La tulipe noire est mon "premier" Dumas. Bien avant Monte-Cristo ou les Mousquetaires que j'ai lus plus tard, c'est le début d'une (très) longue série de livres (une quasi-intégrale !) que je lis et relis très souvent. Et pourtant, tout est parti d'une méprise : J'avais vu à la télé (les débuts de la télé dans les années 60) ce beau film de
Christian-Jaque (
La Tulipe noire, donc), avec
Alain Delon dans le (double) rôle titre. Je m'empressai donc d'acquérir le roman censé l'avoir inspiré, et ô surprise, je découvris quelque chose de totalement différent, pas tellement dans le style, alerte et enlevé, mais dans le sujet même : autre époque (la Hollande du XVIIème siècle), autre intrigue (une histoire de fleur doublée d'une romance et d'un complot politique) en tous cas rien à voir avec ce nouvel avatar (tout aussi réussi, avouons-le) de Fanfan la Tulipe, du même réalisateur. Bien plus tard, j'appris que, bien que le générique précise en toutes lettres "d'après l'oeuvre d'
Alexandre Dumas", les scénaristes s'étaient inspirés (de loin) d'un autre roman de Dumas :
Les frères corses.
Mais je ne perdais pas au change.
La Tulipe noire (celle de Dumas) est un excellent roman, avec tout ce qu'il faut pour "accrocher" le lecteur (comme disent les publicitaires. Des protagonistes, tout bon ou tout mauvais, certes, des situations rocambolesques, beaucoup de mouvement et d'aventure, un zeste de réflexion par ci-par là, c'est tout le romantisme feuilletonnesque que Dumas nous présente, avec jubilation. Mais ce qui entraîne tout, c'est le style, cette façon de prendre le lecteur au début et de ne le lâcher qu'à la fin. C'est cet ensemble de considérations qui a fait de moi un "Dumasphile" convaicu, voire un "Dumasphage"