J'ai toujours été fasciné par ce soin extrême que l'homme cultivé met à façonner avec un art aussi accompli les outils par lesquels il est conduit à occire ses semblables, comme s'il comptait sur la beauté pour reléguer l'horreur du geste au second rang. Et l'art sert-il à autre chose, sinon à rendre la mort appréciable ou anecdotique, et à faire de la vie une vague nécessité interchangeable ?
Elle me parlait d'une ville légendaire, près des Indes magiques, dont le nom était Maramisa ; et des siècles de fuite et de souffrance, la dispersion d'un peuple jadis puissant aux vents de l'histoire et aux confins des horizons.
Des plus orgueilleuses et des plus puissantes civilisations ne restaient bientôt que quelques alignements de pierres recouverts par le sable ou noyés dans la jungle. Maramisa seule substituait à travers des hommes et des femmes qui, à travers le temps, se transmettaient un héritage illisible et une fidélité à une énigme indéchiffrable.