Il oublia à cet instant qu'il suffoquait depuis des mois ; il avait pris sa décision davantage par désir d'un ailleurs que d'un avenir. Il était en train de comprendre que c'était illusoire, et que son mal-être le suivrait partout où il irait.
Certaines rencontres déterminantes ne sont donc que fugitives.
Il y a quelque chose de très beau dans l'idée que rencontrer la mort vous fasse aimer plus encore la vie
Ce qui différencie les présidents, c'est le moment où surgit la désillusion.
Pour aimer pleinement la vie, il faut comprendre son autre face : la mort.
Ils se sentaient si proches. Ils venaient du même endroit, ils avaient le même âge, et avaient chacun, à leur façon, traversé des difficultés. Une intuition commune les poussait à croire qu'un fil romanesque les unissait.
Certains soirs, après la fermeture, elle pouvait passer une heure à errer dans un musée, sans croiser personne, avec les oeuvres de Chagall ou Rembrandt comme unique compagnie. Elle se consolait par la beauté.
Une certitude: cet homme ne cessait de la surprendre. Elle songea qu'il y avait quelque chose de très beau dans l'idée que rencontrer la mort vous fasse aimer plus encore la vie.
Mourir fut donc la principale occupation de son deuxième séjour en Corée.
Éric avait été marqué par la phrase inaugurale de " La mort à Venise" : "Celui qui contemple la beauté est déjà prédestiné à la mort."