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Critique de babounette


Iris en feu - Clarisse Gorokhoff et Wouter van der Veen - Nouvelle - Éditions l'Écailler du Sud - Lu en janvier 2024.

SUPERBE !

Un tout grand merci à Babelio Masse Critique et à L'Écailler du Sud pour l'envoi de Iris en feu.

Iris en feu, représentée dans cette nouvelle comme étant le dernier amour de Vincent van Gogh, est une femme de petite vertu, au parcours sans joie ni amour, "une grisette fardée à l'âme défaite et à la chair abîmée - mais elle a une poésie que des Parisiennes plus fortunées n'auront jamais" écrit Vincent à Gauguin dans une lettre.
page 72.

Iris, si insignifiante soit elle au premier abord, cache un coeur grand ouvert malgré les vicissitudes de sa vie et on découvre une femme belle, une femme "soleil".

"La vie nous écrase, c'est tout" dit-elle page 15.
"Jamais la frousse de tomber. Ça fait partie de la vie, la chute. Tomber. Amoureuse, enceinte, malade... C'est la vie" page 18.

Quand Iris rencontre Vincent la première fois à Paris, elle tombe sous le charme "J'ai pris ton coeur entre mes mains, pour jouer. Mais aussi parce que j'avais faim, d'un coeur à aimer. Et je n'ai pas réalisé. Son ampleur, la douleur qu'il contenait. A quel point il était aiguisé..." Je l'ai pris dans mes mains, l'ai contemplé et j'ai refermé mes paumes. Je me suis coupée. Tout était brut. Blessant de pureté" page 25.

Et Iris raconte. Elle raconte les derniers moments avec Vincent à Auvers-sur-Oise Et c'est superbe.

Entre chaque chapitre, c'est Vincent qui raconte au travers de lettres adressées à une amie (Kee Vos), il en reçoit une de sa mère (Moe), il écrit aussi à Émile Bernard, un copain, à son frère Théo, à Paul Gauguin. Il y a des passages déchirants, d'autres plus joyeux. Quand il parle d'Iris à Gauguin, il dit "Dans ses yeux il y a ce scintillement éternel d'une étoile qu'on sait pourtant morte" page 74.

Et puis, ce dernier chapitre où c'est le roi des astres qui parle, au monde, à Vincent et Iris, de l'amour, des Tournesols, de la mort. Et c'est sublime, c'est à la fois cruel et éclatant.

Tout le livre n'est que poésie. Les lettres de Vincent van Gogh sont fictives, mais auraient pu être écrites par lui.

J'ai été sous le charme de la plume de Clarisse Gorokhoff et Wouter van der Veen, à eux deux, ils ont réussi à me plonger dans la dernière étape de la vie de Vincent en compagnie d'Iris qui a su capter chez cet homme torturé toute la lumière intérieure qu'il mettait dans ses toiles faute de pouvoir la garder pour lui, et comme un message au monde, particulièrement dans son tableau Les Tournesols, éclatant de vie, avant de mourir.

82 pages de pur bonheur, 5 étoiles sans hésiter.



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