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sur 887 notes
« Se livrer corps et âme, c'est ça. C'est l'équivalence non seulement d'une possession amoureuse, mais d'un mariage.»

Hiroshima mon amour, une envie de le relire plus de trente ans après. Je savais que j'avais adoré ce livre adolescente. L'amour entre Riva, jeune fille française et un allemand, pas beaucoup plus âgé qu'elle, avait du prendre le pas -« la faute, à Nevers, est d'amour »- sur la rencontre japonaise, plus nébuleuse pour une jeune fille -« Tu me tues. Tu me fais du bien. J'ai le temps. Je t'en prie. Dévore-moi. »
Qu'y verrais-je aujourd'hui ? Une légère inquiétude... En tout cas je pensais découvrir plus en détail l'intégralité du livre, avec l'expérience d'une vie de femme.
Je me dis : cette fois je le lis tout doucement. La première fois, je l'avais croqué, fougue de la jeunesse... Je prends le temps cette fois-ci. Quelques pages dégustées chaque jour, le temps de bien s'imprégner des mots. Je tiens... je tiens pas longtemps.
La même violente folie se déchaîne après quelques pages et je le dévore à nouveau. Il est des mots, des assemblages de mots « tu me donnes beaucoup l'envie d'aimer », d'idées « c'est par faute d'imagination des hommes que je fus déshonorée », de sensations « on sent qu'entre eux l'érotisme est tenu en échec par l'amour » que Marguerite Duras présente avec une telle fluidité sur des thèmes douloureux, qui m'embarquent toujours autant et me touchent instantanément.
Et puis j'arrive aux dernières pages, et je découvre... une trace estompée par le temps, laissée par une gamine. Un trait de surligneur sur une phrase, des mots. le choc. J'avais pensé ses mots pendant des années, comme une évidence, comme une idée mienne. Et je constate que c'étaient vos mots Madame Duras. « Je n'ai rien inventé. » Vos mots qui m'ont accompagnée pendant si longtemps inconsciemment... Je suis heureuse car vous me permettez de mieux me comprendre (je remercie aussi ce petit crayon qui ne s'est pas effacé malgré le temps, une couleur chaude, un rouge capucine, en harmonie avec ma couverture de l'époque, une bouche rouge sur laquelle souffle le nuage d'Hiroshima). Au final ? Je crois que j'avais lu ce livre. « Je connais l'oubli. »
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Marguerite Duras nous offre dans ce livre tout à la fois : douceur, volupté, passion, tristesse, joie. L'histoire se tient dans un temps court mais éternel à la fois tant il y a de la langueur au coeur d'une très forte tension amoureuse, quasi violente tellement elle est intense.

Peu de mots sont échangés mais cette immense tension amoureuse est très fortement exprimée. L'écriture de Duras est pure et profonde.

Le format est cependant particulier, nous ne sommes pas dans un roman mais dans le scénario et les dialogues du film d'Alain Resnais.
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Il s'agit en réalité d'un scénario que Marguerite Duras a écrit pour le réalisateur de films A. Resnais et qui est retranscrit ici.
Moi qui suis assez d'ordinaire réticente aux livres de Duras, il faut dire que dans celui-ci, je me suis laissée totalement transporter. Comme quoi, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis !

C'est l'histoire d'une actrice française, la trentaine, Riva, qui, lors d'un tournage pour un film sur la paix à Hiroshima, fait la connaissance d'un ingénieur japonais avec lequel elle aura une liaison. Ils n'échangeront que très peu de paroles mais ô combien profondes. C'est souvent dans les non-dits que l'on exprime le plus facilement ses souffrances. Elle va d'ailleurs en faire l'expérience en se laissant retomber sans ses souvenirs qui se déroulèrent alors qu'elle avait 20 ans et qu'elle vivait encore chez son père à Nevers. Cela se déroulait en pleine Seconde Guerre mondiale et c'est là qu'elle connut son premier amour mais comme chacun le sait, l'amour peut se montrer imprévisible et ne pas toujours nous attirer vers les personne que l'on devrait aimer. C'est d'ailleurs bien souvent le contraire mais dans l'Amours, il n'y a ni règles ni lois et Riva l'apprendra à ses tristes dépends et pour le plus grand malheur de ses parents.

Un livre qui m'a réellement envoûté. Une remarquable mise en abîme où le premier d'amour de l'héroïne finit par remonter à la surface et être enfin déclarée au grand jour et ce, sans honte mais avec simplement beaucoup de tristesse et de regrets ! Magnifique ouvrage, à découvrir ! J'aimerais beaucoup voir le film donc, affaire à suivre !
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Ce texte est le scénario du film d'Alain Resnais. N'en ayant jamais vu que quelques images, je n'en savais rien. Là, j'ai vu le livre dans une solderie l'autre jour, et je l'ai pris histoire de combler une lacune.

Ce texte est un mélange évocateur des atrocités commises à Hiroshima (200.000 morts en quelques instants), et des violences faites aux femmes au sortir de la seconde guerre. Seuls deux personnages nous occupent, sous fond d'images de tournage, et ils vivent une histoire d'amour. L'homme est japonais et la femme est une actrice venue tourner un film sur la paix. Entre eux c'est Hiroshima qui fait tenir ce moment amoureux.

La beauté de certains dialogues de Duras qui semble travailler avec un vocabulaire très modique et simple, est quelque chose d'étrange. Tout en étant peu bavarde, et répétitive, l'auteur reste pourtant très éloquente sur les sujets qu'elle a décidé d'aborder ici, et son texte produit des instants d'une poésie triste.
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Un texte inséparable des images d'Alain Resnais, dont il est le scénario.

Entre la jeune fille tondue "morte" à Nevers, et le jeune Japonais qui lui répète inlassablement qu'elle n'a "rien vu à Hiroshima ", il ne peut y avoir que le dialogue fiévreux des corps, tandis que tombent sur eux, comme une cendre brillante, les radiations imaginaires de la douleur humaine.

J'ai vu ce film très jeune, avec mon père, dans une petite salle d'art et d'essai.

Texte et film fondateurs pour moi. "Je n'ai rien vu, à Hiroshima " mais je n'oublierai jamais ces deux heures, pétrifiée, aux côtés de mon père, dans la salle obscure...
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Voici un livre lu - et relu - il y a bien longtemps, mon premier de Marguerite Duras. Je ne savais - peut-être- pas qu'il s'agissait d'un scénario mais je l'ai lu tout de go et il m'a chavirée.
Il y a cette femme qui retourne au Japon des années après Hiroshima, et y rencontre celui qui deviendra son amant. Mutuellement, en quelques heures urgentes, ils se racontent dans une émotion insoutenable cette explosion qui a détruit la ville et le pays ainsi que le calvaire qu'elle a vécu pendant la guerre, après avoir été amoureuse d'un Allemand. Femme tondue, peuple humilié et battu. Histoires communes d"un bout à l'autre du globe.

Les dialogues sont magnifiques, crus, intenses, autant par leurs mots que leurs silences. J'ai pu, avec beaucoup d'émotion, superposer les images d'Alain Resnais sur le scénario quelques années plus tard.
Avec le recul, je pense que ce livre m'a rendue très critique envers d'autres livres de Marguerite Duras, que j'ai tout simplement moins aimés.

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Les mots magnifiques de Duras on inspirés a Resnais l'un de ces plus grand film. le ton ici est grave , mais jamais misérabiliste . L'intelligence est présente en permanence dans ce superbe scénario qui compléte parfaitement l'expérience majeure que représente ce film somptueux . le cinéma français dans ce qu'il à de plus beau.
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Elle est Française. Il est Japonais. Elle tourne dans un film sur la Paix. Il est ingénieur et, parfois, il fait aussi de la politique. Pour une nuit, ils s'aiment. A Hiroshima.
Mais ils ne peuvent accepter de ne plus se revoir et il la retrouve le lendemain. Puis la nuit suivante. Elle doit rentrer à Paris. Il la suit jusqu'au dernier moment, ou presque.
Son premier amour à elle fut un soldat allemand. A Nevers. A la libération, on l'a tondue puis ses parents l'ont tenue enfermée dans une cave. Au milieu de ses heures d'amour avec le Japonais, des années plus tard, elle est rattrapée par les souvenirs de ce drame dont elle n'a jamais parlé à personne.

Marguerite Duras avait écrit ce scénario pour un film d'Alain Resnais, sorti en 1959. Je ne l'ai pas vu mais, après cette lecture, compte bien le regarder.
On se laisse aisément porter par les répliques des deux personnages, entrecoupées de précisions pour les scènes. le style est simple, direct, efficace. Que de sentiments dans ces phrases ! L'atmosphère est terrible, mais quelle beauté !
Je suis bien heureuse d'avoir pris ce livre, un peu au hasard, dans la bibliothèque de ma grand-mère. L'Amant m'avait déplu, Moderato Cantabile m'avait déjà un peu plus impressionnée. Avec Hiroshima mon amour, je suis conquise.
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Des confessions entre Nevers et Hiroshima. Un amour bouleversant et impossible. le monologue intérieur de l'actrice doux et amer à la fois, des souvenirs sur un premier amour déchirant. C'est la première fois que je lis un livre sous forme de scénario et dialogues. Nous sommes durant l'été 1957 à Hiroshima, une ville du Japon située sur la côte nord de la mer intérieure de Seto. On nous présente l'intrigue : une femme française d'environ trente ans est actrice et vient jouer un film sur la Paix. La veille du retour en France, cette femme rencontre un ingénieur japonais, très intéressé par la politique et une passion débute entre les deux personnages. On ne connaît pas les noms des deux protagonistes, l'histoire est très courte mais très pertinente. La femme se confesse sur son passé dans sa ville natale : Nevers. Ses souvenirs sont pénibles. Elle a perdu son premier amour le jour de la Libération. le japonais et la française vivement le coup de foudre éphémère mais beau. L'écriture de Duras est sublime, on ne peut qu'être conquis par sa plume parfaitement maîtrisée. Mon admiration pour Marguerite Duras continue avec ce livre, Quelle femme ! Quelle plume ! Je reproche une seule et unique chose à ce livre : le manque de détails. La fin est ouverte, il faut laisser libre court à son imagination.
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Je vais m'aventurer dans une comparaison peut-être impertinente, voire hasardeuse, mais je la tente. Quelques jours précédant la lecture de Hiroshima mon amour, je m'étais laissé tenter par le mystère Henri Pick de David Foenkinos. Dans ce dernier, nous découvrons un manuscrit, les dernières heures d'une histoire d'amour, qui relate comme son nom l'indique, les dernières heures de l'amour, mises en parallèle avec le destin tragique du poète russe Alexandre Pouchkine. La force de ce manuscrit réside dans la comparaison entre deux événements, tant dans leur dimension symbolique, que dans les sentiments puissants provoqués d'un côté par la mort de l'amour, et de l'autre, par la mort de la vie.
Dans Hiroshima mon amour, la comparaison est également au centre de l'affaire. Elle, française et lui, japonais, partagent l'amour devant la désolation d'Hiroshima. Ils s'aiment d'un sentiment foudroyant, virevoltant sur la frontière entre la souffrance et la joie. L'amour est cependant refoulé, contraint à suivre les pérégrinations des protagonistes, de la chambre à la rue, du passé au présent. La française a subi un traumatisme à la sortie de 1944 en étant tondue et humiliée, pour avoir sympathisé avec l'ennemi. Lui, a connu la catastrophique Hiroshima, symbole d'une destruction collective, l'annihilation sans détournements du peuple nippon.
Finalement, la meilleure image que l'on puisse donner de cette oeuvre est tristement la bombe. Syndrome d'une explosion brutale, elle représente la guerre, la violence, la confrontation. Et parallèlement, elle s'insinue dans les esprits en échafaudant des piliers d'amour et de paix.
Lien : https://lethesaurex.wordpres..
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