Tout d abord merci à Babelio pour l'opération Masse Critique et aux éditions chevre-feuille étoilée pour la réception, la lecture et l'opportunité de donner mon opinion sur la pièce de théâtre de
Caroline Fabre-Rousseau intitulée
L'affaire Julie Hugo.
L'objet est beau. Oui la couverture est magnifique tout comme la quatrième de couverture. Les illustrations sont de Julie -Duvidal de Montferrier, artiste et femme de
Abel Hugo, donc belle soeur de
Victor Hugo, le sujet du livre précédent de
Caroline Fabre-Rousseau et le point de départ de cette pièce qui se veut une interrogation sur la condition féminine.
Celle d aujourd'hui, celle d'hier, celle d'hier au travers des yeux actuels, celle d aujourd'hui vue par des yeux d'une autre époque.
Je regrette de ne pas avoir lu le livre à partir duquel cette idée est née ( l'auteure remercie le lecteur de son précédent ouvrage de son mail qui a fait émergé cette drôle de pièce dans son esprit) .
Mme F auteure a écrit une biographie sur la vie de la belle soeur de
Victor Hugo, artiste peintre talentueuse, qui mit fin à sa carrière suite à son mariage.
L auteure, Mme F. qui semble multiplier les entretiens (restons français et oublions le mot interviews) se vante de ne pas connaître la page blanche, argue de manque de temps pour se consacrer pleinement à ses écrits mais surtout (désolée mais comme beaucoup d'auteurs aiment à le dire) cède son roman terminé, achevé à ses lecteurs. Il ne lui appartient plus.
Il semble que cette biographie n ait pas fait l unanimité et que des critiques de lecteurs contrariés elle a dû entendre et meme se défendre en publiant des éléments réels pour attester de la véracité des faits.
Un de ses lecteurs la lit au pied de la lettre et mécontent de la fin de la biographie, l'enlève, la sequestre afin d obtenir une nouvelle fin à l oeuvre plus en conformité avec ses sentiments féministes.
Nous assistons donc au procès du lecteur.
Ne pas lire le prochain passage si vous souhaitez garder du mystère qui sera vite levé rassurez-vous et j y reviendrai.
Parmi les jurés nous trouvons des noms célèbres d artistes contemporains de Julie Duvidal et une égarée, une contemporaine à nous, militante pour une "rue sans relou" ce qui ne peut manquer de parler aux femmes actuelles !
Ainsi
Flaubert,
Baudelaire, de Goncourt,
Berthe Morisot sont membres du jury quand défilent côté des témoins Elisabeth le Brun,
Eugène Delacroix et
Adèle Hugo.
Peut on être une femme artiste ? Peut on être une femme qui travaille ? Doit on renoncer à une vie professionnelle quand on s'engage avec un partenaire ? Peut on librement décider de sa vie , mais rien que de ses vêtements, quand on est une femme ?
Le sujet est très intéressant et les points de vue le sont tout autant.
Mais pourquoi faire si court et survoler cette thématique si actuelle, surtout depuis l élection de Trump où les discours pendant l élection présidentielle française de M. Fillon sur la condition des femmes.
Les femmes n'ont de droits que depuis une centaine d'année et déjà on se retrouve dans une société difficile mais qui retropedale... Trump ne retire t-il pas dans son dernier projet le droit à l assurance santé pour les victimes de viol ? Pas les coupables, les victimes ! Les jeunes femmes violees peuvent être marier à leurs agresseurs en Inde mais aussi aux États Unis !!!
Je m'egare.
C'est une pièce de théâtre pas un pamphlet sur le droit des femmes !
N'en déplaise, l'auteure a eu le courage de prendre une thématique sensible au coeur d'une pièce de théâtre course et de tenter de faire très rapidement un tour des courants de pensées.
Elle nous interroge d ailleurs plus sur la situation professionnelle, l obéissance du parent à l époux par la femme, voir le droit de disposer de sa personne ! Mais si relisez le témoignage d'
Adele Hugo sur les remontrances de Victor quand ses chevilles elle découvrait légèrement pour épargner sa longue robe de la boue. À mort la robe, plutôt que de perdre une réputation de "sainte" en montrant ses chevilles !
Ah Monsieur Hugo auriez vous porté la jupe comme ces lycéens en soutien de leurs camarades ? Auriez vous participer au mouvement #juinenjupe ? Auriez vous supporter le style vestimentaire de certains hommes qui revendiquent le port de la jupe et non du kilt ? Je pense que vous auriez pu vous adapter mais que vous auriez eu souvent mal au crâne (allusion aux caricatures de l époque représentant
Victor Hugo avec un cerveau hypertrophique et visibles notamment en son ancienne demeure à
Paris place des Vosges) .
J aime votre auto derision et votre concept Mme Fabre -Rousseau, j'aime le style et la fluidité de lecture. Une pièce un peu plus longue avec des argumentaires plus fournis. Une défense et une accusation qui se crêpent le chignon (femme oblige) ... on aurait pu développer un peu plus.
Ce que j aime surtout c'est que ce soit un homme qui défende la cause des femmes ! Oui ça existe. En revanche, jeter un voile sur ses raisons profondes (non à priori ce n'est pas juste par conviction et équité des droits, mais pour avoir vu sa mère privée de son don et sa fille renoncer à son emploi pour se marier qu'il s'engageait) non... il y a des hommes que l'égalité des droits n effraie pas. Qui accepte cette idée juste parce qu elle est normale.
Il y a donc des plus, des manques et des regrets dans ma lecture mais une sincère envie de découvrir votre oeuvre
La belle soeur de Victor H (que vous n'avez déjà pas épargné ici) .
En attendant, comme la pièce se lit vite et bien, une seconde lecture je vais faire pour tenter de sortir de votre pièce quelques mots choisis qui ont fait échos.
Merci