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EAN : 978B003MQZ8NS
Paris (30/11/-1)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Pour ce livre de L'Apprentie, je ne saurais donc dire absolument quand et comment il s'est formulé, car il a été, pendant des années, vaguement lié aux songeries de ma vie. Je puis dire toutefois, que son héroïne s est tout d'abord offerte à moi sous la forme stricte dune véritable apprentie, d'une apprentie de métier, et que Je désirais représenter par elle l'apprentissage et râtelier, et en même temps les répercussions de l'existence de Paris, drames et comédies, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
"L'apprentie" est une large fresque théâtrale où s'entremêlent plusieurs épisodes tragiques de notre Histoire avec celle, plus triste encore, de la famille Pommier de Ménilmontant.
C'est un drame historique en quatre actes et dix tableaux.
Il fut représenté pour la première fois, en janvier 1908, au second Théâtre national de l'Odéon.
Son auteur, Gustave Geffroy, breton d'origine mais parisien de naissance, se souvient, à 15 ans, d'avoir lu Lamartine, Victor Hugo et les premiers romans De Balzac, en entendant sans cesse au loin, de Ménilmontant, le bruit du canon.
Les scènes de ce drame sont d'une vérité, d'un réalisme troublant.
Le rideau se lève, une première fois, sur les remparts de Paris pendant le siège de 1870, en décembre.
Il a neigé, il neige encore par moments.
Des gardes lisent le journal, causent et fument autour d'un brasero.
Le père Pommier est de faction. Il a ses deux fils, avec lui, Justin et Jean.
Ces quelques êtres forment une petite famille, le père est un vieux qui a vu 48, la mère, une provinciale devenue "faubourienne, les fils, Jean et Justin sont venus de bonne heure, portés par les événements, à la politique et les deux fillettes, Cécile et Céline, sont les témoins du drame dont elles porteront, sur leurs frêles épaules, tout le poids de ses terribles conséquences.
L'ombre de la faim se profile à l'horizon de ce siège qui dure depuis trois mois déjà.
Le dernier éléphant du jardin d'acclimatation a été vendu vingt francs la livre.
Et sa trompe trente francs !
On parlait, ce matin, de quelqu'un qui est mort d'avoir mangé un chien enragé...
Lorsque le rideau, une fois de plus, se relève, la capitulation est affichée dans les rue de Paris qu'on s'apprête à livrer aux prussiens !
La révolte gronde pour la république, pour la patrie...la patrie, c'est du pain pour tout le monde, c'est la justice de demain. Ça vaut la peine de risquer sa peau !
Mais la Commune, qui voulait venger le siège, est vaincue.
On fusille rue Axo.
Le baroud d'honneur sera livré au "Père Lachaise".
La mère Pommier, au risque de perdre sa vie, y recherche son fils Jean dans les allées entre le tombeau de Morny et le buste De Balzac.
La répression va broyer cette famille. Au troisième acte, dix ans ont passé.
Le père Pommier a bien changé. Il a repris son métier de peintre en bâtiment mais frappé par la mort de ses deux fils, il a pris de mauvaises habitudes : il boit.
Il a fallu déménager pour prendre un logement moins cher.
Cécile est une fille sérieuse et travailleuse mais Céline est légère et coquette.
Pourtant, les "communards", amnistiés, sont de retour....
Cette tragédie populaire, écrite sobrement dans une langue fine et élégante, est une oeuvre, nourrie d'émotion, qui est sévère sans être outrancièrement dure et qui se révèle tendre sans être jamais larmoyante.
C'est, au final, une belle pièce, un superbe morceau de scène que le Théâtre National peut s'honorer de posséder à son répertoire.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Et, comme en sortant de là, on se sent une commisération vibrante à l'égard de ces humbles que meurtrit la vie, qui souffrent depuis un lointain passé et qui souffriront encore dans leurs enfants et leurs petits-enfants.
Veuves aux épaules étroites serrées par des châles de laine noire, vieux ouvriers qui s'usent à la besogne, jeunes hommes fortifiés d'illusions, jeunes filles pleines d'ardeur à vivre, gosses prompts à sourire malgré les taloches, tous ces êtres ingénus et laborieux, tendres et rudes, toujours déçus, toujours confiants, ces résignés pour lesquels, dans un crépuscule d'hiver, devant les maisons lépreuses de Belleville, une romance suffit à évoquer le printemps et l'amour !
(Extrait de la critique de Mr Paul Reboux, écrite à l'occasion de la répétition générale, dans le journal "l'Intransigeant")
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C'est là qu'elles habitent, une triste maison, un triste logis. D'un côte de la porte, il y a une boutique rouge de marchand de vins ; de l'autre côté, une boutique verte de fruitier. Le couloir, l'escalier, sont pauvres et obscurs. C'est au premier. La clef est sur la porte. Céline ouvre. La pièce où elles entrent est une salle à manger, avec deux lits repliés dans les angles. Au milieu, une table ronde en noyer sous une suspension à lampe de porcelaine blanche. Quelques rayons, sur lesquels sont des livres entassés un peu pêle-mêle, des bouquins de tous genres, des romans, des brochures politiques, des livraisons. Le carreau est frais lavé, le papier n'a ni déchirures ni taches. On devine des yeux et des mains de femme qui veut et maintient la propreté. Cette femme, la voici, c'est la mère, jeune encore et sans âge : des yeux gris pensifs, une bouche fine et amère qui sourit gentiment. Elle est de race bretonne, acclimatée à Paris, façonnée par la vie de travail et de soucis.
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Premier tableau : le rempart
L'orchestre joue la Marseillaise avant le lever du rideau.
Un aspect des remparts de Paris pendant le siège de 1870, en décembre.
Il a neigé, et il neige encore par moments.
Tout est blanc dans l'obscurité.
Au loin, des collines qui s'illuminent aux coups de canons des forts.
La ligne de la muraille est échancrée par une embrasure où est placé un canon.
A droite, l'ouverture d'un poste.
Au lever de rideau, des gardes lisent le journal, causent et fument autour d'un brasero.
Une sentinelle va et vient sur le talus.
Il est près de neuf heures du soir. Lorsque la toile se lève, on entend un rire général....
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"L'enfermé" de Gustave Geffroy.
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