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EAN : 9782849502549
203 pages
Syllepse (18/02/2010)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

Le capitalisme est en crise. Il pourrait même s'agir d'une des plus graves crises de l'histoire moderne. Et pourtant, à suivre l'actualité au jour le jour, l'opinion publique peut avoir le sentiment que cette crise est déjà derrière nous. Or, le pire est sans doute encore à venir, malgré les propos rassurants tenus et les aménagements envisagés. En effet, la réactivation annoncée de l'interventio... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le livre de Rémy Herrera se compose de deux parties.

Dans la première « Pour sortir de la science (fiction) néoclassique », l'auteur va démonter les ressorts de la fantasmagorie des avancées ”scientifiques” du néoclassicisme.

Il nous rappelle premièrement que pour la théorie néoclassique « les phénomènes socio-économiques, quels qu'ils soient, peuvent être expliqués à partir des seuls comportements individuels maximisateurs et que ceux-ci, par les mécanismes de marché, sont à même de conduire la société à une harmonie collective. Or, le fait est que les analyses de la dynamique du capitalisme – pardon : de l'économie de marché, le terme capitalisme étant tabou dans la littérature orthodoxe – que nous livrent les plus éminents auteurs néoclassiques sont marquées par une dénégation, têtue : dans l'élément de la théorie, la crise n'existe pas. »

Avec grande pédagogie, l'auteur nous expose les montages intellectuels, analyse les théorisations, décrypte les réalités sous les écritures idéologiques et les maquillages mathématiques. Tout un travail bien utile. D'autant que « Les néoclassiques sont sortis vainqueurs de leur entreprise de destitution des méthodes holistiques en économie, au profit d'une vision atomiste, subjectiviste, réduisant le comportement humain à une psychologie individualiste universelle et excluant les institutions socialement construites ».

Il convient en effet de bien connaître et rendre public leurs élaborations, leur domination sur l'université, l'extension, au delà de leurs rangs, des ”évidences” et des ”nécessités” pour mieux opposer des arguments rationnels à leur « goût prononcé pour les fables ».

Rémy Herrera nous parle de marchandisation, de privatisation de marché à polluer, etc.., sans oublier de citer dans le texte, les plus invraisemblables propos de ces dignes docteurs de la foi marchande.

A l'opposé, de la disparition de toute vision socio-historique, l'auteur souligne la nécessité d'une autre approche « Les grands problèmes relatifs à l'environnement et aux ressources naturelles, spécialement ceux touchant aux crises écologiques globales, ne peuvent être saisis sans se référer à un cadre théorique qui prenne pour objet et propose pour concept le ”monde” en tant qu'entité socio-historique concrète faisant ”système” »

Au delà de la salvatrice charge, l'auteur aurait pu poursuivre sur la notion même de ”science” appliquée à l'économie.

Puis, de la théorie à la pratique, Rémy Herrera examine « les trajectoires prises par les forces de gauche lors de quatre avancées progressistes d'aujourd'hui ou d'hier » A cette formulation j'ai conçu une certaine inquiétude, vite levée par le très beau titre de cette seconde partie du livre « La gauche, c'est par où déjà ? Tourner trois fois à droite … »

L'auteur traite donc de Barack Obama et de son entourage maintenu des ”responsables” de la déréglementation financière, de sa politique guerrière ; des gouvernements de François Mittérrand, du parti socialiste et de la mise en place d'une « régulation de l'État … par les marchés financiers », du néolibéralisme d'État qui donnera une reconnaissance par des postes à l'OMC et au FMI ; de Lula, de l'adaptation du Parti des travailleurs au Brésil, de la valorisation des marchés financiers au remboursement de la dette odieuse. Rémy Herrera ne nie pas certaines avancées progressistes, il les mets en perspective des promesse électorales, des programmes annoncées, des espérances et des possibles…

Le livre se termine par l'analyse de la confrontation toujours actuelle du gouvernement de Hugo Chavez et des populations vénézueliennes avec les structures du capitalisme. L'auteur souligne la dépendance à la rente pétrolière, le renforcement de la part privée dans l'économie.

Il expose les participations populaires, l'alphabétisation, l'accès élargie à la terre et souligne la place de la politique étrangère dans la modification des situations.

Sur ce dernier point, l'auteur penche cependant vers une position campiste ”anti-impérialiste” en se taisant sur certaines alliances ou déclaration comme vis à vis de la dictature iranienne.

Je laisse Rémy Herrera conclure : « La question qui reste posée est bien celle de savoir comment, au delà des échecs et des erreurs du passé, les peuples de la civilisation universelle peuvent continuer à espérer construire ensemble les bases d'un avenir postcapitaliste – qu'on le veuille social ou, mieux, socialiste »

Comme l'a si bien écrit Frédéric Lordon (Jusqu'à quand ? Pour en finir avec les crises financières, Raisons d'agir, Paris 2008) « La déréglementation financière du milieu des années 1980 restera au total comme un cas d'école de l'ignorance crasse des enseignements de l'histoire et de la théorie économique la plus éclairée. »
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La question qui reste posée est bien celle de savoir comment, au delà des échecs et des erreurs du passé, les peuples de la civilisation universelle peuvent continuer à espérer construire ensemble les bases d’un avenir postcapitaliste – qu’on le veuille social ou, mieux, socialiste
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les phénomènes socio-économiques, quels qu’ils soient, peuvent être expliqués à partir des seuls comportements individuels maximisateurs et que ceux-ci, par les mécanismes de marché, sont à même de conduire la société à une harmonie collective. Or, le fait est que les analyses de la dynamique du capitalisme – pardon : de l’économie de marché, le terme capitalisme étant tabou dans la littérature orthodoxe – que nous livrent les plus éminents auteurs néoclassiques sont marquées par une dénégation, têtue : dans l’élément de la théorie, la crise n’existe pas
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Les grands problèmes relatifs à l’environnement et aux ressources naturelles, spécialement ceux touchant aux crises écologiques globales, ne peuvent être saisis sans se référer à un cadre théorique qui prenne pour objet et propose pour concept le "monde" en tant qu’entité socio-historique concrète faisant "système"
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Les néoclassiques sont sortis vainqueurs de leur entreprise de destitution des méthodes holistiques en économie, au profit d’une vision atomiste, subjectiviste, réduisant le comportement humain à une psychologie individualiste universelle et excluant les institutions socialement construites
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