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Critique de Roadreader


American waste

Les romans noirs se font un plaisir depuis plusieurs années de mettre à nu les failles béantes de la société occidentale pour mieux les exposer aux yeux de tous. le premier roman de Jordan Farmer ajoute une brique bien sombre à cet édifice accusateur.

Publié en France dans la collection Rivages noirs et rangé par les bibliothécaires en rayon polar, ce récit est pourtant bien plus qu'une énième enquête policière. Il s'agit vraiment d'un roman noir rural qui se penche sur les conditions de vie des jeunes américains désoeuvrés dans une Amérique qui n'a aucune alternative à leur offrir.

Tous les démons modernes de l'occident présents dans le roman sont bien connus, misère sociale, délinquance, drogue et racisme. Contrairement à d'autres romans du même acabit qui vont cultiver des sentiments tels que la colère et la lutte des classes, Jordan Farmer développe une sorte de résignation fataliste, un peu comme si tout avait été tenté mais n'avait jamais mené à rien. L'auteur livre une vision d'une Amérique rurale épuisée, arrivée en lambeaux au bout d'un chemin de piste non entretenu.

L'homosexualité d'un des personnages principaux ajoute une couche de désespoir à l'atmosphère déjà bien lourde du récit. le jeune Terry ne peut même pas imaginer trouver un emploi alors vivre son amour en plein jour encore moins. Son parcours est particulièrement triste et désespéré. Nulle lumière ne viendra éclairer les ténèbres pour ce personnage dos au mur qui se retrouve à devoir faire le moins pire des choix.

Ce récit est l'un des romans noirs les plus tristes, mais aussi paradoxalement, l'un des plus beaux qu'il m'a été permis de lire. le dernier clou sur le cercueil d'un empire moribond.
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