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EAN : 9782367951218
104 pages
Chèvre-feuille étoilée (09/05/2017)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Procès d’assises à Montpellier : un lecteur féministe a kidnappé l’auteure de La Belle-sœur de Victor H. pour l’obliger à écrire une autre fin.
Parmi les jurés, Flaubert et Baudelaire, habitués des tribunaux, Edmond de Goncourt… Parmi les témoins Élisabeth Vigée Le Brun, Eugène Delacroix, Adèle Hugo… et une féministe d'aujourd'hui, Héloïse Duché, qui milite pour « La rue sans relou ».
La question « coupable ou non coupable », interroge la place des f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Tout d abord merci à Babelio pour l'opération Masse Critique et aux éditions chevre-feuille étoilée pour la réception, la lecture et l'opportunité de donner mon opinion sur la pièce de théâtre de Caroline Fabre-Rousseau intitulée L'affaire Julie Hugo.

L'objet est beau. Oui la couverture est magnifique tout comme la quatrième de couverture. Les illustrations sont de Julie -Duvidal de Montferrier, artiste et femme de Abel Hugo, donc belle soeur de Victor Hugo, le sujet du livre précédent de Caroline Fabre-Rousseau et le point de départ de cette pièce qui se veut une interrogation sur la condition féminine.
Celle d aujourd'hui, celle d'hier, celle d'hier au travers des yeux actuels, celle d aujourd'hui vue par des yeux d'une autre époque.

Je regrette de ne pas avoir lu le livre à partir duquel cette idée est née ( l'auteure remercie le lecteur de son précédent ouvrage de son mail qui a fait émergé cette drôle de pièce dans son esprit) .

Mme F auteure a écrit une biographie sur la vie de la belle soeur de Victor Hugo, artiste peintre talentueuse, qui mit fin à sa carrière suite à son mariage.
L auteure, Mme F. qui semble multiplier les entretiens (restons français et oublions le mot interviews) se vante de ne pas connaître la page blanche, argue de manque de temps pour se consacrer pleinement à ses écrits mais surtout (désolée mais comme beaucoup d'auteurs aiment à le dire) cède son roman terminé, achevé à ses lecteurs. Il ne lui appartient plus.

Il semble que cette biographie n ait pas fait l unanimité et que des critiques de lecteurs contrariés elle a dû entendre et meme se défendre en publiant des éléments réels pour attester de la véracité des faits.

Un de ses lecteurs la lit au pied de la lettre et mécontent de la fin de la biographie, l'enlève, la sequestre afin d obtenir une nouvelle fin à l oeuvre plus en conformité avec ses sentiments féministes.
Nous assistons donc au procès du lecteur.

Ne pas lire le prochain passage si vous souhaitez garder du mystère qui sera vite levé rassurez-vous et j y reviendrai.

Parmi les jurés nous trouvons des noms célèbres d artistes contemporains de Julie Duvidal et une égarée, une contemporaine à nous, militante pour une "rue sans relou" ce qui ne peut manquer de parler aux femmes actuelles !
Ainsi Flaubert, Baudelaire, de Goncourt, Berthe Morisot sont membres du jury quand défilent côté des témoins Elisabeth le Brun, Eugène Delacroix et Adèle Hugo.

Peut on être une femme artiste ? Peut on être une femme qui travaille ? Doit on renoncer à une vie professionnelle quand on s'engage avec un partenaire ? Peut on librement décider de sa vie , mais rien que de ses vêtements, quand on est une femme ?

Le sujet est très intéressant et les points de vue le sont tout autant.
Mais pourquoi faire si court et survoler cette thématique si actuelle, surtout depuis l élection de Trump où les discours pendant l élection présidentielle française de M. Fillon sur la condition des femmes.
Les femmes n'ont de droits que depuis une centaine d'année et déjà on se retrouve dans une société difficile mais qui retropedale... Trump ne retire t-il pas dans son dernier projet le droit à l assurance santé pour les victimes de viol ? Pas les coupables, les victimes ! Les jeunes femmes violees peuvent être marier à leurs agresseurs en Inde mais aussi aux États Unis !!!

Je m'egare.
C'est une pièce de théâtre pas un pamphlet sur le droit des femmes !

N'en déplaise, l'auteure a eu le courage de prendre une thématique sensible au coeur d'une pièce de théâtre course et de tenter de faire très rapidement un tour des courants de pensées.

Elle nous interroge d ailleurs plus sur la situation professionnelle, l obéissance du parent à l époux par la femme, voir le droit de disposer de sa personne ! Mais si relisez le témoignage d'Adele Hugo sur les remontrances de Victor quand ses chevilles elle découvrait légèrement pour épargner sa longue robe de la boue. À mort la robe, plutôt que de perdre une réputation de "sainte" en montrant ses chevilles !
Ah Monsieur Hugo auriez vous porté la jupe comme ces lycéens en soutien de leurs camarades ? Auriez vous participer au mouvement #juinenjupe ? Auriez vous supporter le style vestimentaire de certains hommes qui revendiquent le port de la jupe et non du kilt ? Je pense que vous auriez pu vous adapter mais que vous auriez eu souvent mal au crâne (allusion aux caricatures de l époque représentant Victor Hugo avec un cerveau hypertrophique et visibles notamment en son ancienne demeure à Paris place des Vosges) .


J aime votre auto derision et votre concept Mme Fabre -Rousseau, j'aime le style et la fluidité de lecture. Une pièce un peu plus longue avec des argumentaires plus fournis. Une défense et une accusation qui se crêpent le chignon (femme oblige) ... on aurait pu développer un peu plus.
Ce que j aime surtout c'est que ce soit un homme qui défende la cause des femmes ! Oui ça existe. En revanche, jeter un voile sur ses raisons profondes (non à priori ce n'est pas juste par conviction et équité des droits, mais pour avoir vu sa mère privée de son don et sa fille renoncer à son emploi pour se marier qu'il s'engageait) non... il y a des hommes que l'égalité des droits n effraie pas. Qui accepte cette idée juste parce qu elle est normale.

Il y a donc des plus, des manques et des regrets dans ma lecture mais une sincère envie de découvrir votre oeuvre La belle soeur de Victor H (que vous n'avez déjà pas épargné ici) .

En attendant, comme la pièce se lit vite et bien, une seconde lecture je vais faire pour tenter de sortir de votre pièce quelques mots choisis qui ont fait échos.

Merci
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Une pièce de théâtre originale : "L'affaire Julie Hugo" de Caroline Fabre-Rousseau, aux éditions Chèvre-feuille étoilée.

Le pitch : "Vous avez donné votre livre à vos lecteurs, qu'ils se débrouillent avec.

Ce que je vous reproche, ce qui est inacceptable, c'est que vous avez donné une mauvaise version des faits. Vous avez cherché à défendre votre héroïne, cette fameuse Julie Duvidal, épouse Hugo, en nous faisant croire qu'il était juste est souhaitable qu'elle arrête de peindre après son mariage.

Vous avez donc mal fini votre livre. Je vous demande à présent de le finir correctement.

Ce livre m'appartient, puisque je l'ai lu. Je suis en droit de vous demander d'écrire une fin différente."

Voilà un genre qui ne m'est plus familier depuis bien des années, la dernière pièce de théâtre que j'ai pu lire remontant sans aucun doute à mes années de lycée. Aussi me suis-je finalement réjouie de retenter l'expérience lorsque je me voyais sélectionnée pour ce livre à l'occasion d'une opération Masse Critique Babelio... Pour autant je dois avouer que mon sentiment à son sujet est plutôt... Mitigé...

C'est parce qu'elle a reçu un mail d'un lecteur, mécontent après avoir lu "La belle-soeur de Victor H", déçu que l'artiste dont il est question dans ce livre se consacre à sa famille au détriment de la peinture, que germait dans l'esprit de l'auteure l'idée de produire une suite, sous la forme d'une pièce de théâtre, narrant le procès d'un lecteur ayant séquestré l'auteure afin qu'elle écrive une autre fin, une "meilleure" fin, celle qui aurait dû être à la place de celle qui est.

Léger au premier abord, le propos est bien plus profond qu'il n'y paraît, traitant bien plutôt de la place de la femme au sein de la société, non seulement à l'époque des "faits" mais aussi de nos jours. Car il est bien vrai que, si l'on en croit les illustrations recouvrant ce livre, l'artiste avait du talent et aurait pu poursuivre ses travaux pour le plus grand plaisir des yeux. Mais parce que le sujet allait nécessairement faire débat, à l'époque comme aujourd'hui, c'est tout un panel d'artistes de l'époque qui participent à la pièce pour défendre leur point de vue, leur opinion sur la question. Cela étant, il également prévu que trois spectateurs participent au "procès", ce qui ajoute un aspect délicieusement interactif à la pièce.

Mais le débat ne s'arrête pas en si bon chemin et pourrait être axé sur bien d'autres sujets encore. Il en va ainsi pour ce qui est des choix de l'auteur et de l'écriture, du "droit" ou non pour un auteur de modifier la fin d'une biographie au motif qu'elle n'est pas conforme à ses principes. Il en est de même pour la place et le statut du lecteur quant à l'écriture... Un lecteur a-t-il seulement voix au chapitre au stade de l'écriture ? Peut-il prétendre exiger quoi que ce soit de l'auteur ? Un bon nombre de questions susceptibles de déclencher de folles et affolantes discussions qui sauront tenir le lecteur éveillé jusqu'aux heures les plus sombres de la nuit...

Pour autant c'est ici justement que le bas blesse et que mes faveurs s'arrêtent... Car pourquoi se contenter d'une petite centaine de pages pour traiter de si vastes sujets, de questions si sensibles, de thèmes si passionnants... Au-delà de quelques légèretés procédurales, c'est finalement toutes ces thématiques qui n'ont été qu'évoquées, effleurées, survolées, et voilà qui est bien dommage.

En outre une telle pièce, où le côté interactif est mis en avant, requiert nécessairement d'être jouée pour être traitée avec respect. Une simple lecture ne peut en aucun cas permettre au lecteur de se laisser embarquer aussi loin que besoin est... Il se doit de vivre la pièce plus que de la lire, ce d'autant plus que la fin est ouverte...

En bref, ce n'est pas tant le sujet que la façon dont il a été traité qui me chagrine... L'idée est belle, elle mérite juste... "Plus" à mon sens...
Lien : http://deslivresetmoi7.blogs..
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Merci beaucoup à Balelio pour ce cadeau qui m'a attendu suite à la dernière masse critique.

J'ai été très surprise par cette pièce de théâtre. Voici une pièce qui met en avant le féminisme mais également le féminisme, qui nous apprend plusieurs choses vis-à-vis de Victor Hugo et surtout qui nous met dans une bulle pendant les quelques heures de lecture.

Il est très facile de suivre l'histoire grâce au peu de personnages présents dans la pièce. Cela permet de s'imprégner dans l'histoire, dans l'époque et dans le contexte.

Une très agréable lecture que je recommanderais sans soucis !
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