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Critique de MicheleP


Gilles
Rebatet, Brasillach, Drieu la Rochelle… On m'avait dit : « Lis les écrivains maudits, tu ne peux pas faire ainsi l'impasse. » J'ai commencé par Drieu, « Gilles ». Et je n'ai pas pu finir. Et il ne s'agit pas de ses choix, peu visibles, d'ailleurs dans les 150 pages que j'ai lues. Mais qu'avaient-ils ces mecs des années trente, qu'avaient ils, pour entretenir cette vision si méprisante, si pitoyable de la femme et de l'amour. Drieu, Cohen, Montherlant, même misogynie, même combat : des personnages masculins insignifiants (car, ne me dites pas, Solal, c'est quoi ? Un vague diplomate incrusté dans le système…) mais pétris de leur importance, et qui ne peuvent la percevoir, cette importances, qu'en manipulant des femmes jusqu'à ce qu'elles soient éperdues d'amour pour leurs petites personnes et qu'ils puissent les sentir souffrir. Gilles est de ceux là, et le plus prétentiard, le plus insignifiant peut-être. Moi, j'ai vite eu envie de le laisser à ses petits jeux. Mais, me dit-on, c'est une peinture lucide et franche. Peut-être, mais sans recul, sans la moindre note d'humour. Ajouter à cela une évocation des salons et du monde où le malheureux Drieu se prend pour Proust, - se prend, mais n'est malheureusement pas : quelle platitude ! Chez Cohen, au moins, la caricature sociale est fulgurante. « Ah, mais c'est bien écrit. » Oui, au début, j'avais bien souligné quelques phrases, mais franchement, ça ne tient pas la distance. Alors, si vous aimez voir souffrir de femmes, allez plutôt à l'opéra, comme dirait Catherine Clément.
Et pardon, l'écrivain maudit. J'aurais bien voulu ne pas t'enfoncer, mais il aurait fallu y mettre un peu du tien.
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