L'indomptée ne rend jamais vraiment les armes. Parfois elle pose un genou à terre, mais c'est bien le maximum qu'elle concède à ses ennemis. Chaque fois elle se relève et repart au combat.
Chapitre 1 :
Ludwig
«… Je me fige alors qu’il s’immobilise sur le perron, en frappant des mains avec impatience.
Ce n’est pas possible !
Un pincement étrange et désagréable me perturbe le rythme cardiaque. J’en reste moi aussi immobile, planté devant ma voiture, le regard rivé vers le hall de la bâtisse, tandis que des soldats déchargent déjà nos bagages depuis un camion pour les porter à l’intérieur.
Les hommes passent entre le perron et moi, sans même se douter qu’ils me bloquent la vue et que j’ai soudain presque peur d’apercevoir celle que je cherche pourtant des yeux.
– Nini ! répète mon oncle, cette fois agacé. Mais où est cette petite Française inutile ?
Une silhouette se découpe au pied de l’escalier. De loin, tout ce que je perçois, c’est une stature fine et une chevelure épaisse et… noire.
Merde ! …»
Tu es ma place sur cette terre, Eugénie.
Ils se trompent tous. L'unique vraie raison de lutter. ce n'est pas la haine. Mais l'amour.
Mon coeur qui arrivait difficilement à survivre jusqu'à présent, jette l'éponge et se laisse sombrer dans les abysses céruléens de ses iris. Le seul endroit où ma paix existe.
Chaque fois qu'il me prend dans ses bras, j'ai l'impression que la noirceur de la vie s'éclaircit. Que tout devient possible. Comme s'il représentait l'élément qui manquait pour que mon monde tourne enfin correctement.
Mon coeur dégringole à ses pieds sans même que je tente de le récupérer. Tant pis s'il le piétine.
Peu importe qui il est, ce que je suis. Un jour, nous avons été, tout simplement.
Comme tout ce qui compose ma vie. Je ne trouve pas ma place. Nulle part et dans aucune occasion. Sauf dans un avion. Dans le ciel, beaucoup de choses n'existent plus. La perception est différente. On se sent.. ailleurs. Comme n'appartenant plus à ce monde qui tourne à l'envers.
J'aime la nuit. Dans la pénombre, on ne distingue plus tant les différences ni les difficultés que l'existence place sur notre chemin.