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3,95

sur 2958 notes
Le joueur fait partie de ces livres "petit mais costaud" qui en une centaine de pages développe tant de sentiment, dévoile tant de l'être humain et des vices du XIXème siècle.

Dostoïevski dresse un portrait peu flatteur des moeurs bourgeoises russes de cette époque ; tout n'y ait qu'hypocrisie, quête d'argent, de statut, manipulation des uns, discrimination des autres, ...

Et au milieu la passion qui les anime, passion amoureuse et passion du jeu ; passion qui pousse à la folie, à la psychose. Laquelle sera la plus dangereuse pour l'Homme ? Laquelle supplantera l'autre ?

On ressent dans ce court roman le mépris qu'il a pour les populations françaises, allemandes, polonaises qui ne vivent que pour l’argent alors que les russes vivent de passion, certes, destructrices.

Ecrit en 27 jours, ce court roman n'est pas le meilleur mais on y retrouve la plume descriptive des personnages si propre à Dostoïevski. Le joueur est plus ou moins autobiographique car Dostoïevski a lui aussi été repoussé par une femme et a sombré longtemps dans le jeu.
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Une ville d'eau en Allemagne, un hôtel, un grand parc pour les promenades et...un casino. C'est dans ce lieu que se retrouve une poignée d'immigrés russe. de noblesse, ils n'ont plus que le titre. Dostoïevski crée une ambiance très feutrée, où les personnages se croisent à tour de rôle.
Une galerie de portraits pathétiques où le "paraître" est la règle.
Bien sur, il y a le côté "torturé" des individus commun à l'auteur, on pourrait presque parler de masochisme, de folie.
Avez-vous jamais joué à la" roulette russe" ? Ce livre est pour vous.
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Roman enfiévré et nerveux. Écrit dans l'urgence pour éponger des dettes, j'ai trouvé qu'on sentait une tension dans l'écriture. D'ailleurs, ce style est souhaité par Dostoïevski pour retranscrire l'état nerveux des joueurs. En effet, le sujet porte sur l'addiction aux jeux. Je le lis comme une confession du vice. Elle prend plus de force quand on sait que c'est sans doute l'un de ses écrits les plus autobiographiques. Ainsi, l'état de dépendance décrit suscite un malaise. Les tremblements, la sueur, le désespoir ne sont plus seulement ceux des protagonistes, ils dénoncent ceux de l'auteur en devenant les nôtres. Si l'histoire est bâtie sur le jeu, elle nous renvoie inévitablement à nos propres travers.
J'ai apprécié ce récit court, qui permet de se faire une belle idée de ce géant russe, bien que Les Carnets du sous-sol ou le Rêve d'un homme ridicule restent de loin mes favoris !
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Pourquoi avoir acheté ce livre? Quelle idée étrange, je n'aime pas le jeu... La plume de Dostoïevski certainement, or ce roman n'est certainement pas son plus grand livre, son chef-d'oeuvre. Et puis, je trouve que cette histoire a bien mal vieilli, c'est un tout autre monde, constitué d'ailleurs de personnages peu sympathiques, absolument pas attachants, des désoeuvrés qui paradent et vivent au-dessus de leurs moyens. le paraître n'est pas mon truc... J'ai lu sans plaisir, avec ennui même et vais me défaire de cet ouvrage sans regret. Rendez-vous manqué, par ma faute en partie car j'évolue loin des casinos, de sa roulette et de ses tapis.
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Si, au début, cet ouvrage ne me tentait pas, j'ai fini par l'emprunter à la bibliothèque car une amie le lisait également. J'aime de plus en plus les auteurs russes : ils ont une façon d'écrire qui vous happe totalement et qui vous éblouit. Au début du livre, je n'ai pas compris ce qui se passait et c'est au fur et à mesure des chapitres que le puzzle se met petit à petit en place. J'ai eu l'impression d'être plongée dans une atmosphère étrange, malsaine et étouffante.
Le personnage principal, Alexis, sera tourmenté par deux démons : le premier est celui de la passion aveugle qu'il éprouve pour Pauline. Cette dernière en profitera pour jouer cruellement avec ses sentiments, d'autant plus qu'elle en aime un autre. Et, lui, il acceptera de se faire traiter comme un esclave, un moins que rien. Je n'ai pas aimé cette relation tumultueuse. C'était tellement tortueux si bien que les protagonistes m'ont laissé indifférente, voire un peu agacée. Selon moi, on ne peut pas qualifier "d'amour" ce genre de situation.
Le second est celui du jeu : il commencera par jouer pour les autres, puis finalement le jeu deviendra son maître. On sent la fébrilité qui l'envahit, l'angoisse en attendant les résultats du croupier, le plaisir qu'il ressent en empochant ses gains, la rapidité avec laquelle il mise de nouveau tout son avoir, l'amour qu'il éprouve pour le tapis et qui effacera ses autres souvenirs. Il ne joue plus pour gagner mais pour l'adrénaline que cela lui procure.
C'est difficile de décrire les sentiments que j'ai eu pour lui car je l'ai trouvé trop malléable, sans aucune volonté, pathétique dans ses actes. On se sent impuissant en voyant à quelle vitesse sa vie bascule dans un enfer infini. Et personne n'y échappe : la vieille grand-mère, que j'ai trouvée particulièrement drôle, a perdu aussi une grande partie de sa fortune.
Le style d'écriture m'a dérouté au début et puis j'ai fini par m'y habituer. C'est assez complexe, surtout lorsqu'il analyse en profondeur les sentiments D Alexis.
Que dire ? On ressort de ce livre tout chamboulé, avec un goût amer dans la bouche. Il n'y a pas de morale explicite dans ce livre, juste l'histoire d'une déchéance humaine qui nous fait méditer sur les conséquences de la passion du jeu.
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Quand on dit que les challenges nous font sortir de nos sentiers battus, c'est bien le cas. Je n'ai jamais lu de Dostoievski, et j'ai eu envie de le faire quand j'ai vu un item du Multi-Défis... pour le défi, justement. J'ai lu quelques chroniques et j'ai été interpellé par le fait que ce texte était l'un des plus abordables de l'auteur. Je me suis donc lancé... J'ai trouvé une plume agréable à lire. On y retrouve le démon du jeu : celui qui nous fait se dire ''encore un tour'', celui qui nous ronge, celui qui nous pousse à toujours vouloir se refaire... Un texte qui montre bien cette addiction. On peut y lire également le rapport aux femmes qu'a pu avoir l'auteur. Bref, une première immersion dans cet univers russe... Pourquoi pas retenter l'expérience avec un autre texte ?
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Passionnant, envoûtant, troublant ! Tel est ce court roman de Dostoïevski qui présente un jeune russe au statut obscur, amoureux transi et joueur incontrôlable. Loin du cliché de l'homme pris de remords et irréfléchi dans sa maniere de jouer, "le joueur" décrit un personnage extrêmement précis, tant dans ses sentiments que dans ses transports invétérés pour le jeu. Loin de réprouver l'action que l'on pourrait dire immorale du narrateur, l'on plonge avec lui et l'on tremble en attendant que la bille s'imobilise ; par un coup de maître, Dostoïevski nous fait ressentir jusqu'aux plus infimes sentiments de son joueur, évoluant dans le monde de l'aristocratie russe, ruiné et pourri par le besoin d'argent que l'on s'empresse de perdre.
Une belle ode a l'absurdite de certaines actions humaines irrépressibles.
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Un premier Dostoïevski pour moi … j'ai été un peu impressionnée, et ai commencé la lecture un peu à reculons mais quelle surprise ! Dès les premières lignes on saute dans l'intrigue : un homme, russe, rejoint un groupe de personnes de sa connaissance à Roulettenbourg. On apprend qu'il est amoureux d'une certaine Paulina, que son beau-père le général est amoureux de Mademoiselle Blanche, et qu'il y a deux autres personnages désignés au départ comme le Français et l'Anglais.
Le narrateur nous fait tout d'abord une description assez dédaigneuse du casino, de la roulette et des ses joueurs, dépendants pour la plupart et manquant d'élégance.
Hélas le démon du jeu le saisit lui aussi et on suit au fil des pages sa descente en enfer.
Les personnages sont bien décrits et on entre dans leurs pensées, qui ne sont pas toujours pleines de bons sentiments ! le Français est une jolie caricature (Dostoïevski n'aime que très peu les français visiblement !) mais l'Anglais trouve un peu plus grâce à ses yeux, il obtient même un nom !
J'ai eu du mal quand même à éprouver quelque empathie pour ces personnages, incapables de résister aux tentations de la boule noire.
L'argent est bien sûr omniprésent : il peut faire une réputation, permettre un mariage, … alors bien sûr la famille attend la mort de la tante/grand-mère (et donc son héritage !) avec impatience !
Je me suis donc intéressée un peu à l'auteur et aux circonstances de la création de ce roman, pour découvrir qu'à cette époque de sa vie, Dostoïevski lui-aussi était un joueur invétéré et qu'il a écrit ce roman en quelques semaines pour pouvoir récupérer un peu d'argent … d'où peut-être cette entrée si rapide dans l'action ! Il démonte bien les mécanismes et les sentiments d'addiction liés au jeu mais ne semble pas avoir pris le même recul sur sa vie !
C'est un petit roman (environ 200 pages), comparé à L'Idiot qui m'attend maintenant ! Je me suis débarrassée de mon angoisse à l'idée de lire de la littérature russe, non ce n'est pas inaccessible, alors je continue !
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Court roman de Dostoïevski, « Le joueur » n'en est pas moins dense et riche.

Il nous entraîne à la suite d'Alexis Ivanovitch, précepteur des enfants d'un général russe. 

Ce dernier, en villégiature en Allemagne, est ruiné. Sa seule chance de salut, et de mariage avec une courtisane dont il est fou, réside dans le décès de sa riche grand-tante. Mais lorsque l'on compte sur un héritage, la personne mourante a toujours le chic pour recouvrer la santé.

Autour d'eux, gravite notamment Paulina, belle-fille du général pour laquelle Alexis éprouve une grande passion, malgré ou à cause du caractère fantasque et ombrageux de la jeune femme. 

Et la roulette. 

Où se gagne et se perde des fortunes, où des hommes et des femmes passent du désespoir à l'exaltation au gré des caprices d'une bille.

Je n'ai pu lire ce roman sans faire un parallèle avec le destin de son auteur. 

Lui aussi vécu une addiction au jeu qui l'entraînera à une quasi-ruine. Dostoïevski connut aussi cette dépendance, cette impossibilité de s'extraire d'une salle de jeu malgré les pertes sans fins. Les sensations décrites par le narrateur sonnent donc avec un réalisme absolument glaçant. 

Ce roman est sombre, les éléments s'enchaînent rapidement et ne deviennent compréhensibles qu'au fur et à mesure de la lecture, à la différence des autres grands romans de l'auteur qui prennent le temps de poser le cadre et les personnages. 

« Le joueur » est un bon roman signé par Dostoïevski, qui mérite d'être lu, mais qui n'est pas, pour moi, à la hauteur des chefs-d'oeuvre de l'auteur que sont « Crime et châtiment » et « Les frères Karamazov ». 

Lien : https://allylit.wordpress.co..
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Le titre et la plupart des commentaire orientent vers l'addiction au jeu.
Il s'agit bien de la trame principale de ce roman.
Les péripéties et les extravagances (du Général, de la grand mère notamment) ) viennent ajouter des touches de couleur à cette trame. le noir est apporté par l'inanité de la vie de chacun des protagonistes dont le panache peine à masquer la médiocrité.
Mais au delà, c'est l'histoire chaotique des amours tourmentés et chaotiques du narrateur (Alexei) avec Pauline que je retiens principalement en tournant la dernière page du livre: la une descente aux enfers amoureuse d'Alexei est plus violente encore que celle liée à son addiction au jeu.
Une dernière "clef": plusieurs passages mont mené au rapprochement que fait Gwen21 avec "vingt quatre heures de la vie d'une femme" de Stefan Zweig.
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