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Critique de Nicolas9


Ce roman assez court se passe dans une petite ville du sud de l'Allemagne nazie, quelques jours avant la capitulation signée par le général Alfred Jodl à Reims et à Berlin (7-8 mai 1945).
Le point fort de ce très beau récit, c'est sans conteste l'ambiance délétère qui règne en ce printemps 1945 avant et pendant l'occupation française. Marc Dugain fait revivre avec beaucoup de sensibilité le froid, la gadoue, la faim et le désespoir qui régnaient à l'époque dans un Reich déjà à genoux. On a vraiment l'impression qu'il est allé écrire ce roman dans une bourgade perdue de Bavière...
En suivant l'enquête du capitaine Louyre, un officier cultivé et atypique, j'ai parfois crû revivre certaines semaines que j'ai passées sous les drapeaux dans la campagne suisse-allemande: méfiance de la population, regards fermés, pluie incessante, nourriture insuffisante, uniformes crasseux, ennui interminable...

"Une sombre affliction enveloppait les passants de sa brume humide. Leur désarroi était semblable à celui du violeur juste après qu'il a accompli son acte, quand vidé de son désir criminel, celui-ci perd son sens. Ce peuple avait défié les lois de la pesanteur humaine dans un allègement fanatique... le Reich millénaire avait fait de ces hommes et de ces femmes de petits rongeurs anonymes surpris par l'hiver sidéral qu'ils avaient eux-mêmes soufflé, chacun à leur manière."

Car c'est bien de la responsabilité de tout un peuple dont parle Marc Dugain sans fard. Son héros, qui aurait pu se contenter d'administrer la zone dont il avait la pleine responsabilité, a pris sur lui d'aller fouiller dans la fange nazie au risque de s'attirer les foudres des notables allemands et par conséquent de sa hiérarchie.

Un romand que j'ai commencé à lire un soir de semaine et que je n'ai plus lâché tant il est prenant et admirablement bien écrit. Un vrai régal.
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