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sur 6300 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'amant, un classique de la bibliographie de Marguerite Duras, reste pour moi un merveilleux souvenir de lecture.
Marguerite Duras raconte, toujours avec une écriture fluide et directe, l'amour passionnel qu'elle a eu pour ce chinois, rencontré par hasard dans un bac sur le Mékong. L'histoire se passe dans l'Indochine des années 30, époque encore coloniale, où la différence culturelle et raciale se fait encore sentir.
C'est finalement une rencontre entre deux personnes que tout semble séparer: la classe sociale, les origines et la culture. Pourtant, Marguerite Duras connaitra avec ce chinois un amour passionnel et irraisonné, au vu de la société indochinoise, notamment de sa famille. En effet, cette relation sera très mal perçue par sa mère et son frère et des rapports conflictuels naîtront entre elle et sa famille.
J'ai beaucoup apprécié la façon dont Marguerite Duras raconte ses souvenirs, on ressent beaucoup d'émotion, de romantisme, de poésie et de sensualité dans ses écrits. Elle nous raconte cet amour avec beaucoup de sincérité et sans tabou.
Une passion dévorante qui restera longtemps dans le coeur de Marguerite Duras.
Un roman qui m'a émue et profondément marquée.
Une magnifique rencontre entre ces deux amants et entre Marguerite Duras et moi.
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Intensément présent à sa blancheur diaphane,
Intensément aligné à ses courbes frémissantes,
Intensément sarclé à ses hanches mouvantes
D'une jeune fille de 15 ans…
sur les rives du Mékong !

Métissage de peau en Indochine en 1930.
La garçonnière!

Elle est là ,
Dans le froissement des draps
Qui plient,
Qui ploient sous la tiédeur des rues de Saigon
Qui rugissent la voilure de l'envie,
Il estime, espère, respire son corps allègrement
pour y nicher son besoin vital d'elle.

L'amant chinois,
Qui contrôle, décale ,s'insinue dans ses chaires,
D'une jeunesse qui s'offre,
S'arrime à sa douceur,
Serpente dans ses sens en éveille,

Elle y dépose son cri,
Déesse exotique d'un instant ,
dans ce corps à corps fusionnel .

Etrange partance pour l'étroite
Prison de ces sentiments sans avenir.

Un richissime chinois déjà promis à une autre !

Juste la possibilité pour elle de cueillir l'instant présent !
Elle devra se détacher,
Briser les liens de ces anneaux d'amour ,
Partir sans se retourner
Sans chaine,
S'envoler,
Disparaitre
Vers cet ailleurs à quai…
Un bateau pour horizon !
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Une lecture envoûtante par le style et par le mystère qui entoure la petite fille (quinze ans et demi) et ses pensées. L'amant est moins énigmatique, tout à sa passion pour la jeune fille.
La narratrice évoque ses souvenirs, dans le désordre. le style tient lieu de ligne directrice, j'ai cherché à comprendre à travers les anecdotes qui était cette jeune fille.
L'auteur s'exprime peu sur les sentiments de la petite, c'est au lecteur de recueillir des indices. À lui de saisir la force de la jeune fille, déjà indifférente aux regards que les autres portent sur elle, que ce soit à cause de sa tenue ou à cause de sa conduite scandaleuse pour l'époque : une liaison avec un Chinois plus âgé et très riche. Liaison qui serait tout aussi problématique aujourd'hui, mais ce n'est pas la jeune fille qui en subirait le blâme.
Les dernières pages du livre sont touchantes.

Lien : https://dequoilire.com/laman..
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J'aime beaucoup le style de Marguerite Duras. Des phrases souvent courtes, une syntaxe très particulière qui nous approche au plus près des émotions des personnages. Et cette vision étouffante de la Colonie que l'on retrouve dans « Un barrage contre le Pacifique » et « Le vice-consul » notamment. Cette Indochine dont elle sait nous faire sentir la moiteur, la difficulté de s'intégrer, la métropole restée dans les souvenirs, le colon, le fonctionnaire qui perdent leur âme, les déconvenues de tous ordres… Et les Indigènes en souffrance, eux aussi perdus. C'est toute cette ambiance que Duras nous fait revivre, cet exotisme suranné que partagent toutes les nations colonialistes. Cette intrigue improbable aussi, cette folle passion entre cette adolescente blanche, miséreuse et ce fils de banquier Chinois. On devine les ébats torrides derrière les minces persiennes qui séparent la chambre de l'activité incessante de la rue. Cette touffeur qui recouvre tout. Les corps enlacés. C'est aussi un roman initiatique, la jeune narratrice découvre la vie, l'amour, la passion, et l'argent aussi. Et ce ciel bas, toujours gorgé d'eau qui menace continuellement de se répandre en averses cinglantes. Toute cette ambiance que Marguerite Duras nous dévoile de sa plume magique.
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Je viens de finir "L'amant", ce matin même.
Et si les mots ont un sens, si les phrases que je vais écrire dans ce modeste ressenti signifient quelque chose, alors elles signifient que ce livre est un chef-d'oeuvre, qui ne sera pas oublié de sitôt, que ce livre est même plus, une expérience littéraire à vivre en tant que lecteur.
"L'amant" est un livre unique ; je n'en ai jamais lu de pareil et il ne faut pas le considérer comme un roman parmi d'autres, un roman dont l'intérêt, le principal intérêt résiderait dans l'intrigue, dans la psychologie des personnages ou même dans le style, qui, même s'il est de toute beauté, simple, efficace, mais tellement, tellement beau, touchant, émouvant et original en plus !... Mais, dans ce roman, le style n'est que secondaire.
Ce qui fait de "L'amant" un grand livre, c'est le personnage principal ; ce n'est pas sa psychologie ; non, c'est autre chose.
Et c'est ce pourquoi lire "L'amant" est un défi, que j'avoue n'avoir moi-même pas réussi complètement ; car pour lire "L'amant", pour le lire avec plaisir, il faut entrer en symbiose, dans une symbiose totale, complète avec le personnage principal et le seul intérêt de ce livre est d'entrer en symbiose avec ce personnage, de faire preuve d'une empathie totale, radicale, avec le personnage principal du texte qui se confie à nous. Et, dut-on ne pas réussir, pourquoi abandonner définitivement ce livre ? Qu'il soit reposé sur une table de nuit, et qu'on attende quelques années peut-être pour réessayer, et tenter de relire ce livre unique.
Chant du coeur, "L'amant" permet d'entrer, plus que dans la vie, dans l'esprit de Marguerite Duras, qui a choisi de tout nous dire, et elle nous fait ainsi vivre une expérience exceptionnelle, extraordinaire, hors du commun, jamais vue… Génial !
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Quel est le prix de l'amour ? Marguerite Duras avait "Ce visage lacéré de rides sèches et profondes, à la peau cassée", avoua-t-elle un jour, elle s'interrogeait, page 10, est-ce à ce prix que je vais connaître l'extase, est-ce le pacte noué avec l'Amant qui a engendré tant de laideur ?
Il a bien fallu payer son silence, mais fallait-il payer, par ce visage détruit, ce lourd et enivrant secret, cacher à la mère la vraie nature de sa liaison, le vrai visage de son consentement.


Elle sait, qu'il ne la connaîtra jamais, qu'il n'a pas les moyens de connaître tant de perversité, lui, se dit elle page 46, il ne pourra jamais. C'est à elle de savoir.
Le récit mené comme un disque vinyle, tourne en boucle. A chaque retour du bras à la position de départ, la limousine la déposera, la musique changera, s'embellira, en un partage de frissons, de brassées de gestes sur les corps avides et jamais rassasiés.
Les pages égrènent les nuits, s'enlisent dans les soubresauts de leurs désirs sans pouvoir rompre leur solitudes, combler leur soif et toucher enfin aux frémissements de l'amour. Page 47 il dit qu'il est seul avec cet amour qu'il a pour elle. Elle lui dit, qu'elle aussi, elle est seule.


Elle dit aussi, que la mère n'a pas connu la jouissance. Il n'y a plus entre eux que des interdits. Les interdits façonnent leurs désirs, aiguisent les amants, subliment chaque geste délicatement inconcevable, attendrissent l'amant quand il essuie le sang, la lave, et qu'il avoue page 49 qu'il est heureux.
Sa peau à lui est d'une somptueuse douceur, elle caresse l'inconnue nouveauté. Il gémit, il pleure.


Marguerite Duras invente peu à peu le rite romanesque de sa vie, que le gramophone enregistre sur la platine. Elle monte dans cette limousine noire, l'amant de Cholon est là avec son chapeau d'insolence et d'enfance.
Elle dira alors l'infamie d'une jouissance à en mourir. Chaque nuit était particulière. L'air était bleu, on le prenait dans la main. Bleu. Ils hurlaient aux mystères de leur amour toujours dans sa violence naissante.
Le temps des confidences finissait les nuits, la mère et ses désillusions, puis la mort du petit frère qui hantera ses nuits. le "je" rempli l'espace blanc des pages et raconte sa mère et s'attarde sur ses deux frères. Puis l'amant de Cholon la raccompagnait à la pension, à l'aube parfois.


Cette ronde s'épuise à l'approche du départ, dévoilant tous les détails de la mort du petit frère. Mais quand est-il mort? Je me souviens mal des jours dit-elle.
La cadencement du temps épouse sa lenteur, dans cette moiteur des nuits, mais un jour alors qu'ils approchent de la date du départ, l'amant ne veut plus la toucher. Il disait page 128, je ne peux plus te prendre. Il avait un doux sourire d'excuse.


On doit sans doute abandonner l'idée d'un roman construit autour d'une histoire, encore moins une fiction. le récit est autobiographique, mais dénué de repères, ou plutôt il est une brève période trop courte pour en faire un livre. Alors Marguerite Duras la raconte inlassablement comme ces choses, dites à la façon de Perrec, sous différents formes.


La musique est pourtant la même, les circonvolutions de l'amour enchanteront ou lasseront le lecteur. J'ai complètement dégusté ses maladresses, ses hésitations comme ses fureurs. Duras brasse la langue comme une bière d'abbaye, en recherchant l'amertume et puis l'ivresse. le langage se décale, se désunit, diffracte pour trouver des sens cachés inconcevables. La pudeur sait se fondre dans d 'autres rêves, où le flou et l'ambiguïté règnent, pour mieux nous perdre, " faites, comme ce que vous faites aux autres femmes", quoi de plus suave que l'incertitude.

Excellente littérature, un très bel exercice doux amère .

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Les phrases de Marguerite Duras sont longues, aussi sinueuses que le Mékong qui baigne ce récit. La plume est vive, "courante" du propre aveu de l'autrice. Elle qualifie ainsi sa tendance à passer d'un sujet à l'autre, tout étant lié sans l'être directement. de ce fait, elle laisse beaucoup d'espace au lecteur qui, pourtant, étouffe parfois dans ce livre ciselé et oxymorique, confession pudique mais comme libre de tout filtre (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/05/31/lamant-marguerite-duras/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Ma première rencontre avec l'Amant de Marguerite Duras, fut le film de Jean Jacques Annaud. Celui ci traitait de la relation amoureuse qu'a entretenu la jeune fille avec un riche chinois. Il dépeignait les rencontres, les non dits de ces sentiments amoureux qui n'avaient de réalité que lors de leurs rencontres. J'ai toujours aimé ce film pour ce côté à la fois poétique et cette voix envoutante et troublante de Jeanne Morreau, dont je n'ai pu me défaire lors de la lecture du livre.

A la fin de ce livre, j'ai eu un coup de colère en moi même. L4amant n'est pas uniquement le résumé de cette rencontre. Marguerite Duras a pour moi utilisé le récit de sa relation avec cet homme pour parler avec dureté mais réalisme de ce qu'elle vivait dans sa propre famille.

Il y a une pudeur toute légitime, lorsqu'elle parle de son amant, car elle ne le décrit que par les relations et rencontres : un amant. La relation amoureuse, impossible, est refoulée, mise de côté pour éviter les questions et l'embarras. Plus qu'un amant, il a été le premier amour; celui qu'on ne peut oublier, malgré le temps et les épreuves.

Elle le rencontre alors qu'elle retourne à sa pension de jeune fille. Les mots échangés sont rares, l'alchimie fait le reste. Ils se rencontrent le plus souvent dans sa garçonnière. Elle fait face aux allusions, aux rumeurs, et garde la tête haute lorsque cette relation lui ai reprochée par une famille difficile à cerner.

Je ne peux m'appesantir plus sur cette relation, qu'il faut réellement découvrir par les mots de Marguerite et cette différence entre la raison et les sentiments.

"Il dit qu'il est seul, atrocement seul avec cet amour qu'il a pour elle. Elle lui dit qu'elle aussi elle est seule. Elle ne dit pas avec quoi. Il dit : vous m'avez suivi jusqu'ici comme vous auriez suivi n'importe qui. Elee répond qu'elle ne peut pas savoir, qu'elle n'a encore jamais suivi personne dans une chambre." (p.47)

Il y a une force dans l'écriture qui est à la fois proche et détachée. Mais ne faut il pas se détacher pour s'approprier davantage une histoire, ou simplement pour la raconter sans que les sentiments nous rattrape?

Durant tout le roman, on sent la peine, l'injustice, l'amour mais parfois la colère. L'écriture est très travaillée et j'aime ce style, qui veut qu'on soit happé par l'histoire, mais en même temps repoussé par l'auteur qui passe d'un sujet à l'autre, revenant sur des périodes de vie, puis à la relation difficile et compliqué avec sa famille : cette mère dont elle se détache, ce frère dont elle a peur, et l'autre frère, le plus jeune, qu'elle protège.

Derrière l'amant, il y a cette souffrance familiale, racontée sans pathos, avec une simple volonté de dire et raconter sa propre histoire.

Je deviens de plus en plus amoureuse de la plume de cette auteur qui parvient à me faire fléchir, et malmène mon coeur par des palpitations insensées. J'ai aimé cette lecture, mais je suis une fois encore déçue par la transposition à l'écran.

Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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Je dois avouer que j'ai eu du mal à me faire à l'écriture de Marguerite Duras et donc à rentrer dans le livre, mais au fil des pages on s'imprègne de ce style déstructuré et la lecture devient très fluide. Et par la suite je l'ai dévoré, je ne me suis même pas rendue compte que je le finissais. L'histoire est moderne pour l'époque, j'ai aimé voyager et m'imprégner de ce pays, cette pesanteur familiale et climatique.
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C'est la respiration, le rythme, le grain de la voix que l'on soupçonne derrière les mots qui nous enivrent. L'Amant n'est pas une histoire d'amour... c'est la passion même faite chair, texture, musique, pans d'écriture...
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