Dans les années 50, Morel, ancien résistant qui a connu les camps d'internement nazis, se bat pour la survie des éléphants au Tchad. Il rallie autour de lui des individus d'origine et de motivations diverses, parmi lesquels la jolie Minna, un ancien de la guerre de Corée, un naturaliste Danois, et un indépendantiste Africain.
Sur fond de roman écologique,
Romain Gary cherche l'humanité en l'homme. Les éléphants sont pour son héros Morel la liberté qu'on assassine. Ils sont peut-être également l'ultime solution pour ne pas sombrer dans la plus complête solitude ? "Jusqu'à présent, des chiens suffisaient à pas mal de gens. On se consolait avec eux. Mais depuis quelque temps, les choses ayant pris la tournure que vous savez, les chiens n'arrivent plus à suffire. Ils sont complètement crevés au boulot, les chiens, ils n'en peuvent plus. Vous pensez, depuis le temps qu'ils tortillent du croupion à nos côtés et qu'ils donnent la patte, ils en ont marre."
Il y a entre
Les Racines du Ciel du jeune
Romain Gary et le
Gros-Calin du vieil Emile Ajar, dans lequel Monsieur Cousin vit avec un python de 2 mètres 20 qui brise son sentiment de solitude en l'enlaçant, une filiation thématique évidente.
Romain Gary visite déjà et encore la solitude. Son utopiste de Morel croit en l'homme contre toute évidence.
J'avais placé beaucoup d'attente dans ce premier Goncourt 1956) de
Romain Gary et j'ai été assez déçu. Je déconseille l'édition folio de Gallimard d'environ 500 pages d'une écriture serrée qui étouffe le lecteur. J'ai trouvé l'ensemble un peu faible. Mais certains livres devraient avoir à leur tour le droit de nous noter et je me demande s'il n'apparaîtrait pas que c'est simplement moi qui ait été un mauvais lecteur.
En attendant je persiste : à ceux qui ignorent le monde tendre et poétique de cet auteur de génie, je recommande plutôt le second Goncourt de Gary (1975)
La Vie Devant Soi, écrit sous le
pseudo d'Emile Ajar.