Cet ouvrage ne prétend pas à l'exhaustivité mais présente tout de même un panorama assez vaste, je pense, des intellectuels arabophones ayant séjourné plus ou moins longtemps à Paris (ou qui y vivent encore).
Coline Houssais tente ainsi « d'interroger […] leur relation, réelle comme rêvée, avec cette ville, au-delà de l'hétérogénéité de leur expérience personnelle ». Et ce, depuis les prémisses de leur présence, centrée essentiellement autour du bassin méditerranéen, et alors même que la Ville Lumière n'était pas encore Paris, jusqu'à nos jours.
Expériences personnelles des hommes et des femmes de lettres, qu'ils ou elles soient écrivains, journalistes, poètes ou dramaturges, mais aussi de l'auteur, le livre étant parsemé d'anecdotes qui lui permettent d'illustrer son propos, rappelant aussi qu'écrire n'est jamais totalement déconnecté de l'histoire personnelle de celui ou celle prend la plume.
L'auteure nous guide donc à travers des siècles d'Histoire et de géopolitique, dévoilant la relation, ou plutôt les relations, entre Paris et les « gens de lettres arabes », entre fantasme (Paris, Ville Lumière, ville idéalisée ; un peu à la manière d'un phare dans la nuit ?) et désillusion, entre invisibilisation, voire appropriation des écrits, et mise en lumière, dans une vision souvent parcellaire et partiale de la part des « autorités françaises », entre fascination pour la culture et rejet des populations (un peu sur le mode « je t'aime moi non plus »).
Je savais déjà avant de commencer ce livre que j'avais de grandes lacunes en matière de culture arabophone.
Paris en Lettres Arabes (dont je trouve la couverture magnifique), m'a fait prendre conscience de l'étendue de mon immense ignorance dans ce domaine et m'a donné envie d'en découvrir un peu plus. Pour tenter de pallier à ce vide sidéral, j'ai d'ailleurs noté quelques références pour de futures lectures.
Merci à Babelio et aux éditions éditions
Actes Sud pour cette découverte, lue dans le cadre d'une masse critique.