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Chez Feydeau, les portes claquent, le verbe sonne haut cinglant, l'habileté de l'intrigue libère une énergie fulgurante qui nous submerge sans répit.
Il écrivait ses comédies comme des tragédies qui finissent en catastrophe dans un burlesque éblouissant.
Je vous invite à voir et revoir la pièce jouée par les comédiens du français dans la mise en scène de Jérôme Deschamps. Bouzin, le compositeur raté est interprété par le talentueux Christian Hecq, un de Funes moderne irrésistible, son illustre aîné l'a sans aucun doute adoubé de là-haut.
Le 5 juin 1921, à 58 ans, Georges Feydeau meurt fou dans un asile. Et les asiles à cette époque. . .
Aujourd'hui, son génie inventif, subtil, riche, moderne, nous enchante encore. Il touche le bout de notre âme qui frissonne soudain devant le bateau ivre de l'humanité, balloté sans cesse par les tempêtes, alors qu'il résiste sans sombrer.
Le RIRE : la seule arme devant laquelle nous devrions succomber.
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C'est une pièce de théâtre en trois acte, assez longue pourtant mais qui fourmille de rebondissements, de coups de théâtre et l'humour est souvent présent.
Cette découverte de Feydeau, je ne la regrette pas : même si le texte n'est pas flamboyant, l'intrigue est vraiment bien cousue (malgré quelques longueurs) et on ne s'ennuie pas, on rit même. Cette pièce, bien que dépassée historiquement (mariages arrangés, rôle de la famille, de la femme), reste tout à fait d'actualité et les situations cocasses qui fourmillent (l'importun qui sent mauvais, se retrouver en caleçon dans le couloir avec la porte fermée, réfléchir à réussir sa rupture) font penser à des situations déjà vécues.
Un bon moment à passer, encore meilleur à jouer et à regarder qu'à lire, car c'est une pièce pleine d'énergie!
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Les comédies de Georges Feydeau sont drôles et "Un fil à la patte" l'est particulièrement. Cette pièce me rappelle "Au théâtre ce soir", une émission de télévision que j'avais le droit de regarder avec mes parents dans les années 70, qui m'a donné le goût du théâtre, spectacle vivant.
C'est le moins qu'on puisse dire avec ce fil à la patte, métaphore de l'emprisonnement d'un homme par sa maîtresse qu'il n'arrive pas à quitter alors ce qu'il veut se marier.
Il faut dire que Lucette Gautier, une artiste de café-concert, est follement éprise de Fernand de Bois d'Enghien, un bel homme. Ce dernier, revenu après deux semaines d'absence pour rompre avec elle, n'ose pas le lui avouer. D'ailleurs, il est assez pitoyable par son manque de courage.
Si la jeune femme accepte la proposition de chanter à la réception que la baronne Duverger organise le soir même pour la signature du contrat de mariage de sa fille Viviane, c'est parce qu'elle ignore qui est le futur marié, puisqu'il s'agit de son amant. La situation se complique avec l'arrivée d'un autre personnage, un riche général sud-américain épris de la ravissante Lucette, qui est particulièrement jaloux et prêt à tuer son rival donc il ignore l'identité.
Alors quand arrive le grotesque Monsieur Bouzin, parolier mais aussi clerc de notaire, il devient vite le bouc émissaire.
Cela arrange le peureux Fernand de Bois d'Enghien qui on prendra aussi pour son grade.
Cette pièce représentée pour la première fois à Paris le 9 janvier 1894 au Théâtre du Palais-Royal a été souvent jouée car c'est un chef-d'oeuvre du genre vaudeville.


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Quelle bonne surprise ! Bien entendu, j'aurais préféré revoir cette pièce sur scène mais je ne pensais pas prendre un tel plaisir à la lire. C'est léger, drôle, rythmé, les répliques sont géniales. Plus sérieusement j'ai été vraiment impressionnée par le texte brute de monsieur Feydeau. La lecture permet de savourer son savoir-faire. La précision d'horloger de l'auteur transparaît aussi bien dans les répliques que dans les indications scéniques -très très nombreuses. Un bon vaudeville a quelque chose des mathématiques. le rythme ne doit jamais retomber, tout doit s'enchaîner avec minutie car le comique de situation ne se prête pas à « l'à-peu-près ». On retrouve cette précision chez tous les grands auteurs du genre et bien entendu chez Feydeau.

La lecture d'Un Fil à la patte a été une bouffée d'oxygène et je sais déjà que je replongerai avec grand plaisir dans ce monde des portes qui claques, des quiproquos, et des amants cachés dans les armoires.

Il faudra que je tente la dernière adaptation au cinéma, celle de 2004, de Deville.
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Pièce de théâtre très vive. On entre, on sort, on se poursuit, on se tire dessus…
C'est une satyre du 19e siècle et de sa noblesse. D'un côté une baronne qui veut marier sa fille avec un homme qui présente bien, et sa fille qui n'a pas la moindre idée de ce qu'est le mariage “Ah ! oui, la maternité, ça c'est gentil !… mais… qu'est-ce que le mari a à faire là-dedans ? [...]
Mais dame ! est-ce qu'il n'y a pas un tas de demoiselles qui ont des enfants et un tas de femmes mariées qui n'en ont pas !… Par conséquent, si c'était le mari… n'est-ce pas ?…” mais juge que la valeur d'un mari comme celle de tout autre objet vient de l'offre et la demande
“Pourquoi désire-t-on une chose ? C'est parce que les autres la désirent”. Elle veut donc un mari que les autres femmes se soient disputé.
Et de l'autre côté un noble désargenté qui comme tous les hommes de son milieu a une liaison avec une chanteuse. Seulement puisqu'il doit signer le contrat ( c'est à cela que semble devoir se résumer le mariage) il est venu rompre. Or Lucette sa maîtresse est très amoureuse et il n'ose lui dire la vérité.
Autour de ces personnages s'agitent plusieurs autres, un général sud-américain affublé d'un accent épais, amoureux de Lucette et qui veut tuer son amant, un faiseur de chansons que l'on tourne en ridicule, un clerc qui sent mauvais… tout est occasion de se moquer.
Vite lue mais qui je crois ne restera pas éternellement dans ma mémoire. Peut-être plus si je l'avais vue.

Challenge ABC 2017-2018
Challenge théâtre 2017-2018
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Je n'avais jamais lu de Feydeau et le challenge Théatre 2017-2018, par une certaine règle ingénieuse, m'incite à le lire.

Une des raisons qui me faisait hésiter à lire ce grand auteur, c'était que le vaudeville se prête pour moi mal à la lecture. Les portes qui claquent, les mouvements de droite et de gauche sont difficiles à imaginer de façon efficace. Ce qui m'a le plus impressionné, ce sont les didascalies très précises chez Feydeau. L'auteur est ici le propre metteur en scène de sa pièce, le travail est pré maché. Malgré tout ça, je pense que le plaisir serait plue en spectateur qu'en lecteur.

L'autre a priori que j'avais était la faiblesse de profondeur du propos. Je dois dire qu'il était exagéré. Même si beaucoup d'humour est assez potache, basé sur l'exagération, l'accent d'un des personnages, l'odeur d'un autre, il reste que beaucoup de finesse peut être trouvée également... et que la peinture critique de la société de l'époque trouve également sa place dans la farce.

Bref, j'ai plutôt passé un bon moment et me suis moi-même prêté à bien rire, même quand les ficelles étaient aussi grosses que le fil accroché à la patte de Bois d'Enghien.

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Georges Feydeau, comme Tristan Bernard, Jules Renard, Georges Courteline, Alphonse Allais et tant d'autres, c'est une assurance tous risques contre la morosité. Mettez le pire des esprits chagrins devant un spectacle de Feydeau, vous le verrez peu à peu se dérider, esquisser un sourire, sourire vraiment et finalement rire aux éclats en se tapant sur les cuisses. Feydeau, c'est le remède absolu contre la mélancolie et la tristesse, et aussi contre la médiocrité et la bêtise.
« Georges Feydeau eut ce pouvoir prodigieux de faire rire… D'autres, me direz-vous, l'avaient eu avant lui, et d'autres l'ont encore, ce pouvoir. Eh bien, non ! Ce que d'autres ont eu, ceux que d'autres ont encore, c'est le don de faire rire, c'en est la possibilité, mais lui, Georges Feydeau, ce qu'il avait en outre, et sans partage c'était le pouvoir de faire rire infailliblement, mathématiquement, à tel instant choisi par lui et pendant un nombre défini de secondes ». (Sacha Guitry)
« Un fil à la patte » est à mon sens une des meilleures, sinon la meilleure pièce de l'auteur. La mécanique de précision qui caractérise le théâtre de vaudeville et celui de Feydeau en particulier, est ici portée à son niveau le plus haut. La pièce entière est un festival : les quiproquos s'enchaînent, les situations cocasses arrivent en rafales, les portes claquent, les acteurs se retrouvent en caleçon sur le palier, les personnages se croisent et se décroisent, se fuient et se retrouvent malgré eux, et par-dessus tout les dialogues étincelants émaillent la pièce pour le plus grands plaisir des spectateurs… et des acteurs qui, les tout premiers, reconnaissent que le théâtre de Feydeau est autant jubilatoire que difficile à jouer !
Pour résumer l'intrigue en quelques mots : un jeune homme qui veut « se ranger » en épousant une jeune héritière, doit rompre avec sa maîtresse. Mais celle-ci, chanteuse de son état, doit se produire le soir même au mariage. Or le mariage est déjà passé dans le journal… Une foule de personnages, certains pittoresques, d'autres hilarants, envahissent la scène dans un carnaval de situations abracadabrantesques, pleines de rebondissements, de surprises, de pieux mensonges qui risquent à tout moment de se retourner contre leurs auteurs…
Du Feydeau, quoi. Millimétré au cordeau. Mais la vivacité des dialogues, le jeu des acteurs, l'énergie comique que dégage la pièce empêchent de voir et de mesurer (mais on le fait après coup) l'immense travail qui se fait sur scène et en coulisse. C'est sans doute vrai pour la plus grande partie des mises en scène, mais avec Feydeau, c'est du grand art, parce que dans cette mécanique, si un rouage ne fonctionne pas, c'est l'échec assuré, le bide, le four, la cata. C'est sans doute la raison pour laquelle Feydeau mettait en scène lui-même ses pièces et assurait la direction des comédiens.
Lire la pièce est un plaisir, la voir jouer est une délectation. Trois interprétations sont fortement conseillées :
La version 1961 de la Comédie-Française : dans la mise en scène de Jacques Charon, avec Jean Piat (Bois-d'Enghien), Micheline Boudet (Lucette), Robert Hirsch (Bouzin), Paul-Emile Deiber (Irrigua), Jacques Charon (Fontanet), etc. Un chef-d'oeuvre absolu.
La version 2012 de la Comédie-Française : dans la mise en scène de Jérôme Deschamps, avec Hervé Pierre (Bois-d'Enghien), Florence Viala (Lucette), Christian Hecq (Bouzin), Thierry Hancisse (Irrigua), Serge Bagdassarian (Fontanet), etc. Un chef-oeuvre aussi, comme le précédent dans une version plus moderne.
Enfin en 2005, une version réjouissante par les animateurs de France 2 : dans la mise en scène de Francis Perrin, avec Thierry Beccaro (Bois-d'Enghien), Marie-Ange Nardi (Lucette), Tex (Bouzin), Patrice Laffont (Irrigua), David Martin (Fontanet). Résultat plus qu'honorable pour des gens dont ce n'est pas le métier. Un très bon moment de détente. L'expérience sera renouvelée avec succès en 2006 avec l'irrésistible opérette « Trois jeunes filles nues »
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Pour une fois c'est bien d'avoir regardé très récemment cette pièce mise en scène par la Comédie Française qui m'a donné envie de découvrir le texte de Feydeau. Bien m'en a pris puisque cela m'a donné l'occasion de rire une deuxième fois. Je pense être bon public de ce genre de pièce que j'apprécie et celle-ci m'a particulièrement enthousiasmée.
Il s'agit d'un vaudeville, alors le thème peut paraître un peu léger au premier abord. Cependant l'intrigue est bien construite et tout s'enchaîne avec une précision de métronome. Les personnages entrent, sortent et se donnent la réplique sans temps mort.
J'ai été très surprise de constater que les didascalies sont nombreuses et très précises dans le texte de Feydeau. Elles décrivent minutieusement tout le décor de chacun des actes mais également tous les déplacements et jeux des acteurs. Cela aboutit à une pièce très réfléchie pour laquelle Feydeau est non seulement l'auteur mais également le metteur en scène. Si cela permet de bien visualiser le rendu sur scène, il faut bien avouer qu'à la lecture cela peut avoir tendance à ralentir le rythme des répliques qui sont censées fuser.
J'avoue que je ne sais pas si j'aurais autant apprécié cette lecture si je n'avais pas vu la pièce au préalable. En effet, une bonne partie de l'humour est basée sur le jeu des acteurs en adéquation avec les propos de la pièce. J'ai surtout apprécié me remémorer la pièce très bien jouée en la lisant. La prochaine fois, j'essaierai peut-être de lire une pièce de Feydeau sans l'avoir vue au préalable pour me rendre compte si l'humour fonctionne aussi bien.
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La pièce ne se veut pas être lue mais plutôt jouée. Les indications scénaristiques sont amplement présentes et l'emplacement des comédiens est répété tout au long de la pièce. le suivre au départ est relativement faisable au début mais cela devient vite lassant. C'est véritablement un vaudeville ; je pense que voir cette pièce peut-être davantage appréciée.

Pour ce qui est de l'histoire de cette pièce, Lucette Gauthier est une chanteuse populaire qui attire les hommes. Bois-d'Enghien, son amant qui l'avait quitté peu de temps auparavant, fait un retour remarqué dans la maison de la chanteuse.

J'ai apprécié l'humour de cette pièce de manière générale. J'ai cependant deux bémols :

D'un côté, ce qui m'a dérangé dans cette pièce est que la place de la femme est minimisée. Elle permet d'accéder à un milieu social plus élevé par le mariage. Quitter une femme n'est pas grave et peut se faire finalement en tournant la page très vite. La pièce de théâtre est encore jouée de nos jours ; le voir sur scène rend sûrement cette situation plus dérangeante. J'avoue qu'il arrive souvent que dans le théâtre de boulevard ou les vaudevilles, les femmes ou les hommes trompés sont légion.
de l'autre, comme je le disais plus haut, le comique réside vraiment dans le positionnement des comédiens. La lecture en elle-même n'est pas vraiment intéressante car le texte, comme pour du théâtre classique, riche en vocabulaire ou en recherche stylistique. Il faut dire aussi qu'il y a très peu de retournements de situations et que cela n'incite pas vraiment à continuer la lecture.

En bref, la lecture n'aide pas à faire aimer cet auteur qui pourtant a beaucoup d'imagination et de recherche dans l'innovation des décors.

Une bonne pièce pour passer un bon moment et aller applaudir des comédiens de talent.
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Je crois que je n'avais pas lu de pièce de théâtre depuis le lycée… Ce qui remonte à loin. j'ai replongé dans ce style avec plaisirs en imaginant en plus des personnages, le théâtre, les sorties et les entrées de chacun des acteurs…. cela donne une autre dimension. Quant a Feydeau et ses vaudevilles, ils ne sont plus à présenter. du vrai plaisir.
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