De deux choses l'une : soit Tintin s'adresse directement à de jeunes enfants et les intrigues ne doivent pas être trop complexes et ne pas nécessiter des références culturelles importantes, soit Tintin s'adresse à des enfants déjà bien plus débrouillés voire à des ados, auquel cas, les enfantillages doivent en être proscrits.
C'est cette confiture qui est un peu indigeste dans cet album à la différence de certains autres. Ici
Hergé hisse le niveau d'exigence requis pour la compréhension (confiscation du pouvoir, usurpation d'identité, présentation de longues brochures touristiques, textes politiques...) tout en continuant à nous infliger les gags minables des Dupond & Dupont à la va-comme-je-te-glisse, va-comme-je-te-cogne qui sont vraiment d'un niveau bambin +++ absolument navrant.
Dans mon entreprise d'exploration de l'univers Tintin avec ma fille (âge ≤ 6 ans), cet album a donc été un trois quarts échec car elle a complètement décroché, notamment dans la brochure historique présentant l'histoire du sceptre d'Ottokar, mais pas seulement, la dimension politique ou l'espionnage lui passaient trop au-dessus de la tête pour qu'elle accroche vraiment.
Il a fallu que j'en fasse des tonnes à grands renforts d'accents syldaves (vous me direz : " Qu'est-ce que c'est l'accent syldave ? ") pour arriver à faire passer cette pilule, dont elle m'a avoué, malgré tout, que c'était l'album qu'elle aimait le moins à ce jour.
L'histoire, en deux mots, est celle d'un complot fomenté par la Bordurie pour destituer le roi de Syldavie, l'état voisin, en lui subtilisant son sceptre, symbole obligatoire du pouvoir dans cette monarchie d'Europe du vaguement centre-sud-est (des apparences albanaises, bulgares, roumaines, ukrainiennes voire polonaises se côtoient). Tintin, évidemment, va voir plus clair que les autres dans cette histoire " halambiquée ", si j'ose écrire.
Voilà, après passage au banc d'essai, je ne conseille donc pas cet album en première approche avec des enfants. Ceci étant, ce n'est là que mon avis, celui d'une profane éhontée en matière tintinophile, autant dire pas beaucoup plus qu'un yaourt rance au fin fond de la Bulgarie.