus loin , les espions travaillant pour ces mêmes nazis .Pour les femmes perdues , isolées, abandonnées dans des terres hostiles , le rêve d'un avenir meilleur , parfois une illusion , souvent un mirage . Ça s'appelle " la Situation " ..Pour les troupes alliées...je vous laisse deviner, l'" offrande " , des hommes quoi !!! Et puis , des " agents spéciaux " . Des rancoeurs .Des jalousies . Des espoirs . La vie .Le roman est très documenté et s'insère avec finesse et modestie dans une période historique floue .Un roman politico - fiction - historique . Oui , oui , rien que ça ! Est- ce qu'il y a des héros ? Ben , oui , je vous l'ai dit c'est une fiction .Le premier , c'est Flovent , le seul inspecteur ( si , si ) d'Islande . En même . temps , en Islande , des crimes , y'en n'a pas ou trés peu donc , le poste , il n'est pas forcément glorieux ....Alors , quand y'a un crime , un , c'est pas top mais c'est tout de même l'opportunité de se faire connaître ...Le second , c'est un américain d'origine islandaise , Thorson , un gars de l'Ouest, un militaire , tiens , tiens .....une belle équipe en devenir puisque ce roman est le premier d'une trilogie dont je ne manquerai pas de vous rendre compte puisque , pour moi , c'est évident, je ne lâcherai pas " le morceau "! Mais je suis certain que , vous aussi ...et là , hein , vous n'aurez plus aucun regard pour moi qui aurai été votre " premier guide " ....Ah , l'ingratitude ...Pas grave... surtout si vous aimez !!
Ah , oui , j'oubliais : un mort avec la marque " ss " écrite sur le front avec ...son sang , , une balle , une capsule de cyanure ... Vous avez quatre heures . Pour écrire une fiction ...ou la lire . Moi ? Je l'ai lue et je ne regrette rien , " non , rien de rien " ......Mais , franchement , je ne l'aurais pas écrite...Trop fort , Arnaldur .
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Nous sommes en Islande, à Reykjavik, en été 1941. Un homme vient d'être retrouvé mort dans un appartement, le crâne explosé par une balle de gros calibre qui tendrait à faire penser à une arme appartenant aux militaires. Sur le front de la victime une croix gammée tracée avec le sang de la victime. Il s'agit de l'appartement de Felix Lunden donc dans un premier temps on pense qu'il s'agit de la victime.

L'enquête est menée par un policier islandais : Flovent auquel l'armée va adjoindre Thorson, un jeune homme de leur camp, un Islandais de l'Ouest, ainsi qu'on surnomme les personnes dont les parents islandais ont émigré au Canada ou aux USA par exemple qui parle très bien la langue même s'il parle bizarrement selon l'avis des gens du coin !

En fait, ce n'est pas aussi simple, le corps n'est pas celui de Felix mais d'un autre homme, représentant commercial comme lui, que sa compagne, Vera, avait quitté en son absence pour ouvrir une blanchisserie avec l'aide d'un militaire.

Ce roman, nous entraine, dans ce pays occupé d'abord par les Anglais, qui sont en train de laisser la place aux Américains, pour éviter que l'Allemagne nazie l'envahisse. Il y a peu de militants pronazis, ils ont été plus ou moins neutralisés, arrêtés et certains envoyés en Grande-Bretagne, mais certains sont encore là, tels Rudolf Lunden le père de Felix, médecin ayant tenté des expériences médicales pour prouver l'origine génétique de la délinquance et autrefois il a utilisé son fils pour arriver à ses fins, l'obligeant à devenir amis avec des élèves issus de milieu pauvre, avec alcoolisme, violences, emprisonnements…

On voyage ainsi dans les méandres des théories nazies fumeuses sur la pureté de la race, le déterminisme génétique de la délinquance, car ils pensaient au départ que les Islandais étaient des descendants des Vikings, donc des surhommes, alors que l'enquête ouvre d'autres possibilités, avec ces femmes qui tentaient à tout prix d'avoir une meilleure vie en se trouvant un compagnon anglais ou américain et si possible de l'épouser, dans ce qu'on appelait « la situation », occupation par les troupes anglaises puis américaines.

L'enquête est passionnante, car l'auteur nous promène au gré des pistes, des indices, sur les pas tantôt du policier Flovent, tantôt dans ceux de Thorson, alors que l'armée a tellement peur d'être reconnue responsable, qu'elle veut garder la mainmise sur ladite enquête.

J'ai retrouvé avec plaisir la plume d'Arnaldur Indridason dans ce premier tome passionnant de la « trilogie de l'ombre » et ce pays fascinant dont chaque livre de l'auteur me fait découvrir un pan de l'Histoire, trilogie que je vais bien-sûr continuer à découvrir, délaissant pour quelques temps le commissaire Erlendur, héros fétiche de l'auteur que j'ai découvert avec « La femme en vert » que j'ai beaucoup aimé et que depuis je suis régulièrement.
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Dans l'ombre, nous replonge dans l'univers de la seconde guerre mondiale et son nazisme. En effet, la scène se joue , en Islande, en 1941.
Le crime d'un homme que l'on retrouve dans la chambre d'un homme qui a disparu nous mène dans les méandres du nazisme et de ses racines.
Arnaldur sait nous mener par le bout du nez et nous faire atterrir là où on ne l'imaginait pas.
Bref, un moment de lecture fort agréable si ce n'est les questions redondantes pendant l'enquête dont on a l'impression de tourner en rond sans réellement avancer. le personnage, Flovent, j'ai toujours du mal avec les prénoms et les noms des villes ou de rues dans l'univers islandais mais cela est un autre débat. Cela n'enlève en rien à la qualité de l'intrigue.
Mais c'est pour cela que je ne mettrais que 4.5 étoiles. Je sais déjà que je lirai le suivant...affaire à suivre !
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Ce n'est pas un secret, j'apprécie beaucoup Arnaldur Indridason et les aventures du désormais célèbre commissaire Erlendur. Et c'est vrai que, quand on s'est attaché à une ambiance et à un personnage, si bien campé par un auteur, on a parfois des difficultés à se plonger dans une toute autre ambiance en apprivoisant d'autres personnages. Mais, en ce qui me concerne, j'apprécie de quitter un personnage emblématique pour me retrouver plongée dans une toute autre période et suivre d'autres héros. Surtout quand l'auteur a du talent. C'est le cas ici avec « Dans l'ombre ».

Ce roman est le premier volet d'une trilogie qui se situe toujours en Islande, bien évidemment, mais cette fois l'intrigue se déroule durant l'occupation de l'île par les Britanniques puis par les Américains pendant la seconde guerre mondiale. le début de l'intrigue est simple : un homme est abattu et une croix gammée a été tracée sur son front. Un duo est chargé de mener l'enquête : Flovent, inspecteur islandais de la brigade criminelle (uniquement composée de lui-même…) et Thorson, jeune Américain de la police militaire (mais né de parents Islandais expatriés au Canada). Très vite, l'histoire est un peu plus compliquée qu'il n'y parait…

Cette lecture est intéressante car Flovent et Thorson forment un duo quelque peu improbable mais qui fonctionne bien. Quelques informations implicites sur chacun d'eux laissent supposer que l'auteur développera plus encore leurs caractères, leur collaboration et leur complicité dans les prochains volets de la trilogie. L'intrigue est bien menée et moi qui, en général, ne suis pas une grande amatrice de romans se déroulant pendant la guerre, j'ai beaucoup apprécié découvrir un peu plus en détails la vie que les Islandais ont dû apprendre à mener au quotidien avec les troupes alliées. Ce pan de l'histoire islandaise avait déjà été évoquée dans d'autre romans d'Arnaldur Indridason mais elle prend toute sa place ici et c'est très intéressant, en plus de donner du corps à l'intrigue.

J'ai hâte de découvrir ce qui nous attend dans la suite de cette trilogie qui s'annonce bien.
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Ce roman est le premier tome de la "Trilogie des ombres".

Le corps d'un représentant de commerce est retrouvé dans un appartement de Reykjavík. L'appartement est loué habituellement par un certain Félix Rudof et au départ, tout laisse à penser que c'est lui la victime.
Aussitôt, en cet été 1941, les soupçons se portent sur les soldats étrangers alliés, britanniques et américains, venus contrer l'expansion nazie en Islande, d'autant plus que l'arme utilisée est un modèle qui leur appartient.
Flovent, le policier chargé de l'enquête criminelle reçoit donc en renfort le jeune Thorson, qui appartient à l'armée américaine mais parle couramment l'islandais. Il est censé aider à résoudre l'enquête, mais aussi à faire remonter les infos au cas où ce soit bien un des soldats qui soit coupable du meurtre.
Mais l'entourage des soldats est également passé au peigne fin car tous ceux qui les fréquentent et qui sont comme on le dit à l'époque, "dans la situation", sont également soupçonnés.
C'est alors que les enquêteurs découvrent que l'assassin a tracé sur le front de la victime...une croix gammée.
En fait, la victime n'est pas le locataire de l'appartement mais, Eyvindur, un autre représentant de commerce qui travaillait pour une autre entreprise...mais, tous deux se sont connus dans leur enfance.
Les enquêteurs se mettent donc en quête de Félix Rudof. Il devient le principal suspect, d'autant plus que les policiers ont trouvé, cachée dans la doublure de sa valise de représentant, une capsule de cyanure.
Voilà nos deux enquêteurs obligés de suivre plusieurs pistes divergentes. Il leur faut à la fois entrer dans la vie quotidienne de cette petite ville de pêcheur envahie par les soldats et qui tente de s'en sortir indemne, et suivre la piste probable d'une action de représailles du parti nazi...
Mais tout ce complique encore, car les histoires entre soldats à cause des femmes islandaises et en particulier d'une certaine Véra, l'ex-compagne de Eyvindur devenue blanchisseuse pour l'armée, provoquent de multiples bagarres et règlements de compte qui brouillent les pistes.
S'agit-il d'une affaire d'espionnage ? d'une affaire de coeur qui a mal tourné ? d'une autre affaire en lien avec le passé de la victime ?

L'intrigue est imprévisible et l'auteur nous tient en haleine jusqu'au bout...
J'ai retrouvé avec plaisir le ton de l'auteur, sa minutie pour étudier tous les détails de l'enquête, sa façon bien à lui de nous faire pénétrer dans son pays et de s'éloigner des clichés idylliques pour nous en présenter le côté sombre.
L'ambiance du roman est particulière et le lecteur entre dans la psychologie des personnages et ne peut que chercher à mieux les comprendre.
Tout se déroule avec une certaine lenteur. Ne vous attendez pas à des rebondissements spectaculaires car cette lecture fait penser à la réalisation d'un gigantesque puzzle, dont vous ne pourrez découvrir l'image finale, qu'après avoir posé la dernière pièce...
Ce qui est particulièrement intéressant dans ce polar c'est que le lecteur en apprend davantage sur l'histoire de l'Islande qu'on n'étudie pas spécialement en classe. La période des années 30 aux années 40, nous apparaît bien sombre. Un parti nazi influant prône l'idée d'une race aryenne ayant des racines au temps des Vikings, des directeurs d'école se prêtent avec le médecin et l'infirmière scolaire, à des expériences sur des enfants, sous prétexte que les parents sont des délinquants ou des criminels. Enfin, l'occupation de l'île par les soldats ne se fait pas sans heurts et change profondément le pays. Quand aux femmes, elles commencent à voir apparaître une autre vie, plus libre...
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Première fois que je lisais cet auteur, et j'ai eu envie de lire cette trilogie qui ce passe en Islande pendant la Deuxième Guerre Mondiale.

Une enquête dont l'intrigue va être mener par un policier local (Flovent) et par un militaire canadien (Thorson), ils vont devoir faire équipe car un homme est mort d'une balle dans la tête. Nos deux enquêteurs vont explorer les fantasmes eugéniques de l'Allemagne aryenne et les relations qui se nouent entre militaires britanniques puis américains en Islande.

J'ai aimé ce roman sa représentation historique, l'ambiance assez anxiogène par rapport à l'arrivé des alliés, le rapport des deux enquêteurs m'a cependant un peu dérangé car ils enquêtés fort chacun de leurs côtés ce qui est dommage.

Mais ça ne m'empêchera pas de lire la suite car la fin de ce premier tome nous laisse un début de seconde intrigue que j'ai hâte de lire dans "La femme de l'ombre".

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Chaudement recommandé, j'ai très vite succombé à l'appel de ce polar se déroulant en Islande dans les années 40. L'auteur nous entraîne à Reykjavik lors de la seconde guerre mondiale et dès les premiers chapitres on entre dans l'intrigue. Mais surtout pendant 400 pages, je suis restée accrochée au livre, aux personnages, à la ville... Bref, à toutes ces choses qui en font un super polar nordique.

Ici, pas de précipitation. Tout y est décortiqué, décrit de sorte que le lecteur n'éprouve pas de difficultés à s'imaginer chaque scène se déroulant dans le livre. L'intrigue principale fait ressortir des sous-intrigues et pourtant à aucun moment je n'ai eu la sensation de me perdre dans un flot d'informations déstructurées.
Il y a une certaine ambiance pesante du fait de la période à laquelle se déroule l'histoire avec l'arrivée des anglais et des américains pour protéger la population islandaise de l'invasion nazie. Ce qui rajoute un poids dans l'intrigue dans le sens où Flovent, enquêteur de la criminelle islandaise est tout de même « contrôlé » sur ses faits et gestes.

Alors certes, il n'y a pas un rythme effréné où il se passe quelque chose de fou à chaque page tournée mais l'auteur possède le talent de nous emmener par les mots qu'il emploie dans l'histoire sans perdre notre attention. Les phrases défilent et l'on se laisse transporter par ses mots.

J'ai terminé ma lecture avec l'envie de lire ses deux livres suivants car les révélations qui y sont faites et malgré une enquête close, l'auteur a titillé ma curiosité afin d'en apprendre plus sur ce que l'on découvre et retrouver Flovent ainsi que Thorson.

En bref, laissez-vous porter par la plume de Arnaldur Indridason. Laissez-vous entrainer dans une intrigue simple en apparence mais aux enjeux complexes. Des personnages réellement bien travaillés, que l'on apprécie plus ou moins. Et un dénouement promettant une suite à la hauteur de ce premier livre de la trilogie des ombres.

Mon avis complet sur mon blog =)
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Pas d'Erlendur dans ce roman d'Arnaldur Indridason. Les faits se déroulent pendant la seconde guerre mondiale. Les anglais, puis les américains font de cette île une base arrière. Jeunes filles et jeunes femmes se retrouvent avec insouciance, calcul, amour, dans « la situation » (joli mot pour parler des relations amoureuses avec les occupants).
C'est d'ailleurs ce qui arrive à Véra, l'amie d'Eyvindur, représentant de commerce, qui a déserté le domicile pour un soldat anglais. Ce même Eyvindur est retrouvé mort, tué d'une balle dans la tête, dans l'appartement d'un certain Félix Lunder. Pourquoi cet homme, piètre représentant, fade, effacé, sans consistance a-t-il été tué ? Crime de la jalousie ? Rien n'a été volé. Pourquoi le signe « SS » sur le front ? Fait-il partie des sympathisants du régime nazi ? Erreur sur la personne ?
Flovent, le seul enquêteur de la police criminelle s'Islande, ex-stagiaire à Scotland Yard, et Thorson, l'Islandais né au Canada, désigné comme enquêteur par les militaires parce qu'il est bilingue.
Les deux hommes sont chargés de l'enquête. Quasi sans expériences ils vont devoir louvoyer entre militaires, civils, américains, anglais, islandais. Heureusement, l'entente entre eux est très bonne, pas de coups bas. Leur méconnaissance du métier leur donne la liberté de fouiner sans arrière-pensées, chercher dans les expériences du docteur Rudolf Lunder, sympathisant nazi, remettre l'ouvrage sur le métier autant de fois qu'il le faut.
Avec son art consommé de l'intrigue, Arnaldur Indridason nous conduit, de fausse piste en suspects-non-suspects, vers la preuve, le suspect, le mort manqué. Une enquête policière lente, méticuleuse, sans téléphone portable ni courrier électronique (ça fait du bien !).
Ce que j'ai aimé, en plus de l'intrigue policière, c'est la description de l'Islande pauvre, rurale occupée par des soldats fier-à-bras, en pays conquis qui n'ont que mépris pour les islandais, sauf pour leurs femmes et leurs filles. Les islandaises rêvent de se faire épouser par ces soldats, quitter leur île et aller vivre en Angleterre ou aux USA.
« Elle a dit que c'est nettement mieux d'en dégoter un comme ça plutôt qu'un Islandais. Elle était sacrément contente quand elle les a vus arriver… je veux sire, les soldats… et elle passait son temps à sortir avec ses copines. Elles s'amusaient tout le temps »
« Des bouteilles d'alcool et des cigarettes encombraient les tables. L'une des gamines (quinze ans environ), toute débraillée, était assise sur les genoux d'un matelot. L'autre était allongée sur une couchette, les jambes nues sous sa robe légère, et fumaient une cigarette. Deux des hommes étaient torse nu, le troisième portait un maillot de corps. le plus âgé devait avoir environ cinquante ans. »
En lisant ce polar, j'ai repensé au livre de Svava Jakobsdottir « un locataire » qui se situe juste après la guerre, l'Islande est encore occupée par les américains.
J'attends avec impatience la parution, en octobre prochain, du second tome de cette trilogie et ainsi, passer une nouvelle nuit blanche. Pour patienter, je pense que j'irai retrouver ce cher Erlendur, histoire de respirer l'air frais d'Islande.

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Résumé :

Tome 1 : Un représentant de commerce est retrouvé dans un petit appartement de Reykjavik, tué d'une balle de Colt et le front marqué d'un “SS” en lettres de sang. Rapidement les soupçons portent sur les soldats étrangers qui grouillent dans la ville en cet été 1941.
Deux jeunes gens sont chargés des investigations : Flovent, le seul enquêteur de la police criminelle d'Islande, ex-stagiaire à Scotland Yard, et Thorson, l'Islandais né au Canada, désigné comme enquêteur par les militaires parce qu'il est bilingue.
L'afflux des soldats britanniques et américains bouleverse cette île de pêcheurs et d'agriculteurs qui évolue rapidement vers la modernité. Les femmes s'émancipent. Les nazis, malgré la dissolution de leur parti, n'ont pas renoncé à trouver des traces de leurs mythes et de la pureté aryenne dans l'île. Par ailleurs on attend en secret la visite d'un grand homme.
Les multiples rebondissements de l'enquête dressent un tableau passionnant de l'Islande de la “Situation”, cette occupation de jeunes soldats qui sèment le trouble parmi la population féminine. Ils révèlent aussi des enquêteurs tenaces, méprisés par les autorités militaires mais déterminés à ne pas se laisser imposer des coupables attendus.

Tome 2 : Une jeune femme attend son fiancé à Petsamo, une ville tout au nord de la Finlande. Tous deux doivent rentrer en Islande sur le paquebot Esja pour fuir la guerre qui vient d'éclater dans les pays nordiques, mais le jeune homme n'arrive pas.
Au printemps 1943, dans une Islande occupée par les troupes alliées, la découverte d'un corps rejeté par la mer sème l'émoi à Reykjavík. Au même moment, un jeune homme est victime d'une agression d'une sauvagerie inouïe non loin d'un bar à soldats, et une femme qui fréquente avec assiduité les militaires disparaît brusquement. Les jeunes enquêteurs Flovent et Thorson suivent des pistes contradictoires et dangereuses : officiers corrompus, Gestapo, vulgaires voyous…

Tome 3 : Un vieil homme solitaire est retrouvé mort dans son lit. Il semble avoir été étouffé sous son oreiller. Dans ses tiroirs, des coupures de presse sur la découverte du corps d'une jeune couturière dans le passage des Ombres en 1944, pendant l'occupation américaine.
Pourquoi cet ancien crime refait-il surface après tout ce temps ? La police a-t-elle arrêté un innocent ?
Soixante ans plus tard, l'ex-inspecteur Konrad décide de mener une double enquête. Jumeau littéraire d'Erlendur, il a grandi en ville, dans ce quartier des Ombres si mal famé, avec un père escroc, vraie brute et faux spirite. Il découvre que l'Islande de la « situation » n'est pas tendre avec les jeunes filles, trompées, abusées, abandonnées, à qui on souffle parfois, une fois l'affaire consommée, « tu diras que c'était les elfes ».

Commentaires : D'entrée de jeu je dois le confesser : Arnaldur Indridason est un mes des auteurs de polars préférés et il ne m'a jamais déçu. J'ai tout lu sa production publiée en français et j'attends toujours l'arrivée en librairie de son roman le plus récent.

Dans la Trilogie des ombres, cet historien de formation, journaliste et critique de cinéma délaisse son limier fétiche, Erlendur Sveinsson, pour mettre en scène un nouveau couple d'enquêteurs, Flovent et Thorson à l'époque de l'occupation américano-britannique de l'Islande à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Et dans le dernier tome, un certain Konrad, policier à la retraite, qui nous reviendra dans un roman noir dont la parution est annoncée pour février 2019 : Ce que savait la nuit.

Dans cette trilogie, d'abord deux enquêtes habilement ficelées à la Indridason nous font découvrir quelques pages peu reluisantes de la présence militaire dans l'île en 1941 et en 1944. Deux enquêteurs qui mènent rondement leurs interrogatoires à la recherche de la vérité. Celle qu'on croit deviner de chapitre en chapitre et, à la toute fin, l'imprévisible. Deux récits dont il est difficile d'en suspendre la lecture. Des personnages bien campés, des dialogues vivants. le tout dans une Reykjavik noire.

Dans le troisième roman, l'auteur entrecroise deux enquêtes qui n'en font qu'une. Sur deux époques : en 1944 et dans les années 2000. Encore une fois, des meurtres liés à des croyances populaires issues « des brumes, des glaces et des champs de lave » d'Islande dont les auteurs ne sont pas ceux que même les enquêteurs croient être. Je n'en dis pas plus pour ne pas gâcher votre plaisir.

À noter que Prix Blood Drop du roman policier islandais 2017 a été attribué à La femme de l'ombre alors que Passage des ombres s'est mérité de Grand prix RBA du roman noir.

Après que vous ayez lu la première phrase de ce triptyque polaire (« le Sudin contourna soigneusement les frégates et les torpilleurs avant d'accoster au port de Reykjavik »), vous serez rapidement envoûté-e et incapable d'en suspendre la lecture.

Ce que j'ai aimé : Dès les premières pages, Indridason nous plonge dans son univers d'écrivain amoureux de son pays.

Ce que j'ai moins aimé : Un petit détail pour le traducteur. On ne dit pas « né dans le Manitoba » (expression récurrente dans les trois tomes), mais plutôt « né au Manitoba ».
Lien : http://avisdelecturepolarsro..
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