La lecture de cet ouvrage historique, je la dois à une discussion enflammée avec un ami :
lui soutenait que si les soldats avaient tenu 4 ans dans cette effroyable boucherie que fut la guerre 14/18 , c'était par peur des représailles, moi qu'ils étaient habités par un sentiment patriotique qu'on ne peut plus comprendre
aujourd' hui.
Je m' appuyais pour cela sur le livre de Becker : "les Français dans la grande guerre" qui
m'avait beaucoup appris sur ce sujet.
Pour continuer le débat, j'ai donc lu ce livre qui m'avait été offert il y a 3 ans.
C'est un livre passionnant et qui est facile à lire alors même qu'il est d'une grande exigence intellectuelle.
Tout ce qui concerne la première mondiale guerre est rassemblé dans ces 500 pages que je viens seulement de quitter .
On est abasourdi par la légèreté avec laquelle des nations on conduit tant d'hommes à la mort.
Le déclenchement est à peine croyable , ensuite la machine étant lancée, il restait à l'arrêter .
Tout cela on le sait tous un peu. Ce qui m'a le plus intéressée c'est le portrait des différents acteurs du conflit.
Il y a une galerie de portraits inoubliables, les hommes politiques ne ressortent pas grandi surtout en comparaison avec le courage et l'abnégation des simples soldats .
L'historien
Jean-Baptiste Duroselle est, je pense, un homme de coeur et un travailleur acharné . Il ne cache pas ses inimitiés ni ses sympathies qui sont nées à la lecture des textes ,des archives et à la confrontation des différents travaux de recherche.
Je croyais que Pétain avait été le grand vainqueur de la guerre , évidemment influencé par ce qu'on sait de la guerre 39/45 , Duroselle a analysé la moindre de ses réactions . Et l'on voit déjà que c'était un général hésitant , se laissant facilement convaincre et concentré sur la défense .
Briand que je croyais un grand homme, n'a guère ses faveurs trop politicien à son goût . Par contre
Clemenceau reste bien à sa place au panthéon de ma mémoire.
Alors pour mon débat , je dirai après cette lecture que le patriotisme est bien le moteur qui a poussé les hommes au combat et qui les a fait partir a la guerre. Mais ensuite?
Pour Duroselle , si la peur de mourir est constante la peur des représailles n'est pas ce qui a été le ciment de cette armée incroyablement valeureuse , c'est vraiment l'envie d'en finir et de bien faire ce qu'on avait commencé qui est l'explication de tant de bravoure .
Il explique, par exemple,que les mutineries de 1917 ne sont pas dues au refus de combattre mais à la perception par les combattants que l'armée était mal dirigée et que s'il fallait mourir il fallait au moins que ce soit pour quelque chose.
Je recommande ce livre à toutes celles et à tous ceux que cette période interesse , je ne m y suis jamais ennuyée j'ai tout compris alors que je ne suis absolument pas historienne.
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