Le monde est stable, à présent.
Les gens sont heureux ; ils obtiennent ce qu’ils veulent, et ils ne veulent jamais ce qu’ils ne peuvent obtenir.
Ils sont à l’aise ; ils sont en sécurité ; ils ne sont jamais malades ;ils n’ont pas peur de la mort ; ils sont dans une sereine ignorance de la passion et de la vieillesse ;ils ne se sont encombrés de nuls pères ni mères ; ils n’ont pas d’épouses, pas d’enfants, pas d’amants, au sujet desquels ils pourraient éprouver des émotions violentes ;
ils sont conditionnés de telle sorte que, pratiquement, ils ne peuvent s’empêcher de se conduire comme ils le doivent.
Un homme peut prodiguer les sourires et n’être qu’un scélérat. Traître, débauché, scélérat sans remords et sans bonté.
Chaque homme, chaque femme et chaque enfant avait l’obligation de consommer tant par an. Dans l’intérêt de l’industrie. Le résultat...
[...] car l'avenir immédiat a des chances de ressembler au passé immédiat, et dans le passé immédiat les changements technologiques rapides, s'effectuant dans une économie de production en masse et chez une population où la grande majorité des gens ne possède rien, ont toujours eu tendance à créer une confusion, le pouvoir a été centralisé et la mainmise gouvernementale accrue. Il est probable que tous les gouvernements du monde seront plus ou moins totalitaire, même avant l'utilisation pratique de l'énergie atomique ; qu'ils seront totalitaires pendant et après cette utilisation pratique, voilà qui paraît à pu prêt certain. Seul un mouvement populaire à grande échelle en vue de la décentralisation et de l'aide individuelle peut arrêter la tendance actuelle à l'étatisme.
Le but visé, c’était de faire naître en eux le désir d’aller à la campagne chaque fois que l’occasion s’en présentait, et de les obliger ainsi à consommer du transport.
— Et ne consommaient-ils pas de transport ? demanda l’étudiant.
— Si, et même en assez grande quantité, répondit le D.I.C., mais rien de plus. Les primevères et les paysages, fit-il observer, ont un défaut grave : ils sont gratuits. L’amour de la nature ne fournit de travail à nulle usine.
En admettant donc, que nous soyons capables de tirer de Hiroshima une leçon équivalente de celle que nos ancêtres ont tirée de Magdebourg, nous pouvons envisager une période, non pas certes, de paix, mais de guerre limitée, qui ne soit que partiellement ruineuse. Au cours de cette période, on peut admettre que l'énergie nucléaire sera attelée à des usages industriels. Le résultat, la chose est assez évidente, sera une série de changements économiques et sociaux plus rapides et plus complets que tout ce qu' s'est vu à ce jour. Toutes les formes générales existantes de la vie humaine seront brisées, et il faudra improviser des formes nouvelles pour se conformer à ce fait non humain qu'est l'énergie atomique.
Mais n'éprouvez-vous pas le désir d'être libre de quelque autre manière, Lenina? D'une manière qui vous soit propre ; pas à la manière de tous les autres.
Je n'en veux pas,du confort ! Je veux Dieu , je veux de la poésie, je veux du danger véritable, je veux de la liberté, je veux de la bonté. Je veux du péché.
[...] Je réclame le droit d'être malheureux
Ce que l'homme a uni, la nature est impuissante à le séparer.
Mais n’éprouvez vous pas le désir d'être libre de quelque manière Lenina? D'une manière qui vous soit propre, par exemple ; pas à la manière des autres.