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Critique de mylena


Quel beau témoignage romancé pour décrire le fin brutale d'une enfance insouciante et la nostalgie de cette enfance et de ce petit pays. C'est une enfance ordinaire, a priori plutôt privilégiée (dans un quartier d'expatriés, mais tout privilégiés qu'ils soient, ils n'ont pas les moyens de s'acheter des baskets de marque), avec des bêtises de gamins, des jeux insouciants en toute liberté, ... Certains trouvent longue cette première partie, mais elle est nécessaire pour planter le décor, indispensable aussi pour que nous cernions un peu les rapports humains entre les adultes qui entourent Gaby. Cela ajoute à la beauté du récit, contribue à éviter tout manichéisme en nous faisant ensuite palper la confusion de Gaby, encore enfant, presque pré-adolescent, qui essaie de comprendre ce qui arrive autour de lui à travers les bribes de conversations des adultes, les haies que remplacent murs et barbelés, la mort qui devient banalité quotidienne. L'écriture est imagée, poétique, Gaël Faye nous rend palpable la tension qui précède le génocide puis l'accélération des événements, au Rwanda puis au Burundi. le personnage de la mère est formidable, une femme plutôt libre, indépendante, forte et qui sombre dans la folie après le génocide qui a emporté presque toute sa famille proche.
On sent les traumatismes futurs, les difficultés de Gaby à se situer et à trouver sa place. Heureusement Gaby a une voisine qui lui prête des livres, de plus en plus de livres, qui lui permettent de s'évader de ce quotidien. Jamais l'auteur ne tombe dans le manichéisme, ni dans trop d'émotions avec ce récit à hauteur d'enfant, empreint de nostalgie et de tendresse. « Il y a des choses qu'on ne devrait jamais voir dans une vie. »
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