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Critique de Bendupian


« Pauvre folle » raconte une histoire d'amour. On pourrait s'en tenir là pour résumer le livre de Chloé DELAUME. L'auteur semble pourtant vouloir dire autre chose. Mais quoi ?
Je suis très partagé à l'issue de cette lecture. Certes il y a de réelles qualités littéraires mais elles servent un récit confus avec des figures de styles parfois lourdes et très récurrentes. Comment dire les choses simplement quand on peut écrire des formules alambiquées, truffées d'acronymes, d'anglicismes et glissant parfois vers une forme de références précieuses (dans le sens de Molière, évidemment).
Le point de départ est un drame familial, dont on se demande quelle réelle portée il a sur la suite du récit. On suit ensuite la vie affective de Clotilde, la victime de cette tragédie. Et c'est là que le récit dérape. On aurait pu avoir une analyse intimiste et pudique à la façon de Philippe BESSON dans son dernier ouvrage, « Ceci n'est pas un fait divers ». Ou, en stricte opposition, un roman trash à la manière de « Radical » de Tom CONNAN. Mais l'écriture de Chloé DELAUME hésite entre ces deux choix et finit par s'égarer dans un cheminement obscur.
L'auteur resserre son propos dans un tout petit cadre : un milieu parisien très refermé sur lui-même, avec ses habitudes et ses rites. du coup, on se lasse de toutes les théories savamment énoncées, des cours de psychanalyse à trois francs six sous qui théorisent sur le sens profond du pervers narcissique. Je sais qu'en disant cela je vais sûrement m'inscrire dans la liste « Petite mythologie du mâle post # MeToo » qui apparaît, comme un cheveu sur la soupe, vers la fin du roman. Et qui d'ailleurs est peut-être le meilleur passage du livre…
Le fi rouge est un voyage en train vers Heidelberg dont on n'apprendra rien. Mais à chaque retour à bord, on a droit à la métaphore filée du triturage de cerveau ou comment partir d'une bonne idée pour la diluer dans une répétition insistante.
Bref, il ne suffit pas d'habiller une histoire d'amour passionnelle avec des tenues de camouflage post modernistes pour la rendre plus séduisante. Dommage, l'intention y était mais je n'ai pas accroché.
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