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Critique de Selias


C'est un livre à lire l'hiver quand il fait froid et que l'on est bien installé sous un plaid avec une tasse de thé devant un feu de cheminée.
John Haines a fait des études d'art, il peint et écrit de la poésie. Il décide dans sa jeunesse de devenir trappeur pendant 25 ans en Alaska. Il a vécu dans une cabane isolée, le plus souvent seul, avec ses chiens . Il a écrit ce récit initiatique longtemps après. le livre, hymne à la vie sauvage, s'est d'abord appelé vingt cinq de solitude, à sa sortie.
L'auteur nous parle de sa vie quotidienne de trappeur et de ses préoccupations journalières. Il faut avoir construit sa cabane,son bateau pour aller à la pêche, délimiter son territoire de chasse, couper et stocker du bois, faire des pièges, les poser et aller les relever, ce qui entraîne parfois plusieurs jours de marche avec une seconde petite cabane relais. John Haines explique comment il fait les pièges, comment il les pose, puis, parfois, il lui faut abattre l'animal piégé s'il n'est pas mort, il explique qu'il ne le fait jamais par plaisir, mais la vente des fourrures est son seul revenu. Il chasse l'élan et le lapin aussi pour se nourrir. Il raconte sa chasse au porc-épic et la manière de le débarrasser de ses pics et de le faire cuire pour ses chiens. Sa vie est rythmée par les saisons, il y a le temps de la pêche, de la chasse, du jardinage, le moment de couper du bois et de le stocker. Quand l'hiver arrive, que la température baisse ainsi que la lumière, il faut avoir de la viande au garde manger, des légumes, du poisson séché, du bois pour les mois les plus rudes. Vivre dans le grand nord ne s'improvise pas et la moindre erreur peut être fatale quand les grands froids s'annoncent, il faut être prêt à les affronter. John Haines, dans sa cabane, à ses moments perdus, découpe et coud les peaux d'élan et d'autres animaux pour en faire des vêtements et des harnais pour ses chiens.
John Haines évoque sa rencontre avec un grizzly, et quand les loups viennent roder autour de sa cabane la nuit. Un magnifique passage, décrit par l'auteur , c'est le concert des loups, la nuit.
"le chant s'élevait ou retombait selon que l 'air le portait vers nous ou l' entraînait plus au sud. C'était comme s'il avait traversé un millier d'années de glace, comme s'il voyageait à la façon des étoiles, éteintes depuis longtemps quand leur lueur nous parvient "
Un autre beau passage c'est celui des chauve-souris :
"plus d'une fois, elle disparut parmi les arbres qui bordaient le sentier pour ensuite réapparaître, petite chose qui se laissait tomber dans l'air comme une feuille ressortant sur un ciel de nuit encore plus lumineux."
Un des dangers pour le trappeur est de s'égarer, d'être pris dans le brouillard ou que le feu ne prenne pas quand il dort dehors, il signe alors son arrêt de mort.
Le soir, notre trappeur va voir, de temps en temps, ses voisins proches et ils passent du temps à se raconter des histoires du grand nord en fumant et en buvant du café.
L'auteur est un observateur attentif de la nature qu'il décrit dans une langue détaillée et sensible . La plume de poète se mélange à l'oeil du peintre pour nous dépeindre la nature et ses couleurs changeantes dans une prose poétique
Ce récit est un enchantement pour celui qui est sensible à la beauté de la nature et il nous permet de mieux connaître la vie des trappeurs dans les années 40.
John Haines était un poète visionnaire, un peintre de la nature, un contemplateur solitaire
Livre lu pour le challenge #moisdunaturewriting

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