Ce tome fait suite à Uncanny X-Men 3 (épisode 11 à 14). Il contient les épisodes 15 à 20, parus en 2012, les derniers de la série (avant sa relance). Tous les scénarios sont de
Kieron Gillen. Tous les épisodes se déroulent pendant Avengers Vs. X-Men (en abrégé AvX).
Épisodes 15 à 17 (illustrations de Daniel Acuña, avec l'aide de Mike Delmundo et
Diego Olmos pour l'épisode 17) - Cyclops, Emma Frost, Colossus, Magik et Namor ont décidé d'attaquer le problème posé par Nathaniel Essex, de front. Ils investissent donc son repaire pour une confrontation brutale. Mister Sinister a disposé de tout le temps voulu pour se préparer à leur venue.
Épisode 18 (dessins et encrage de
Ron Garney) - Illyana et Piotr Raspoutine ont une discussion très franche au sujet de Cyttorak. Emma Frost et Scott Summers s'offrent un dîner en tête à tête et en amoureux.
Épisode 19 (dessins et encrage de
Dale Eaglesham) - Cet épisode développe le point de vue de Scott Summers quant à un événement clef et traumatisant de AvX.
Épisode 20 (dessins de
Carlos Pacheco, encrage de Roger Bonet) - Illyana et Piotr se séparent. Unit manipule à nouveau un X-Man avec une dextérité exceptionnelle. Kate Killdare (la responsable des relations extérieures d'Utopia) rend visite à Scott Summers.
Avec ce tome,
Kieron Gillen termine son passage de 2 ans sur la série des X-Men (commencé avec Quarantine en 2011). Une fois plus il prouve qu'il sait tirer le meilleur parti d'un crossover généralisé pour nourrir ses intrigues, et faire ressortir le caractère de chaque personnage. le lecteur n'est pas dupe : il sait très bien que Gillen doit à la fois développer certains passages d'AvX, et aussi arriver à la configuration que lui ont fixée les responsables éditoriaux pour la fin de la série. Et pourtant en lisant ces histoires tout semble naturel, pas du tout fabriqué d'après des spécifications draconiennes. Bien sûr, il y a un hiatus entre chacune de ces 4 histoires, dû aux événements survenus entre temps dans AvX. Mais cela n'empêche aucunement Gillen de mener à leur terme ses intrigues.
La confrontation entre Illyana et Piotr prend en compte le caractère des 2 (en particulier les souffrances d'Illyana lors de sa jeunesse dans les limbes de Belasco, dans Storm and Illyana) pour une fable cruelle et cynique. le conflit contre Mister Sinister est mené de main de maître du début jusqu'à la fin. Il respecte l'histoire et les motivations très particulières de ce personnage, tout en clôturant de manière satisfaisante les développements des tomes précédents. Les épisodes 18 & 19 permettent de vivre des événements cruciaux d'AvX de l'intérieur (du point de vue de Scott Summers), apportant un éclairage qui faisait vraiment défaut dans AvX. Et le dernier épisode permet de mettre un terme aux manigances de Unit sans rien sacrifier de son mystère, tout en jetant un éclairage nouveau sur Danger (l'intelligence artificielle née de la Danger Room). du début jusqu'à la fin, Gillen entremêle émotion et action, avec quelques touches d'humour bien placées. Il sait faire exister les personnages, donner du sens à leurs combats, et faire partager leurs tourments.
Pour ce dernier tome, il bénéficie des illustrations sophistiquées d'Acuña, réalisées à l'infographie où les couleurs servent autant à faire apparaître les formes, que l'encrage. Acuña a l'art et la manière de doser ses composantes graphiques case par case, pour exprimer le plus possible. Son spectre va de cases très détaillées (telle la dernière page de l'épisode 15 dans laquelle l'armée d'Essex se dirige vers les envahisseurs) à des cases dépouillées dans lesquelles un camaïeu sophistiqué rehausse les émotions des personnages. Pour l'épisode 18,
Ron Garney réalise un travail méticuleux et appliqué. Je n'aime pas beaucoup son style un peu sec et pas toujours très expressif, mais sa mise en page pallie son manque de nuance.
Dale Eaglesham et
Carlos Pacheco s'appliquent pour s'approcher du style de
Greg Land, sans atteindre cet aspect si poli qui est sa marque de fabrique. Eaglesham a la tâche délicate de mettre en images le ressenti de Cyclops au fur et à mesure de ses actions. Il a opté pour une mise en page de 4 cases par page, et Gillen adapte son écriture en se limitant à quelques mots par case. Les dessins d'Eaglesham portent donc 80% de la narration et le résultat emporte le lecteur dans les émotions exaltées du personnage, une belle réussite. Les dessins de Pacheco sont un peu plus convenus : plus arrondis et plus expressifs que ceux de Garney, mais avec des décors laissés à l'abandon assez régulièrement. le résultat se laisse lire sans laisser d'images mémorables à l'esprit.
Pour ces dernières histoires de la série, Gillen prouve à nouveau sa capacité à se plier aux contraintes du crossover, tout en préservant ce qui fait son style de scénariste et en bouclant de manière satisfaisante les différentes intrigues. Il bénéficie des illustrations évocatrices de Daniel Acuña et
Dale Eaglesham (et des dessins plus fonctionnels de Garney et Pacheco). La nouvelle série "Uncanny X-Men" est confiée à
Brian Michael Bendis et
Chris Bachalo dans le cadre de l'opération Marvel NOW, commencer par Revolution. Bendis s'occupe également de la série "X-Men" avec
Stuart Immonen, à commencer par Here comes yesterday.