Les cercles inférieurs sont victimes de maltraitance depuis trop longtemps. La royauté nous a enlevé nos fils et nos filles, les a asservis, a détruit l’espoir, les rêves et les vies de ses sujets pour satisfaire sa propre avidité. Il était temps qu’elle en paye le prix.
- Cesse de pleurer, m'ordonne-t-elle sèchement. Regarde moi, dit-elle, son regard argenté vrillé au mien. Cet homme t'aimait plus que tout. Rien de ce que tu feras ne pourra le ramener parmi nous. En revanche, tu peux honorer la personne qu'il était, honorer son action maintenant, ici même. Ces filles ont besoin de toi, Violet.
Ils ne peuvent pas comprendre mon point de vue; ils ne sont pas amoureux de lui. S'il meurt, ce n'est pas leur cœur qui volera en un millions d'éclats.
Les chants augmentent autour de moi avant de s'estomper, emportés par le vent, écho mourant d'une race qui a failli s'éteindre.
- Savoure cette sensation quelques moments. Tout sera différent dorénavant. Saisis cet instant. C'est le commencement de ta nouvelle vie.
- Nous aurons tenté de changer la face du monde.
Il esquisse un sourire.
- De changer notre petit coin de monde, tout du moins.
Mais cette Vente ne sera comme aucune autre.
J'y veillerai personnellement.
- Je me rappelle la première fois que je vous ai entendue jouer du violoncelle, reprend-il. Au bal de l'Exéteur. L'intensité de votre jeu, la simplicité de la mélodie, l'expression de votre visage... Je me souviens avoir songé : Je connais ce sentiment.
Pour l'instant, je suis saine et sauve, je suis vivante et en sécurité, et je suis entourée des gens que j'aime.
Chapitre 19. P 240.
Je suis projetée en arrière contre un portant de robes.
Instinctivement, je me connecte à l'Air et dévie les gravats qui fusent dans ma direction. Lorsque mon dos percute le mur, les vêtements atténuent le choc. Il est toutefois suffisamment violent pour rompre ma connexion à l'Air. Des étincelles jaillissent devant mes yeux, brouillant ma vision; mes oreilles sifflent. {...}
Je redresse lentement le buste en me frottant l'oreille gauche et j’aperçois l'assistante en chef debout au milieu de ce qui reste du magasin, les yeux rivés à son bras. Un objet blanc et tranchant lui transperce la peau; le sang s'écoule le long de son avant bras. Alors je comprends: la chose blanche est son os à nu. Je ravale la bile qui me monte à la bouche.