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Critique de Thrinecis


Voici un premier roman très réussi qui nous fait suivre le destin de quelques jeunes et de leurs proches dans un petit village norvégien, loin de la modernité de la capitale, et a priori très loin des guerres et des conflits qui agitent le monde dans les années 2000. Et pourtant, quand quatre jeunes du village décident de s'engager pour partir en Afghanistan, c'est toute la vie des villageois qui s'en trouve bouleversée.

Vous vous souvenez de cette campagne de la prévention routière d'il y a une dizaine d'années ou plus peut-être, qui montrait les impacts en cascade d'un accident mortel sur ceux qui restent ? Eh bien, c'est exactement ce que décrit ce roman choral à quatre voix.

Remontant le temps, on découvre une bande de jeunes garçons en apparence bien dans leur peau, aimés par leurs parents, qui sont amis et dans la même classe à l'école. Mais leurs vies intérieures ne sont pas aussi lisses qu'on pourrait le croire. Tarjei déteste les travaux de la ferme familiale mais ne peut se résoudre à l'avouer à son père, un éleveur fier de sa réussite qui compte passer le relais à son fils plus tard. A l'adolescence, Trygve se découvre différent des autres et cache ce lourd secret à ses parents.
La mère de Tarjei dissimule elle aussi un secret indicible, celui de son incapacité à aimer son fils après sa naissance comme elle l'aurait voulu.
Ce mal-être, ces non-dits, l'incommunicabilité universelle entre parents et enfants sont décrits très simplement, dans un style sobre, efficace et percutant.
Ce cheminement vers le présent depuis le passé nous permet de comprendre ce qui a conduit les jeunes gens en Afghanistan, même si tout n'est pas dit, car la romancière garde aussi des zones d'ombre, se gardant de tout éclairer. Elle préfère nous livrer quelques flashs de moments de vie, décousus mais porteurs de sens.

Le deuil, le chagrin, la révolte, l'incompréhension de ceux qui restent, l'impossibilité aussi d'avouer enfin tous les secrets qui devront rester à jamais tus... Helga Flatland nous les fait percevoir avec justesse, tout en montrant comment les uns et les autres tentent de s'adapter et d'avancer entre désespoir, silence ou résilience.

C'est un récit qui se lit d'une traite, qui remue pas mal, en faisant remonter beaucoup d'émotions.

Un grand merci à Mesrives à que je dois cette découverte lorsque j'ai lu sa chronique enthousiaste en novembre dernier ! J'ai hâte de découvrir la suite de ce roman - puisqu'il s'agit d'une trilogie - dans "Tout le monde veut rentrer chez soi".

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