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sur 255 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Cedar Hawk Songmaker est une jeune femme d'origine indienne adoptée tout bébé par des parents blancs aux Etats-Unis. Bien. Jusqu'ici, ça va : questions identitaires aux USA, appropriation par des Blancs triomphants d'une vie moins estimée car donnée par une femme, de minorité ethnique persécutée. Je l'ai. On peut broder : les Songmaker sont des gens bien, un peu babacool, plutôt éveillés, tolérants et n'ayant pas commis de grands dommages dans l'éducation qu'ils ont donné à leur fille.

A l'heure où Cedar trace les premières lignes de ce qui sera L'enfant de la prochaine aurore, elle est enceinte. C'est d'ailleurs à son bébé qu'elle s'adresse. Et elle va chercher à se rapprocher de ses parents génétiques, dans une confusion que le lecteur peut attribuer aux hormones de grossesse, à son tempérament, à son éducation de petite fille gâtée ou à la fin du monde.

Deuxième motif à ce roman : la fin du monde donc. Dans une régression vertigineuse de l'évolution. Une sorte de retour en arrière de tout Darwin façon roman d'anticipation flippant. Plutôt que de continuer à sélectionner des dispositions toujours plus adaptées aux conditions extérieures, il semble en effet que les processus à l'oeuvre dans la fécondation et les choix génétiques produisent, dans toutes les espèces vivantes, humains compris, des sortes d'aberrations monstrueuses aussi effrayantes que peu viables.

Comment on est passé à une dictature religieuse, un couvre-feu, des coupures d'électricité, la fin de l'ère numérique et une surveillance digne de l'imagination d'Orwell ? Je ne sais pas trop, j'ai pas tout suivi. J'en suis même venue à croire que Louise Erdrich laissait au lecteur le soin, grâce à ses références à d'autres dystopies, de remplir les lacunes de son dispositif. Après tout, pourquoi pas, la lecture, c'est une affaire de collaboration.

Tout de même, j'aurais bien aimé savoir où nous entraîne cette histoire. Les femmes enceintes sont recherchées, fichées. D'abord pour les répertorier. Peut-être pour les assassiner. Ou en faire des femmes pondeuses. On ne sait jamais trop. La faute aux hormones, à cette focalisation interne à Cedar qui n'est pas toujours la meilleure informatrice ou à une absence de choix narratologique ? Quoi qu'il en soit, c'est flou mais il faut se planquer. Allons-y donc pour du survivalisme façon « j'attends un heureux événement ». On planque des clopes et de l'alcool dans les murs, on se plaint d'hémorroïdes et on gagatise sur l'enfant à naître que l'on sent grandir, penser, réagir à ce qui nous arrive. Enfant prévu pour le 25 décembre. Manquait plus que ça…

Et le père ? Immaculée conception ? Presque puisque Cedar est catholique et férue de théologie. Mais non, il y a bien un père. Décrit comme un ange brun. Ambivalent comme pas deux. Hormones, Cedar, narration ?

Bon. Ca commence à être juste pénible cette lecture. Surtout que, forcément, les mois passant, le totalitarisme religieux s'amplifiant à mesure que le ventre de notre Cedar s'arrondit, on a droit aux dénonciations gratuites, aux rapts pour atterrir dans des hôpitaux carcéraux, aux fuites plus rocambolesques les unes que les autres (le coup de la longue corde tressée avec des filaments de couvertures et accrochée à un lit, si, si !). Avec une bonne amie elle aussi héroïque et gravide. Qui mourra dans d'atroces souffrances (désolée, c'est à peine un spoil, y en a tellement que vous ne pouvez même pas savoir à laquelle je fais allusion). Des grottes, des planques sous des bâches dans un camion. de nouvelles incarcérations qui arrivent de nulle part. Punaise, neuf mois, que c'est long !

En fait, y a pas un truc qui tient droit dans ce roman : la situation dystopique est bancale tant dans ses fondements que dans les conséquences sociales, politiques et émotionnelles qui sont censées en découler, on ne se fait jamais une idée exacte des personnages et de ce qu'ils portent comme idéaux, puissances à agir ou variation sur le thème. La question des origines indiennes a été dissoute dans le catastrophisme ambiant. Celle des relations parents / enfants ne survit pas non plus. La réflexion politique sur la fragilité de nos organisations n'a même pas commencé et celle du rapport entre foi, religion et fanatisme est morte née. Oups.

C'est le premier roman de Louise Erdrich qui me déçoive et j'en suis toute marrie d'autant que je me faisais une joie de m'abandonner à sa plume. Tant pis.
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On compare beaucoup le nouveau roman de Louise Erdrich à La Servante écarlate de Margaret Atwood et la maison d'édition elle-même met en avant cette proximité sur la quatrième de couverture. N'ayant vu que la série adaptée du roman, je serais bien en peine d'établir une comparaison solide entre les deux textes mais il est clair que les propos sont proches. Quant à Louise Erdrich, je l'ai découverte en 2009 avec La Chorale des maîtres bouchers et je me souviens avoir été happée par cette histoire et séduite par l'écriture. C'est donc avec une grande envie que j'ai ouvert L'Enfant de la prochaine aurore. On y fait la connaissance de Cedar Hawk Songmaker, personnage principal mais aussi narratrice, à travers les mots qu'elle dépose dans ce qui constitue son journal intime. Elle nous présente un monde en mutation, qu'elle découvre presque autant que nous, par bribes, et qu'elle interroge, alors qu'elle fait elle-même face à un grand bouleversement personnel puisqu'elle porte la vie. Nous comprenons très vite que cela fait d'elle un être à part. Nous la suivons lorsqu'elle part à la rencontre de sa famille biologique afin d'en apprendre plus sur ses origines amérindiennes, puis lors de son séjour dans un hôpital où sont regroupées les femmes enceintes et, enfin, lors de sa fuite, seule échappatoire possible au milieu de ce chaos qu'est en train de devenir le monde. Si j'ai beaucoup aimé faire la connaissance de ce personnage de femme forte et découvrir quelques-unes des conséquences du désastre climatique brièvement évoqué dans le roman, j'ai en revanche été gênée dans ma lecture par une certaine confusion du propos et un manque d'informations essentiellement dus, à mon avis, au fait que nous avons connaissance des événements et de la situation par le biais d'une narratrice interne. C'est généralement un choix narratologique pertinent mais peut-être aurait-il fallu ici mêler la voix de Cedar à une autre voix… Certaines digressions m'ont également laissée à l'écart et ne m'ont pas permis d'apprécier ce roman à sa juste valeur. Point positif, j'ai désormais très envie de relire un roman de Louise Erdrich pour retrouver le plaisir ressenti en 2009.

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L'évolution a dépassé son apogée et sa régression a commencé. Des modifications génétiques commencent à apparaître et les enfants qui naissent ne sont plus viables.
Le gouvernement est devenu religieux sous l'égide d'une mystérieuse Mère et la Société de Protection de Foetus enlève les femmes enceintes pour observer l'évolution des grossesses et comprendre pourquoi les enfants meurent à la naissance.
Cedar Hawk Songmaker est une journaliste amérindienne qui a été adoptée par des parents blancs à Minneapolis. Lorsqu'elle tombe enceinte, elle décide de rechercher ses racines pour tenter d'y trouver un espoir de vie pour son enfant à naître, dans les gènes de ses parents biologiques Ojibwés.
Dans un journal destiné à son futur enfant, elle raconte son conflit intérieur où s'oppose ce nouveau monde en pleine apocalypse biologique et les croyances religieuses qui ont bercé son enfance.
La première partie de ce roman, est un mélange de génétique et de théologie que j'ai trouvé assez nébuleux et même souvent ennuyeux. Je n'ai d'ailleurs pas compris la totalité des réflexions complexes des personnages et j'ai failli abandonner ma lecture.
Mais j'ai toujours beaucoup aimé Louise Erdrich et une certaine perplexité mêlée à de la curiosité m'ont poussée à continuer avec la deuxième partie.
Dans ce second chapitre, Cedar a été enlevée par le gouvernement et elle enfermée dans une prison-hôpital où elle côtoie des femmes enceintes qui subissent le même sort qu'elle. Dans ce lieu sinistre, elle survit difficilement mais, mue par la volonté de sauver son enfant, elle noue une amitié forte avec une codétenue qui va l'aider à s'échapper.
J'ai retrouvé, dans cette deuxième moitié du roman, la très belle plume de l'auteure qui dresse des portraits de femmes de caractère hors du commun. le rythme est soutenu et on suit en parallèle l'évolution de la grossesse et l'élaboration de l'évasion de Cedar au jour le jour, sans pouvoir refermer le livre.
La troisième partie, plus courte, est très sombre et on sent que Louise Erdrich n'a pas une haute opinion de la voie dans laquelle notre monde s'engage. Une conclusion très pessimiste qui gâche un peu l'espoir qu'avait fait naître la volonté de survivre des personnages.
Mon avis est donc très mitigé, je suis passée par trop de sensations différentes pour avoir une appréhension d'ensemble de ce roman. Je n'en garderai que le meilleur et continuerai à m'interroger sur cette idée troublante qu'une régression suivra inéluctablement notre évolution.
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En commençant ce roman, il vous sera difficile de ne pas penser à « La servante écarlate » de Margaret Atwood ou même à « Betty » de Tiffany McDaniel. D'une part parce que le lecteur plonge dans une forme de roman post-apocalyptique, mais aussi parce que l'héroïne est indienne. L'action se déroule à Minneapolis, États unis. le pays est gouverné par un régime autocratique à forte obédience religieuse. Il semble que les femmes aient beaucoup de mal à avoir des enfants en bonne santé. Celles qui se retrouvent enceintes sont raflées, emmenées dans des hôpitaux dont elles ne sortent jamais. Pourquoi ? Dans quel but ? Que deviennent les bébés ?

Le roman s'ouvre sur le personnage de Cedar Songmaker, née Mary Potts. Cedar a été adoptée par un couple de catholiques blancs, mais ses origines sont indiennes. À l'heure où Cedar se retrouve enceinte de 4 mois, l'obsession de retrouver sa famille biologique se fait de plus en plus urgente. Elle a le sentiment d'avoir été volée d'une partie de son histoire, des combats de son peuple, d'être « devenue ordinaire ». En ces temps troublés, Cedar a également un besoin irrépressible de savoir si sa famille biologique a souffert de tares génétiques, ou de maladies graves. Ces histoires anxiogènes qui se racontent sur l'enlèvement de toutes les femmes enceintes accentuent cette nécessité instinctive de connaître son histoire personnelle.

Nous revoilà dans un roman où le corps des femmes devenu la propriété/ la préoccupation de tous et l'état de la fertilité déclinante sont les thématiques principales du récit. Ce corps est associé à la survie de l'espèce et au lieu de survivre, l'espèce régresse. Les femmes mettent au monde des enfants « imparfaits », peu viables, avec des « anormalités du néocortex », nés dotés de tares incompatibles avec la survie de l'espèce. Les organes génitaux des garçons se développent mal ou pas du tout, et il naît donc plus de filles que de garçons. le gouvernement se met alors en quête de trouver des bébés « originaux » qui ne seront pas frappés de gènes récessifs. Il est laissé au lecteur le soin d'imaginer combien de bébés naissent en bonne santé, combien meurent, quelles sont les actions entreprises, le vrai sujet développé par Louise Erdrich n'est pas là. le focus est avant tout mis sur Cedar, 24 ans, qui découvre la maternité et ouvre un dialogue émouvant avec ce bébé qui grandit en elle. Elle imagine tous les développements qu'il subit, les aptitudes qui naissent, le poids qu'il fait, les neurones qui se développent. Elle lui confie ses pensées, ses craintes, ses émotions et leurs histoires respectives. Parallèlement, avant de mettre cet enfant au monde, c'est aussi vers elle-même qu'elle se tourne : qui est-elle, d'où vient-elle ? Être née Indienne Ojibwé fait d'elle une personne à part, sans doute avec des combats à mener, une histoire à défendre, des légendes à transmettre. Bien plus passionnant que d'être blanche au milieu de tous les autres blancs. Cette famille idéalisée, ces parents élevés au rang de demi-dieux dans son imagination vont devenir réels… et apparaître somme toute bien ordinaires. C'est le monde autour d'eux qui est « extraordinaire ». le choix narratif du témoignage d'une mère à son enfant sous la forme du journal intime rend le texte très attachant, parfois bouleversant puisque l'on suppute que toute l'humanité peut s'arrêter demain.

Si toute cette partie largement embellie par la plume très poétique de Louise Erdrich, par ces instants d'émotions pures de mère à enfant ou de parent à fille, les réflexions pertinentes sur la parentalité, la maternité, le lien intime entre parent adoptif et parent biologique, l'éclairage des différences entre les croyances indiennes et le catholicisme, je suis plus mesurée sur la seconde partie, voire assez circonspecte, mais aussi frustrée. L'auteur apporte très peu de précisions sur ce monde futuriste, n'explique pas ce qui a amené l'humanité sur ce chemin, laisse des blancs, des vides, des questions sans réponse. Beaucoup de questions… de quoi rester sur sa faim… Il m'aura manqué un peu de Betty, un peu de Margaret pour asseoir le roman dans un temps historique et dans une époque singulière. J'aurais aimé en savoir bien plus sur ce futur imaginé, avoir plus de précisions, être immergée dans une idéologie, dans un nouveau fonctionnement, dans le développement de ces problématiques inédites qui auraient excité ma curiosité. J'attendais une vraie dystopie et j'ai fini par être un peu lassée par les fuites, les captures, les évasions.

« L'enfant de la prochaine aurore », dont le titre original est « Future home of a living God » met d'abord en lumière le lien maternel, cet attachement immédiat envers un être pas encore né, cet amour qui dévaste tout sur son passage et autorise toutes les folies, toutes les prises de risque, tous les affrontements. C'est un très beau témoignage d'une mère à son bébé, poétique, parfois même lyrique dans lequel beaucoup de femmes vont se reconnaître. C'est aussi une ode au corps des femmes, celles qui donnent la vie, celles sans lesquelles l'humanité n'existerait pas et la promesse qu'elles se battront jusqu'au bout pour continuer à disposer de leurs corps comme elles l'entendent.

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Bonjour à vous Bande de Lecteurs Fous, aujourd'hui avec Alfred pour le premier post de l'année, nous vous proposons un roman paru ce jour, le 6 Janvier : L'ENFANT DE LA PROCHAINE AURORE de Louise Erdrich aux Éditions Albin Michel. 


Au menu un roman avec un léger goût de dystopie, dans un monde qui devient totalitaire suite à un bouleversement biologique. L'ingrédient principal étant l'héroïne Cedar, jeune trentenaire, enceinte aux origines indienne. Suivez son parcours de manière intimiste à travers le journal qu'elle écrit à son bébé. 


Bien mon Alfred, une nouvelle année et la découverte d'une nouvelle auteure. C'est toujours agréable de commencer une année comme cela !

Pour une fois je dois le dire, le récit à la première personne ne m'a absolument pas dérangé. J'ai même trouvé cela touchant et j'ai eu le sentiment d'être au plus près du  personnage de Cedar.

Je me suis laissée couler au cœur de ce roman avec une facilité déconcertante. J'ai frémi pour l'héroïne aux files des pages tentant tout comme Cedar de comprendre ce nouveau monde. Un nouveau monde avec de nouvelles règles, qui mettent en danger son futur enfant. Bref, de quoi me passionner ! À l'image de Cedar, on s'interroge, et on essaie de survivre. 

À mesure de ma lecture toutefois je me suis aperçue que certaines questions resteraient sans réponse. Des pourquoi ? Et des comment ? Qui pour ma part auraient eu besoin d'un éclaircissement. Et tout aussi rapidement que cela avait commencé, cela c'est arrêté, me laissant sur ma faim !


En bref une histoire qui m'a vraiment plu mais dont j'ai été frustré de ne pas avoir tous les tenants et les aboutissements.




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4ème de couv': "Dans le sillage d'une apocalypse écologique qui menace l'équilibre de la vie sur terre, l'évolution des espèces s'est brusquement arrêtée. C'est dans ce contexte instable et inquiétant, alors qu'un gouvernement totalitaire a pris les rênes des États-Unis et impose aux femmes enceintes de se signaler auprès d'un centre dédié, que Cedar Hawk Songmaker, 26 ans, apprend qu'elle attend un bébé. Cette jeune Indienne, adoptée à la naissance par un couple de Blancs progressistes, décide alors d'aller rencontrer pour la première fois sa famille biologique, installée sur une réserve dans le nord du Minnesota, et comprend que les membres de l'« Église de la Nouvelle Constitution » désormais au pouvoir portent un intérêt tout particulier à l'enfant qu'elle porte.
Face à la désintégration de ce qui constituait le quotidien ordinaire des Américains, et déterminée à protéger coûte que coûte son bébé, elle se lance dans une fuite à travers le pays, sans savoir s'il existe encore un lieu sûr où se réfugier."

MON AVIS: Je vais peut-être aller à contresens de la majorité des lecteurs mais je n'ai pas vraiment accroché à cette histoire. Nous sommes dans un futur nébuleux, dont on ne comprends pas grand chose, avec des "dirigeants" imprécis sauf cette "mère" sortie du néant technologique . Bizarre et abscons pour moi.
Certes les passages où Cédar s'adresse à son futur enfant sont intéressants, plutôt poétiques même si l'angoisse recouvre tout. Par contre les interventions "littéraire" d'Eddy m'ont totalement échappé. Elles sont étranges, trop pour moi.
Oui il y a cette relation à la terre et au vivant des amériendiens mais ça semble secondaire car finalement ça ne sert pas à grand chose dans cette histoire de femmes et d'enfants volés.
Il y a trop a imaginer, et je n'ai pas apprécié ce "vague", ce monde trop imprécis, trop "imagnaire" justement.
Bref, si parfois l'écriture est belle ça n'a pas été suffisant pour me plaire. Dommage .



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Tout n'est plus que chaos et confusion. le monde fait machine arrière et les espèces n'évoluent plus. Les Etats-Unis sont tombés entre les mains d'un gouvernement religieux extrémiste.

C'est dans ce contexte d'apocalypse que Cedar apprend qu'elle est enceinte et décide d'exprimer dans un journal intime son ressenti en s'adressant à son enfant à naitre.

Fille adoptive d'un couple de Minneapolis, elle part à la rencontre de sa mère biologique car elle s'interroge sur ses racines amérindiennes. La jeune femme souhaiterait en apprendre davantage sur ses origines avant de devenir mère à son tour.

Alors que la situation se dégrade dans le pays, Cedar doit se cacher afin de protéger son bébé, persuadée que celui-ci est viable. En effet, les femmes enceintes sont capturées et regroupées dans des hôpitaux où l'on ignore ce qu'elles deviennent après l'accouchement.

Je ne suis pas une adepte des dystopies en règle générale mais l'atmosphère sombre et inquiétante instaurée par Louise Erdrich m'a convaincue et embarquée tout au long de cette lecture.

Malgré tout, j'ai trouvé ce roman assez inégal avec une première partie plutôt lente, consacrée à la quête d'identité de Cedar. Cette dernière s'interroge beaucoup et les apartés religieuses, philosophiques ont été trop nombreuses à mon goût, venant alourdir le récit.

Puis, à partir de la seconde partie, la tension a monté et l'intrigue, nettement plus dynamique, m'a totalement captivée jusqu'au dénouement. 

En dépit de quelques faiblesses, j'ai été conquise par cette première incursion dans l'univers de Louise Erdrich, romancière pour laquelle je compte bien poursuivre la découverte.
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C'est le premier livre de cette auteure que je lis, et je dois dire qu'il m'interroge par son propos totalement dystopique et inquiétant.
Dès les premières lignes de ce journal adressé à son futur enfant, on comprend que la période est agitée. Sur le plan personnel, puisque l'héroïne a récemment rencontré ses parents biologiques, indiens ; mais aussi sur le plan sociétal, avec des flashs infos qui renforcent le trouble.
Louise ERDRICH, au travers des confessions de Cedar/Mary, nous plonge à la fois dans la société blanche de Minneapolis, celle des parents adoptifs progressistes, comme elle le dit, et dans l'univers des réserves indiennes, en l'occurrence Ojibwé.
Très vite, les interrogations de l'héroïne sur son identité cèdent de plus en plus la place au malaise: les femmes enceintes sont recherchées, on les enferme, des rumeurs courent sur un possible arrêt de l'évolution, voire une régression, une société de surveillance, théocratique?, s'installe.
Cedar/Mary doit alors se cacher, fuir... et elle raconte dans son cahier devenu trésor cette vie de recluse, puis de captive, puis de fuyarde...
C'est l'occasion de parler de relation au père, de complicité entre femmes enceintes, de relation aux soignants, de l'amour filial..., et pour le lecteur, de s'interroger sur la position qu'il occuperait dans une telle société!
J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre, où je pressentais un énième récit d'une jeune femme biculturelle, enceinte, mal à l'aise. Puis j'ai été happée par l'univers que déploie l'auteure, d'autant plus effrayant qu'il paraît ordinaire et s'annonce bienveillant.
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Louise Erdrich fait partie de mon panthéon, c'est une écrivaine au talent rare et j'attendais ce nouveau roman avec une grande impatience, voici mon retour de lecture.

Comme toujours avec Louise Erdrich, j'avais des attentes très importantes concernant ce nouveau roman, est-ce en raison de cela que je n'ai pas été aussi convaincue par ce livre que par les précédents ? Il y a sûrement d'autres raisons mais il est vrai que, malgré de belles qualités, ce livre n'est pas mon préféré de l'auteure.

Peut-être est-ce en raison du contexte actuel ? Ce roman raconte un monde qui bascule, un monde en proie à une crise biologique qui se transforme en crise politique et sociale. Un monde dans lequel une future mère tente de survivre, de comprendre ses origines, d'affirmer son identité et surtout de protéger son futur enfant. C'est un roman qui a su faire écho en moi en raison de son personnage principal, un livre très émouvant surtout dans son dénouement. Cependant alors que la crise sanitaire du Covid-19 fait encore rage en 2021, ce livre n'a pas réussi à me faire oublier le contexte actuel. Bien au contraire il a renforcé cette ambiance anxiogène et peut-être n'avais-je pas envie de cela.

Est-ce en raison du sentiment de ne pas retrouver complètement son auteure ? Ce roman est ainsi très différent des autres romans de Louise Erdrich. On retrouve certes la thématique des Amérindiens et de l'identité mais c'est avant tout une dystopie. Si je n'avais pas lu le nom de l'auteure sur la couverture j'aurais pensé que ce livre avait plus de chance d'être écrit par Margaret Atwood que par Louise Erdrich. On ne peut s'empêcher de comparer ce livre avec La Servante écarlate et d'autres livres similaires et dès lors L'enfant de la prochaine aurore souffre légèrement de la comparaison car il n'est pas précurseur dans le domaine.

Ou encore est-ce en raison du style ? J'avais l'habitude d'une plume plus poétique alors qu'ici nous sommes en présence d'une écriture assez directe et familière puisqu'il s'agit du journal intime de l'héroïne (qui s'adresse à son enfant). C'est une jeune femme qui dit tout, se livre entièrement au lecteur par ses confessions personnelles.

Ce livre est un très beau roman mais pour de multiples raisons (la lenteur de la première moitié du livre, la ressemblance avec d'autres dystopies ou l'écho avec le contexte actuel) je n'ai pas réussi à l'aimer autant que j'aurais voulu. Je pense que ce livre peut avoir un grand succès car il est dans la lignée d'un genre littéraire apprécié, parce que Louise Erdrich est une romancière talentueuse mais ce n'était pas ce que j'attendais personnellement.

En définitive, Louise Erdrich est sûrement ma romancière américaine préférée, je recommande ses livres régulièrement et sans aucune hésitation. Je pense que je n'ai tout simplement pas lu ce livre au bon moment ou alors j'avais des attentes différentes du récit proposé. Je suis donc passée un peu à côté de ce titre mais je le relirai dans quelques temps pour voir si le contexte a joué un rôle dans mon avis actuel.
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Une dystopie où une femme enceinte, amérindienne (comme l'auteure), écrit ce qui fait sa vie au bébé à naître. La narratrice est une enfant adoptée par un couple de blancs, et cela débute par la rencontre avec ses parents naturels . Elle tombe sur une famille complètement déjantée, plutôt kitsch, la description en est décapante avec des personnages un peu hallucinés mais sympathiques, une mère à l'ouest, un père bipolaire, une grand-mère surprenante, une demi-soeur gothique et bordélique. le roman change vite de ton et nous entrons dans un univers absolument flippant d'apocalypse biologique, où les femmes enceintes sont recherchées et enfermées. Rien n'est clair dans ce récit. Qui gouverne, qui est fiable, qui ne l'est pas, quels sont les véritables buts des dirigeants, d'ailleurs qui sont-ils ? C'est assez bizarre, il y a pas mal de digressions, de surnaturel, de moments oniriques, de passages violents, on ne saisit pas toujours comment se font les évasions. Belle écriture mais pas facile. Ensemble pesant et long. A retenir toutefois la relation de la mère avec son futur enfant, magnifique.









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