Citations sur Les diables des volcans : Maurice et Katia Krafft (11)
En fait, un volcan , cela se compare à une voie ferrée. Vous êtes sur le quai, le train à grande vitesse passe à deux cents kilomètres à l'heure, ça fait juste du vent. Vous vous mettez sur la voie, le TGV passe, il vous écrase. La limite à ne pas dépasser, c'est le bout du quai, et cette limite, elle est bien marquée sur le sol. Eh bien, sur le volcan, il y a aussi une limite à ne pas dépasser, mais elle n'est pas notée sur le sol. Il faut la deviner...et le jour où vous vous trompez de limite, c'est fatal, vous êtes tué.
Aux spectateurs qui posent alors la question de la nécessité de prendre autant de risques, Maurice répond en souriant :
-Le risque est le moteur même de la vie. Vous savez, si vous ne prenez pas de risques, c'est que vous êtes morts ou que vous êtes passés à côté de votre propre vie.
Katia, moi et les volcans, c’est une histoire d’amour. Notre passion est exclusive, dévorante, loin des hommes. J'aime les volcans parce qu’ils nous dépassent, qu’ils sont indifférents à la vanité des choses humaines. Si nous avons encore le courage de vivre dans notre société moderne, c’est grâce aux volcans, aux joies qu’ils nous apportent par leur beauté, leur sérénité, leurs embrasements, leur violence qui, peut-être un jour, aura raison de notre témérité.
Maurice adore cultiver la facette sulfureuse de son personnage. Tout est bon pour accentuer son côté provocateur, anticonformiste, agitateur pour qu’il ne passe jamais inaperçu.
Katia n’abandonne jamais. Elle lutte avec le sourire. (…)
Katia aime la vie. Elle s’intéresse à tout, avec simplicité et émerveillement. Sur le terrain, elle n’a aucune crainte et affronte les évènements avec jubilation et sérénité. Son rapport avec les volcans est viscéral, primordial, essentiel à son équilibre personnel. Sur les volcans, elle se sent bien, libre, heureuse.
Il (Haroun Tazieff) ne supporte pas l’idée d’une concurrence qui risque de nuire à son hégémonie.
La respiration tellurique est profonde, saccadée, gutturale, animale. Elle envahit l’espace, impressionnante de puissance et de présence, tel l’appel de la divinité cananéenne de Moloch réclamant sa part de sacrifice, mélopée barbare provenant du fond des âges.
Constamment tiraillé entre la volonté de fuir et celle de m’approcher encore et toujours, je décide malgré tout d’aller y voir de plus près. Le moindre faux pas, la moindre inattention me seraient fatals. Je me précipite littéralement dans le cratère, profitant d’une toute petite accalmie, devant moi, un spectacle unique, dantesque.
Maurice a remporté son pari insensé, un pari qu’il s’était fait à lui-même. C’est la première fois que l’on naviguait sur un lac d’acide
Maurice et Katia, ce sont Maurice et Katia Krafft, volcanologues de leur métier, si l’on peut parler de métier. Chez eux, c’est plutôt une passion partagée, dévorante, monomaniaque, qui envahit tout leur espace de vie. Avec en plus, ce petit grain de folie, revigorant, que ne comprennent pas les personnes qu’ils rencontrent, coincées dans un monde restreint de confort, d’habitudes et de certitudes rassurantes.