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Citations sur L'Automne du patriarche (45)

Lorsque Bendicion Alvarado vit son fils en grand uniforme avec les médailles d’or et les gants de satin qu’il devait porter toute sa vie et qu’elle ne put réprimer un élan d’orgueil maternel en s’écriant à haute voix devant le corps diplomatique au grand complet si j’avais su que mon fils allait devenir président de la république je l’aurais envoyé à l’école, ah monsieur, ce fut un tel scandale qu’on l’exila dans la résidence des faubourgs.
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... personne ne sachant qui était qui ni qui venait de la part de qui dans ce palais aux portes grandes ouvertes dont le désordre fantastique empêchait d'établir où était le gouvernement.
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(...) l'adieu fugitif d'un gant de satin dans la main anonyme d'un vieillard sans destin dont nous ne sûmes jamais qui il fut, ni comment il fut, ni s'il fut autre chose qu'un bobard de l'imagination, un tyran pour rire qui ne sut jamais où était l'envers et où était l'endroit de cette vie que nous aimions avec une passion insatiable et que vous n'osâtes jamais imaginer craignant d'apprendre ce que nous ne savions que trop qu'elle était difficile et éphémère mais qu'il n'y en avait pas d'autres, général, car nous savions, nous, qui nous étions tandis qu'il resta lui définitivement dans l'ignorance avec le doux sifflement de sa hernie de vieux mort fauché net par le coup de canne de la mort, volant dans la rumeur obscure des dernières feuilles glacées de son automne vers la ténébreuse patrie de la vérité de l'oubli, (...)
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Il aurait entre 107 et 232 ans.
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Durant la fin de la semaine les charognards s’abattirent sur les balcons du palais présidentiel, détruisirent à coups de bec le grillage des fenêtres, remuèrent avec leurs ailes le temps stagnant intra-muros, et le lundi au petit jour la ville se réveilla d’une léthargie de plusieurs siècles sous une brise tiède et tendre de grand cadavre et de grandeur pourrie.
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À une autre époque, cette subversion volcanique aurait stimulé sa passion du risque mais il savait maintenant mieux que personne quel était le poids véritable de son âge, il trouvait à peine la volonté de résister aux ravages de son monde secret, les nuits d'hiver il ne pouvait dormir s'il n'avait apaisé d'abord dans le creux de sa main avec une berceuse dodo l'enfant do son testicule hernié lancinant enfant de douleurs, il s'abandonnait au découragement assis sur son seau, poussant son âme goutte à goutte comme à travers un filtre encrassé par les moisissures de tant de nuits de pipis solitaires, ses souvenirs se décousaient, il ne réussissait plus à reconnaître avec certitude qui était qui ou qui venait de la part de qui, il se sentait à la merci d'un destin inéluctable dans cette désolante maison qu'en des temps reculés il aurait quittée pour une autre, loin d'ici, dans un trou d'indiens moribonds où personne n'aurait su qu'il avait été l'unique président de la patrie durant un si grand nombre d'années si longues que lui-même n'arrivait pas à les compter (...)
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... il était minuit et le général Rodrigo de Aguilar n'arrivait toujours pas, quelqu'un tenta de se lever, avec votre permission, dit-il, il le pétrifia d'un regard mortel qui signifiait que personne ne bouge, que personne ne respire, que personne ne vive sans ma permission jusqu'au douzième coup de minuit où les rideaux s'ouvrirent et où l'illustre général de division Rodrigo de Aguilar fit son entrée sur un plat d'argent, étendu de tout son long sur une garniture de choux-fleurs et de laurier, macéré dans les épices, doré au four, accommodé avec son uniforme à cinq amandes d'or des grandes occasions et les ganses du courage illimité sur la manche retroussée de son bras de manchot, sept kilos de médailles sur la poitrine et un brin de persil dans la bouche, prêt à être servi à ce banquet de camarades par les équarisseurs officiels devant nous tous les invités pétrifiés d'horreur qui assistâmes le souffle coupé à l'exquise cérémonie du découpage et de la distribution, puis quand il y eut dans chaque assiette une part de ministre de la Défense farci aux pignons et aux herbes, il donna l'ordre de commencer, bon appétit messieurs.
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le temps incalculable de l’éternité était enfin terminé
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comme je ne vais pas rester plus de trois jours mort ça ne vaut vraiment pas le coup de me balader jusqu’à Jérusalem pour m’enterrer au Saint-Sépulcre
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Je trouve qu'on charrie un peu en nous enfilant toutes ces bananes dure dans le chatte et tous ces salsifis dans le trou du cul pour quatre malheureux pesos, car c'est ce qui nous reste une fois qu'on nous a retiré la taxe de santé (...) moi je trouve lamentable de gâcher tant de nourriture par le bas quand on n'a rien à avaler par le haute, dit-elle.
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