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3,8

sur 296 notes
" Diane grandit au Québec, sur une île de l'archipel de L'Isle-aux-Grues. Elle y vit une enfance libre et sauvage, entre le fleuve, la forêt et la mer, jusqu'à ce qu'elle la quitte brutalement pour aller s'installer dans une grande ville. (...) Quinze ans plus tard, « sur le point de craquer de fond en comble d'éparpiller ses morceaux dans les draps », Diane se tourne vers la modification génétique. Devenir plus forte, vive et rapide, dormir moins tout en multipliant ses performances, c'est la réponse qu'elle a trouvé, du fond de son anxiété chronique et de ses tentatives de contrôle désespérées, aux injonctions productivistes.
Mais on ne mélange pas si facilement son ADN avec celle du lièvre d'Amérique. L'opération a des effets secondaires et son comportement commence à changer dans un sens inattendu.(...)
Ce n'est qu'arrivée pratiquement au bout de son manuscrit que la Québécoise Mireille Gagné a pris connaissance du mythe fondateur algonquien de Nanabozho, « envoyé sous la forme d'un lièvre par Manitou pour enseigner la sagesse aux êtres humains », dans lequel elle a retrouvé nombre de symboles clef de son texte. Elle a inscrit alors le lièvre d'Amérique dans un récit plus large, parce que, dit-elle, « le livre était déjà écrit et qu'il était le legs de quelque chose de plus grand que moi que je devais transmettre. »
Bien lui en a pris. Ce premier roman est une injonction à s'affranchir de la servitude, à tout lâcher pour partir courir les bois, se laisser tomber sur des sols de feuilles mortes ou se frotter les joues contre les écorces des arbres et la mousse humide. Transmission réussie."
Article de Kits Hilaire (extrait) pour Double Marge
Lien : https://doublemarge.com/le-l..
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Ce court roman, mi fantastique mi conte, est un petit bijou.
Le lièvre d'Amérique est un petit mammifère largement répandu au Canada et au Québec. Dès le premier chapitre, le ton est donné, on va retrouver ce lièvre et ses moeurs tout du long. La route de l'animal va croiser celle de Diane, jeune femme victime d'un burn-out dans une société où la performance au travail est question de survie.
Diane a confié son corps à la science pour qu'il devienne plus performant. C'est là qu'on atteint une dimension fantastique plutôt effrayante. Elle veut se surpasser toujours plus mais le prix à payer pour cette transformation n'est -il pas exorbitant ?
Diane revit son adolescence à l'Isle aux Grues, en compagnie d'Eugène le risque tout qui sait tout sur les animaux en voie d'extinction. Leur amourette s'arrêtera là et Diane quitte son île natale pour un travail exigeant dans une grande ville où elle découvre la solitude.

Entre souvenirs de Diane, amours perdues et monde du travail, l'histoire se déroule en quelques bonds…de lièvre.
D'une écriture ample et forte, ce roman nous embarque dans une histoire folle avec des narrations bien distinctes dans chaque partie de l'histoire bien compartimentée.
Un premier roman à découvrir.

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Pour un premier roman de l'auteure québécoise Mireille Gagné, je trouve « le lièvre d'Amérique » particulièrement réussi.
J'avais d'abord repéré la magnifique couverture avec ce lièvre qui accroche le regard. Et les avis de nombreux lecteurs ont fini de me convaincre.
*
« le lièvre d'Amérique » est une fable animalière qui m'a surprise par sa modernité, son étrangeté et son originalité. Elle nous invite à nous interroger sur les dérives de la vie moderne, la souffrance au travail qui incite à toujours plus de performances, mais occasionne par la même, anxiété, stress, fatigue et dépression.

« Elle s'assoit devant son ordinateur et ouvre ses courriels. Déjà cent-vingt-huit non lus ; deux-cent-vingt-quatre notifications. Et ça la frappe en plein visage. L'humain pourra-t-il survivre à ça encore longtemps ? »
*
Ce roman est court, rythmé, mais surtout très surprenant par sa construction que je trouve vraiment brillante, très curieuse par son aspect fragmentaire et le changement de style littéraire. Ce procédé littéraire est une grande réussite et m'a tenu en haleine jusqu'au bout.

Le lecteur suit Diane à trois moments clés de sa vie. Chaque temporalité s'adapte à merveille à chaque période de sa vie, offrant un mode de narration différent, des émotions différentes.
Le récit est entrecoupé de petits textes documentaires sur le lièvre d'Amérique, permettant de faire sens avec l'histoire de la jeune femme.

« le lièvre d'Amérique (Lepus americanus) est un petit mammifère … largement répandu au Canada et au Québec… À l'opposé de son cousin le lapin, le lièvre préfère fuir plutôt que de se cacher pour échapper aux prédateurs. »

Si le début du roman demande un petit temps d'adaptation à cause de l'écriture et de l'intention de l'auteure de nous laisser dans le flou, l'envie de comprendre le lien entre Diane et le lièvre d'Amérique est la plus forte.
*
Diane, quelques jours avant l'opération chirurgicale
Diane est perdue, proche du burn out.
Un texte sans ponctuation, une succession ininterrompue d'actions montrant Diane au bord de la rupture, courant après le temps et son désir de perfection.
L'aliénation par le travail.

« Elle se réveille toujours à la même heure se douche s'habille se prépare déjeune s'en va travailler sept jours sur sept emprunte le même chemin ne parle à personne sauf si c'est pour exécuter une tâche sept jours sur sept ne possède aucune relation en dehors du travail fille unique ça fait au moins quinze ans qu'elle n'a pas vu ses parents ni ne leur a parlé bosse dur toute la journée sept jours sur sept exécute toujours davantage de tâches que les autres ne montre aucun signe de fatigue ni de défaite … »

Jour 0
Diane se réveille chez elle après voir subi une opération chirurgicale.
Laquelle ?
L'auteure reste très vague pour le plus grand plaisir du lecteur qui intrigué, va reconstituer petit à petit le cheminement de la jeune femme qui la conduise à désirer cette opération et à subir les conséquences sur sa vie future.

Les jours suivant l'opération
Les effets secondaires apparaissent rapidement.
Le lecteur suit jour après jour ses transformations physiques, mais aussi les changements de personnalité et de comportements.
La vie de Diane bascule peu à peu alors que ses rêves la ramènent, adolescente, sur son île natale et à son premier amour, Eugène, un jeune adolescent fasciné par les animaux en voie de disparition.
Je me suis demandée si Mireille Gagné n'avait pas choisi le prénom d'Eugène en rapport avec le courant de pensée eugénique.

« J'aurais pu te dire qu'il n'y a réellement rien d'anormal sur cette île. Sauf peut-être la solitude qui s'abat quand l'hiver ne veut plus partir. D'abord toute petite, puis du jour au lendemain, intolérable. Et le temps qui se morfond. Les insulaires doivent se terrer chez eux. le sentiment d'oppression aussi qui grandit avec l'étale de la marée. L'attente qui devient insupportable. Des fois, on a l'impression d'être prisonnier, que le plein de l'eau ne veut plus nous quitter. »
*

*
Pour conclure, en dressant le portrait de Diane, « le lièvre d'Amérique » est une percutante critique de nos modes de vie. Ce roman réussit de manière subtile et efficace à nous interroger sur notre place dans la société, sur notre rapport au travail et nos difficultés à concilier métier, vie personnelle et vie familiale.

Oscillant entre conte fantastique et fable animalière, ce premier roman est une belle réussite littéraire qui puise dans l'imaginaire des légendes pour comprendre le monde d'aujourd'hui. Je vois dans ce texte une quête d'un retour à la nature et à nos racines.

Peut-être vous reconnaîtrez-vous dans Diane ?
*
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"Le lièvre d'Amérique" est un roman très court mais tout à fait suffisant pour nous embarquer et nous faire réfléchir sur la dépendance au travail, sur son absurdité et les conséquences désastreuses sur l'être humain. Combien de burn out, de dépressions liées au travail ?
Ce n'est cependant pas un essai, loin de là. Ce roman s'apparente plus à une fable.
4 temps alternent :
- 1 sur le lièvre d'Amérique et sa "carte d'identité", ses caractéristiques,
- 1 sur Diana à 15 ans lorsqu'elle est nature et proche de la nature,
- 1 durant laquelle elle est adulte et travaille toujours plus pour être la meilleure, pour être performante, elle en devient un robot
- 1 après l'opération qui lui fait retrouver sa part animal.
Le style est particulier et intéressant. À certain moment la ponctuation disparaît mais cela a bien sûr du sens, le "je" qui caractérise l'identité disparaît également comme un robot qui n'a plus sa part d'humanité, tout se bouscule, les mots s'enchaînent.
C'est un livre qui fait réfléchir . Laissons la part d'animalité qui sommeille en nous se développer et rapprochons-nous de la nature... cessons de vouloir toujours plus et d'alimenter ce système capitaliste.
Un retour à la nature semble indispensable, urgent.
Il y a un petit lexique à la fin sur le vocabulaire maritime il aurait été utile qu'il y en ait également un sur certains termes québécois car il a fallu que j'aille les chercher sur internet. Mais ceci n'entache en rien le plaisir que j'ai eu à lire ce petit roman.
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Diane se réveille d'une opération qui n'a jamais été encore exercée sur un être humain. Elle sent alors des déreglements énormes et ses sens se voient surmutiplies , son endurance physique et professionnelle. Mais quelle est donc cette mystérieuse intervention qu'elle a subi?

Qu'est ce qui vous donne envie d'ouvrir un livre 📙 dont vous ne connaissez pas l'auteur ? Pour le lièvre d'Amérique, j'ai été attirée par la couverture, par l'étrangeté de l'histoire (une employée qui subit une intervention pour être encore plus productive au travail), par la maison d'édition, la Peuplade, indépendante mais à la programmation très étonnante .

Je ne suis pas une adepte de fables (je suis même passée à côté de plusieurs livres unanimement salués et présentés comme contes) mais je me suis laissée totalement embarquer sans résistance dans la vie de Diane : dans son présent, après l'intervention; dans son adolescence (qui éclaire ce qu'elle est devenue); dans son passé proche avant l'opération.

J'ai été frappée par les longues phrases de Mireille Gagné, romancière québécoise dont c'est le premier roman.

Des phrases sans point ni ponctuation, qui traduisent si bien que Diane ne veut pas s'accorder une miette de temps pour elle, comme si elle était en apnée permanente, obsédée par le culte de la performance, et en quête d'une forcément illusoire perfection absolu de sa vie

"Pour calmer son anxiété de performance et économiser des secondes Diane compte perpétuellement le nombre de pas séparant son appartement de son travail de marches entre chacun des étages de secondes entre son bureau et celui de la femme qu'elle déteste le temps que ça lui prend pour remplir une bouteille d'eau d'attendre chez le médecin que le photocopieur finisse sa phase de réchauffage elle compte les aliments absorbés par chaque aliment et dépensées sur le vélo stationnaire les murs qui l'entourent les lumières dans son appartement son bureau les craques sur les trottoirs les lettres dans chaque mot qu'elle écrit ...."

Un livre court et puissant sur les dérives du tranhumanisme qui fait forcément penser aux Truismes de Marie Darrieusecq, avec une toile de fond plus contemporaine, car l'auteure réussit aussi une critique subtile mais efficace du tout- libéralisme.

Un récit empreint de poésie où les sensations liées au corps sont omniprésentes, comme si cet éveil sensuel lié à la nature, nous l'avions étouffé, dans notre course au toujours plus.

A lire si vous cherchez un roman atypique et surprenant !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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De nombreuses chroniques louangeuses vues depuis quelques mois, un éditeur québécois déjà apprécié par le passé, un livre gentiment poussé jusqu'à moi et une proposition de lecture commune : cela faisait au moins quatre bonnes raisons de ne pas repousser davantage la lecture de le Lièvre d'Amérique de Mireille Gagné.

Un petit – trop petit ? – livre atypique, un conte, une fable, un songe un brin dystopique sur la métamorphose choisie de Diane, salariée exemplaire des temps modernes, adepte du toujours plus jusqu'à vouloir augmenter ses propres capacités. Ce qui n'est pas sans risque…

Car comme tant d'autres, Diane s'est égarée, s'est déréglée, au point désormais de se faire peur. Et de vouloir renouer avec ses origines, son identité, ce qui l'a construite autrefois : l'Isles-aux-Grues, la nature, l'amitié avec Eugène, et puis le drame… La tentation est forte du retour aux sources, de redevenir un de ces lièvres d'Amérique, espèce qui sait si bien s'adapter et se transformer pour faire corps avec son environnement naturel.

Généralement peu adepte de ce genre littéraire, j'ai bien aimé les variations de styles de l'auteure, sa façon de jouer avec la ponctuation, les époques et les différences de longueur pour « égarer » à son tour son lecteur, comme le figurent si bien les sombres illustrations double page qui séquencent les groupes de chapitres.

Mais un regret subsiste : c'est trop court, beaucoup trop court ! le personnage de Diane comme la réflexion de fond sur la course à la performance ou le transhumanisme auraient gagné à s'étaler sur davantage de pages. Une petite frustration personnelle qui ne m'empêche pas d'avoir apprécié cette lecture si apaisante.
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Un premier roman saisissant, découvert sur Bookstagram et que j'ai beaucoup aimé.
La couverture m'a fait penser à une partie de cache-cache que ma petite famille et moi avons faite avec un lièvre d'Amérique à Mono Lake (photo en fond ci-contre), lors d'un voyage sur la côté Ouest américaine et je suis ravie d'en avoir appris un peu plus sur ce charmant animal aux grands oreilles ! Ses sens sont par exemple toujours en éveil, il n'a besoin que de très peu de sommeil.
Ses performances ont un lien direct avec celles que cherche à atteindre Diane, le personnage principal de ce roman. Être toujours plus performante, travailler, travailler toujours dans notre société. Capitaliste. Profitable. À outrance. L'humain au début, en milieu, en bout de chaîne, peu importe, s'associe au toujours plus. Toujours plus au risque de sombrer, d'oublier certaines recommandations, de s'oublier et de rentrer dans la spirale infernale du surmenage. Aux prémices de cet engrenage, il y a fort souvent un vide à combler.
Je m'arrête là? Il serait dommage d'en dévoiler davantage.
La plume : imaginative et créative, poétique et tonique.
In fine : une très belle surprise de la Rentrée Littéraire 2020. Une satire sociale qui interroge notre rapport au travail et à la nature et qui m'a profondément parlée.
MERCI Mireille Gagné. Quel plaisir de vous lire et de vous écouter aussi.
MERCI les éditions La Peuplade ; les parutions lues chez vous ont toujours été de belles rencontres pour moi.
En quatrième de couverture, l'éditeur écrit : « Ce roman, une fable animalière néolibérale, s'adresse à celles et ceux qui se sont égarés. » Tout est dit.
Une lecture que je recommande vivement !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Le lièvre d'Amérique était court, c'était un conte et je suis passée à cent lieues de lui, le lisant, sans jamais accrocher vraiment.

C'est un roman atypique, surprenant à plus d'un titre, captivant par certains moments, qui dénonce les conditions de travail dans certains bureaux où les employés bossent au-delà des heures et qui met en scène d'une manière originale le mythe algonquien du lièvre Nanabozho, mais voilà, la rencontre n'a pas eu lieu entre lui et moi.

Dommage.
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Un roman comme un lièvre qui bondit et change constamment de trajectoire pour égarer les poursuivants.

Il y a la magnifique couverture du livre qui incite à l'ouvrir. Il y a le lièvre d'Amérique, petite bête pacifique (qui vient brouter le trèfle dans ma cour). Il y a Diane, en convalescence d'une mystérieuse opération et qui ne reconnaît plus son corps. Il y a Diane, l'obsessive et asociale, qui croule sous la pression dans un bureau, qui ne vit que pour son travail et a toujours peur de ne pas en faire assez. Il y a aussi une adolescence sur L'Isle-aux-Grues, qui rencontre un garçon. Il y aura même la légende ancienne du lièvre qui apparait à ceux qui se sont égarés.

Pas facile à suivre, il faut savoir que les J+5 ou les J-34 en tête de chapitre situent le temps après et avant l'opération. En fait, c'est une caractéristique de ce court de roman de tenter de nous égarer, en mêlant la chronologie de l'histoire de Diane adulte, les chapitres d'enfance où elle devient la narratrice et ces textes d'information sur le lièvre d'Amérique.

La beauté de la nature, une belle imagination et une écriture qui suggère encore plus qu'elle ne décrit.
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Mon billet ne sera pas long, histoire de ne pas trop en dire sur ce premier roman de Mireille Gagné. Et je vous conseille de ne pas trop lire la quatrième de couverture.

Cela commence par une description du comportement du lièvre d'Amérique. Puis nous faisons connaissance de Diane, qui se réveille d'une mystérieuse opération. Nous retournons ensuite dans le passé de la jeune femme, à l'Ile-aux-Grues, là ou elle a connu Eugène, un ado proche de la nature et de la mer. Nous revenons ensuite dans le monde du travail de Diane.

Chaque partie du roman, séparée par une double page illustrée que vous découvrirez si vous décidez de le lire, est ainsi constituée de quatre éléments qui sont comme des pièces de puzzle qui nous permettront de comprendre ce qu'ont vécu Eugène et Diane (le choix de ce prénom n'est pas indifférent, il m'a fait penser à Diane chasseresse) et quelle est la mystérieuse opération subie par la jeune femme. J'ai été touchée par ce qui est arrivé aux deux adolescents sur l'île, comment les blessures de jeunesse peuvent influer profondément sur les vies adultes. Un joli lexique à la fin du roman nous permet de saisir la beauté de l'Ile-aux-Grues. Et à la fin aussi, l'autrice nous livre une légende algonquienne qui donne un autre éclairage au récit. le tout forme un objet littéraire intelligent et sensible, un premier roman original et réussi caché derrière une bien jolie couverture.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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