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Critique de soniamanaa


Mars 1914. L'Europe est une poudrière. Partisans de l'Entente ou des empires centraux ont mené le continent au bord du gouffre que sera la 1ère Guerre Mondiale.
Économiquement, la France rame désespérément pour rattraper la Russie qui industrialise à marche forcée, tandis que l'Allemagne prend le leadership du commerce extérieur européen. La Belle Époque n'est élégante que pour les richissimes parisiennes.
Le terreau est propice aux idées de Proudhon, et les cellules anarchistes pullulent pour endiguer ce qui, déjà, ressemble à un modèle libéral dénoncé outre Atlantique par Emerson ou Thoreau.
Ce premier roman de Benjamin Franceschetti démarre par plusieurs attentats à Paris. Un seul fait plusieurs morts au café des Flandres, sur les Champs Élysées.
Erreur, accident ou débordement ?
La petite bande menée par Georges, si elle prône la liberté individuelle, le refus des classes sociales, l'autodétermination, n'était pas préparée à ce dérapage, ni à la violence ou au meurtre, même si ce chemin semblait inévitable dans un contexte de rivalités entre polices parisiennes.
Après les revers infligés par Bonnot et sa bande, le préfet Hennion a réformé la police en créant les brigades mobiles (ah, Ces chères brigades du Tigre!), ancêtre de la police judiciaire dont les prérogatives empiètent sur celles de la Sûreté, initiant des rancoeurs peu propices à l'efficacité.
C'est avec brio que l'auteur nous immerge dans le quotidien de ces combattants libertaires. Mais, très vite, il va s'avérer que le groupe est manipulé au plus haut niveau.
Russes, Allemands ou Français ? Les trois puissances s'affrontent par agent provocateur double ou triple dont le seul idéal est de favoriser l'une ou l'autre. le renseignement naît à l'aube du premier conflit mondial, enrôlant un grand nombre de femmes dans ses rangs.
Un contexte ambigu à souhait, une approche documentée de l'époque font de ce roman un excellent bouquin tant par l'intérêt de l'intrigue que pour l'immersion dans cette France dont les chiens sont lâchés.
Si je geste est beau, l'utopie peut vivre. A la hauteur de son titre élégant et mystérieux, ce premier opus de Benjamin Franceschetti offre un excellent moment de lecture dont Hugo aurait pu signer l'incipit. "Messieurs, songez-y. C'est l'anarchie qui ouvre les abîmes, mais c'est la misère qui les creuse. Vous avez fait des lois contre l'anarchie, faites maintenant des lois contre la misère. "
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