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Livre que j'ai acheté parce que je voulais découvrir un nouvel auteur, et aussi à cause de sa quatrième de couverture où il était écrit cet extrait : "Au fond, les vrais voyages sont immobiles. Immobiles et infinis. Solitaires. Silencieux. Souvent, il commencent dans une chambre où l'on est enfermé parce qu'il pleut ou parce qu'on est malade, obligé de garder le lit. On a huit ou neuf ans, le goût des images qui partent toutes seules dans tous les sens et qu'on lit de même, en sautant par-dessus les fuseaux horaires." J'aime les voyages immobiles et je voyage souvent ainsi au travers des livres. Celui de Guy Goffette m'a fait voyager moins loin et moins longtemps que je le souhaitais. L'écriture est agréable, mais il m'a manqué un petit quelque chose, une petite émotion, une petite étincelle. J'en garde un souvenir mitigé.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Un recueil de textes courts, extraits d'un ensemble plus vaste que j'ai très envie de découvrir. La prose de Guy Goffette a à nouveau su m'emporter par sa poésie héritière de celle de Verlaine : la même musicalité y résonne à mes oreilles, douce et mélancolique. Dans ces récits, il chante ses voyages immobiles, par la lecture, mais aussi par la seule imagination : celle d'un enfant qui voyait la mer au fond de son jardin dans les Ardennes, celle d'un Belge errant comme il se nomme lui-même. Il conte des petits épisodes, des faits ou surtout images de la vie à la fois insignifiants et lourds de sens. Et qu'importe si les autres haussent les épaules et détournent la tête, j'ai été enchantée par ces paysages aperçus au détour des pages, par cette douce mélodie qui les imprègne et par la voix de cet auteur que j'apprécie décidément de plus en plus.
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Sept courts textes du « Belge errant (Belge qui peut, comme disait Michaux) », sept évasions immobiles. Lus avec un émerveillement fraternel, alors que mes « racines » sont totalement étrangères à son univers.
Sensibilité, harmonie en sourdine... fraternel, oui, à tous ceux qui sont toujours un peu « amoureux de cartes et d'estampes », cheminant tranquillement à côté de l'agitation du monde, en sympathie avec lui mais sans désir d'y être emporté.
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« Il était une fois dans sa chambre d'hôtel un homme à sa fenêtre qui attendait la mer.
Il avait entendu son rire un soir d'enfance au fond du jardin, derrière le rideau de peuplier qui balançait le vent, et il n'avait plus cessé depuis de penser à elle et de la chercher partout, car elle avait disparu sans prévenir, un beau matin. »

C'est l'histoire d'un voyage commencé à la dernière phrase, un voyage à contre-temps, enfin non, à contre-courant du sens de lecture, à contre-roman, en quelque sorte. Ce genre de voyage qui nous fait revenir sur nos pas, parce qu'on n'a rien vu, la première fois.

Un voyage, entrepris par les mots, qui empruntent des métaphores, des raccourcis qui font ralentir, des sens qui laissent interdits, où chaque rue porte un nom de souvenir et conduit celui qui se laisse guider vers la mer, celle de l'enfance, amné-otique, qui a bercé nos corps, et nos coeurs en apnée.
À la fin duquel « on naît sans souci, n'importe où »

C'est un voyage qu'on fait à côté de Rimbaud, Verlaine, Segalen et Cendrars, « qui tiennent à merci l'horizon au bout d'un vers et déboutonnent les confins comme une chemise de papier » le long de la Meuse, de la Semois, vers « des terres lointaines où l'on aborde jamais, sauf en rêve, lorsque le soir tombe infiniment et que le ciel est d'un rouge d'opéra ». Une traversée au cours de laquelle le coeur s'apaise, et le pouls de la terre.
À la fin de laquelle tout se remet en branle car c'est loin d'être fini, c'est loin, encore, le commencement, surtout si on l'attend.

C'est la vie expliquée à la réalité, une cartographie (pour les débutants que nous sommes) du « chemin frémissant, vertigineux, fruité de l'enfance et son goût violent de vivre dans la fugitive beauté des choses ». C'est un « escalier où [volent] des anges de pierre », « un cerisier qui ne donne que des merles ». Une évidence, en quelque sorte.

C'est une dernière phrase comme une fleur, qui, une fois éclose, nous délivre les « souvenirs qu'on tait et qui montent tout seuls dans l'air comme un nuage léger, âcre un peu, parfumé, vers les clignotantes lumières du fond des âges »

Suivons-le, maintenant, de nouveau, enfin, ce poète, ce chemin, retournons le long de la rivière aux écailles en reflets du jour. Et « pourvu que sur ses traces, avec les semelles de vent qu'on a dégottées Dieu sait où, dans quelle enfance, on puisse chercher encore et encore « le lieu et la formule » de vivre éperdument. »

Lien : http://www.listesratures.fr/..
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Qui aime se perdre dans ses rêves, voyager au-delà de son seul quotidien banal, fastidieux, goûtera avec bonheur ces vagabondages poétiques plus bienfaisants que tout autre remède!

J'ai savouré cet opuscule avec délices et je vais me procurer incessamment le recueil intégral pour partir dans les pas rêveurs de ce merveilleux poète!
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Si l'on veut faire la connaissance de Guy Goffette ce petit livre est une vraie merveille. Il y a aussi la vallée de la Semois qui le relie à Verlaine.
La vallée de la Semois c'est aussi merveilleux que les poèmes de Verlaine et l'écriture de Goffette. Je confirme c'est un des endroits au monde où l'on sent vivre la littérature, et Goffette en parle très bien.
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LE VOYAGE IMMOBILE

Des nouvelles poétiques, mélancoliques, nostalgiques qui font la part belle au rêve d'enfant vivant dans la forêt ardennaise wallonne au pied de la Semois...

Les semelles de vent n'assouvissent pas ce désir de Voyage qui s'ancre en chacun de nous quand on est petit...Le Grand Saut dans la Vie n'appartient qu'aux plus jeunes car leur imagination ne connaît pas de limites..Le Monde du Magique, du Fantastique, de l'Inattendu leur appartient...Il en reste toujours une trace, une ombre, un écho...

Chez certains, cette espérance de retour vers l'impossible persiste... Cela donne de très belles nouvelles notamment "Partance" la caravane, les semeurs de graines de tabac et le voyage à Bailleul.

A lire donc.
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Un petit recueil de sept textes poétiques entre souvenirs d'enfance et hommage à la région de l'Ardenne située au carrefour de trois pays et dont le sol, en d'autres temps, fut foulé par des noms célèbres.

Enfant, l'auteur imaginait la mer au fond de son jardin, porté par la présence de son grand-père et ses souvenirs de marin, casquette sur la tête et pipe d'écume à la bouche. Devenu adulte, c'est dans une caravane immobile, baptisée Partance et remisée au fond de son jardin, qu'il poursuivra ses voyages à deux pas de chez lui.

"Demain, le jardin du monde va refleurir, qui rend ses couleurs aux plus vieilles images, toute sa lumière à celui qui, regardant, voit plus loin que ses yeux et met la mer en bouteille en marchant dans un livre."

Guy Goffette n'a pas son pareil pour faire renaître les ambiances des dimanches pluvieux des enfants solitaires dont l'ennui s'échappe vers l'ailleurs des rêves. Mais à l'âge adulte, ils rebrousseront chemin, recherchant la magie de ces instants porteurs de tous les possibles. Comme si, adultes ayant pourtant parcouru le monde, ces moments restent leurs plus beaux voyages. L'auteur a l'art du raccourci, un bout de terre, un morceau d'horizon, le flot d'une rivière, des odeurs de plans de tabac qui sèchent et "C'est l'heure des souvenirs qu'on tait et qui montent tout seuls dans l'air comme un nuage léger, âcre un peu, parfumé, vers les clignotantes lumières du fond des âges."

Guy Goffette est le poète de l'enfance, de la nostalgie, du temps et des rêves perdus. Je l'avais déjà découvert dans "Une enfance lingère" qui dans mon souvenir était plus léger, moins mélancolique que Les derniers planteurs de fumée qui, comme pour ralentir le temps, se fait l'éloge des voyages immobiles et de l'imaginaire. Cela se lit avec délectation.
Lien : http://moustafette.canalblog..
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Ce petit recueil comprend 6 textes courts, ni nouvelles, ni chapitres d'un ensemble romanesque, mais évocations diablement poétiques de moments de la vie de l'auteur.
Il y a d'abord tous ces grands voyages, immobiles, comme ceux que vantait Verlaine, réalisés ici dans l'intimité du jardin familial, et dans l'abri de fortune d'une caravane abandonnée, fort à propos nommée "Partance". Et puis il y a cette évocation pleine d'amour du grand père, planteur "braconnier" de tabac, fumeur de pipe devant l'éternel, et insatiable amoureux de la vie. Il y a encore les Ardennes, la rivière Semois, la mer du Nord, les arbres, les animaux, il y a surtout la nature, sa beauté invariablement renouvelée dans sa pérennité.
C'est enfin, pardon de la banalité, un livre du Nord mais surtout un livre relatant à merveille le soleil qui chauffe le coeur de ses habitants. La présence féminine émerge en fin d'ouvrage, tout comme le sentiment d'être un "belge errant" objet à lui seul d'un court moment fort drôle.
Les plus : une forme poétique très convaincante ainsi qu'une écriture non pas mièvre, mais emplie de sentiments et affects justes et mesurés. La place de la nature, si bien décrite, l'humilité et la simplicité de l'intention qui en gagne en conviction.
En moins : rien, on n'a qu'une envie c'est de continuer à lire de type de textes si séduisants.
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Les mots de Guy Gofette ,réunis au sein de sept courtes nouvelles, coulent parfois voluptueusement comme le jus d'un fruit mûr au fond de la gorge, swinguent à d'autres moments tel un vieux blues de Big Bill Bronzy, rendent précieux et rigolards les temps de la banalité ("J'habite un de ces endroits irrésistibles par leur indécrottable attachement à la banalité et à l'ennui"),disent le voyage dans sa plus profonde immobilité....
Guy Gofette est pour moi une découverte (au demeurant personnage très sympathique ,rencontré par hasard dans un salon du livre ,Villeneuve sur Lot pour ne pas le nommer!)
J'ai grande hâte de poursuivre la découverte de son oeuvre
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