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3,59

sur 756 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La révélation pour moi d'un très grand écrivain ! J'ai éprouvé un si intense plaisir de lecture que mes lectures suivantes risquent d'en pâtir ...
Il arrive trop souvent que les descriptions détaillées à l'extrême ennuient mais ici, elles donnent littéralement à voir et apportent plus de profondeur encore à la psychologie des personnages et ce, sans l'affèterie de ceux toujours en quête de la trouvaille littéraire qui agace plus qu'elle ne convainc.
L'écriture est magnifique et l'intrigue captivante mais les amateurs de "feel good" sont invités à passer leur chemin ...
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En lisant les avis en ligne, j'ai très vite compris que j'allais soit adorer soit être déçu. Pas d'entre deux sur babelio sur ce livre. Ce qui m'a donné envie de me ruer dessus et me faire mon avis.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins : j'ai adoré.
J'y ai retrouvé tout ce qui m'avait tant plu dans Une éducation libertine.
En lisant les avis en ligne, j'avais cru comprendre que l'histoire de le fils de l'homme était très sombre, très violente. Alors oui, on pourrait dire ça.
Mais je dirais plutôt que c'est un livre sur la violence (au sein de la famille surtout - ce qui en aparté est intéressant, j'ai l'impression de lire de très nombreux livres sur ce thème en ce moment), mais pas forcément violent en lui-même. C'est éprouvant à lire parfois, mais parce que l'atmosphère est très pesante, presque cruellement calme et étourdissante (et je comprends qu'on puisse trouver ça ennuyant), comme une bonne tragédie qui se déroule le plus lentement possible pour qu'on se tende à la lecture.
En lisant les avis en ligne, j'avais déjà compris que l'écriture de Jean-Baptiste del Amo à nouveau m'éblouirait. Et oui : c'est magnifique.
Les mots s'enchaînent si parfaitement. Ça fond, ça coule, ça roule. Les phrases sont d'une justesse qui touche à la magie. le choix des mots, c'est du grand art. La façon dont sont décrits les paysages, les animaux, les arbres, jusqu'à la lumière et aux sons... il faut le lire pour le croire.
Mais j'ai aussi envie d'insister sur un autre aspect de l'écriture, que j'ai moins souvent vu abordé : les dialogues.
Parce que c'est là, dans le contraste entre ces descriptions sublimes et l'âpreté des répliques, que le texte trouve son équilibre. Les non-dits et les quelques phrases bredouillées / criées / osées qui émaillent le texte. Jusqu'à cette incroyable prouesse, cette très longue réplique faite de flashbacks et de discours rapportés, qui s'étend des pages 143 à 158, et qui est une pure merveille.
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Un appel au sens, une atmosphère extrêmement bien travaillée, une écriture incroyable pour nous décrire un poison transmissible, celle de la violence de père en fils.
Qu'il est bon de voir tous ces substantifs superbement accompagnés, de retrouver une langue subtile, la grâce du verbe pour dérouler, sous le regard insensible de la nature, une tragédie présagée dans laquelle les ténèbres vont s'emparer de la lumière.
Dans ce huit clos, entre les bras enveloppants de la montagne, il y a le père, le fils et la mère.
Il est violence, elle est impuissance.
Il est menaçant, obscur, elle est lumière et entière.
Cet étranger donc resurgit après une absence mystérieuse pour emmener le fils et la mère aux Roches, cette maison dans les montagnes où il a passé son enfance. Il souhaite recréer une famille, retrouver une harmonie.
Dans ce berceau de l'humanité, ils vont devoir survivre face à cet homme dévoré par son passé.

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Je connaissais de nom l'auteur, mais je ne l'avais encore jamais lu (le thème de son dernier roman ne me disait, il est vrai rien du tout). Cette fois, le sujet ne sortait pas de ″ma zone de confort‶ je pouvais donc pousser la porte sans trop d'à priori !
Je ne le regrette absolument pas. J'ai autant apprécié la thématique, que la manière de l'aborder, et l'écriture.
Il règne dans ce roman une ambiance singulière, lourde, énigmatique, et presque fantomatique. Trois personnages dominent cette histoire ; trois personnages dont on ne connaitra jamais les noms. Tout juste savons- nous quelle place ils occupent : le père, la mère et le fils. Nous n'en saurons pas plus.
Tout comme nous ne savons pas précisément à quelle époque l'auteur situe son propos ; Deux temporalités, cependant, à peine distinctes l'une de l'autres par une ponctuation en milieu de ligne séparant deux paragraphes ; pas de chapitres… un texte d'un seul tenant, en apnée…
Après une longue absence, le père entraine la mère et leur fils dans une vielle bicoque isolée en montagne. D'emblée, le lecteur imagine assez bien que la vie ne sera guère paisible pour eux.
C'est tout le talent de Jean-Baptiste del Amo que ne nous amener inéluctablement à une issue tragique non sans prendre le soin de nous éclairer sur la personnalité du père conditionnée par sa propre relation avec son père dans cette même bicoque au milieu de nulle part.
J'ai particulièrement apprécié la précision des descriptions, autant des lieux que celle des protagonistes. La langue est riche, travaillée, ciselée ; souvent les phrases s'étirent.
La violence est omniprésente, latente ; tantôt suggérée, tantôt assénée au lecteur qui se la prend de plein fouet.
Un grand roman de cette rentrée, que les lecteurs Fnac ont choisi pour succéder à Betty ! Ils ont bon goût les jurés Fnac !!

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Je n'ai pas lu ce livre, j'ai écouté Mathurin Voltz qui le lisait, une nouvelle expérience bien agréable le temps de faire la route vers Nancy pour "Le livre sur la place".


Un prologue surprenant nous immerge au temps des chasseurs-cueilleurs. C'est la vie qui se perpétue en pleine nature avec ses joies et ses dangers. Un cycle complet : l'accouplement, l'accouchement, l'arrivée de bébés vivants ou non, l'apprentissage de la survie, la chasse, la pêche, manger, mourir.


Ensuite réapparaît le père, il arrive dans la cour de l'école auprès de l'enfant âgé de 9 ans, cela faisait six ans qu'il avait disparu mystérieusement. On sent la violence dans les attitudes, les regards lorsque la mère les découvre à son tour.


Trois personnages innommés, utilisés à la troisième personne, démontrant déjà la froideur de cette 'famille'.


L'écriture de Jean-Baptiste del Amo est sublime, un style virtuose, des phrases longues, descriptives, immersives qui nous font non pas imaginer mais voir les scènes, les ressentir, les vivre presque avec intensité.


Je voyais la ville, ce quartier ouvrier rural mais je voyais aussi le chemin du voyage entrepris vers la montagne et le hameau des Roches où se dresse un semblant de maison en ruines. C'est là que le père emmène tout le monde pour un séjour au départ estival mais qui risque bien d'être plus long que prévu.


C'est l'héritage du père, la maison de son enfance, où il a vécu. Il veut la reconstruire et retrouver l'unité d'une famille.


La nature d'abord hostile pour l'enfant, magnifiquement décrite deviendra pour lui une alliée.


La plume est splendide, le vocabulaire riche et précis, accessible d'un grand réalisme. Ce texte est âpre, sombre, tragique. Il parle de la transmission des violences humaines, de la souffrance, de la domination des femmes par l'homme, de l'emprise. Il met en exergue la confrontation de la violence du monde adulte et de l'enfance.


Ce récit alterne entre passé et présent pour comprendre l'origine de la violence qui anime le père. L'intensité de l'écriture secoue, dérange, enchante. Ce récit c'est aussi l'amour et la cruauté, la beauté et la noirceur, l'opposition entre la nature et la ville, la complexité de l'être humain, la jalousie qui mène à la folie.


La lecture de Mathurin Voltz est parfaite, sa voix est posée, le ton est juste, c'est captivant.


Immense coup de coeur de cette rentrée littéraire ♥
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Il est incontestablement l'un des grands favoris de cette rentrée littéraire, ce roman qui marche bien en librairie et qu'on retrouve dans la plupart des sélections des prix littéraires. Onze ans après ma découverte de Jean-Baptiste del Amo avec son roman le sel, c'est avec grand plaisir que je me suis plongé dans le nouveau roman de cet auteur avec l'espoir secret de vivre les mêmes émotions que les lectrices qui l'avaient lu avant moi.

Un jour que l'enfant joue devant la maison qu'il habite avec sa mère, arrive un homme qui n'était qu'un souvenir mais dont la posture ne laisse aucun doute : le père est de retour. On ne sait pas vraiment d'où, on hésitera entre la cavale et la prison, mais le fait est qu'il est de retour comme s'il n'était jamais parti, peut-être même pire encore, parce qu'il veut rattraper le temps perdu et reprendre ce qu'il estime être à lui. Sa femme. Son fils.

Très vite, il les emmène aux Roches pour ce qui est censé être un séjour temporaire, cette ruine perdue dans la montagne que son propre père n'avait jamais terminée de retaper et où il se réfugia jusqu'à ce qu'on retrouve son cadavre à moitié dévoré par la faune locale, bien après que la légende de sa folie ne parvint jusqu'à la vallée.

Dans ce huis clos survivaliste, le repli et l'isolement répriment toute tentative de retour à une vie normale et on assiste alors, pauvre lecteur impuissant, à la lente agonie du bon sens et à l'approche d'un drame qu'on comprend être inéluctable. Un roman sombre et radical qui s'ouvre par un prologue inattendu qui donne le ton et dont la suite du récit étouffe toute lueur d'espoir, jusqu'à nous laisser le souffle coupé sur les dernières pages. Bravo !
Lien : https://www.hql.fr/le-fils-d..
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Une bombe ! Que dis-je ?! le nouveau roman, 𝑳𝒆 𝒇𝒊𝒍𝒔 𝒅𝒆 𝒍'𝒉𝒐𝒎𝒎𝒆, signé Jean-Baptiste del Amo est une pépite littéraire !

L'histoire : un huit clos familial composé principalement d'un homme, d'une femme, d'un garçon. Un père, une mère, un enfant. Pas de noms. Pas d'identification. Pas d'identité.

Un récit puissant, passionnant et haletant qui se joue dans une double voire triple temporalité. Ce texte est parfaitement calibré et le choix de chaque mots donnent une puissance poétique au roman. Tout semble sous contrôle.

Durant toute ma lecture, une tension permanente a traversé mon corps. Cette tension se retrouve dans ce récit sur la transmission. L'atmosphère est lourde, pesante, oppressante et intense.

J'avais aimé 𝑈𝑛𝑒 𝐸𝑑𝑢𝑐𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑙𝑖𝑏𝑒𝑟𝑡𝑖𝑛𝑒 et 𝘙è𝘨𝘯𝘦 𝘢𝘯𝘪𝘮𝘢𝘭 . J'ai adoré ce petit dernier. Il s'agit d'un livre admirable dont on ne sort pas indemne ! 👏
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Le père débarque après une longue absence. le fils l'observe, se méfie et la mère semble le craindre. Il les emmène aux Roches, une bâtisse isolée au fin fond de la montagne, la maison offre peu de confort, le père est tantôt taiseux, tantôt aimable, perdu dans le passé. Les souvenirs ressurgissent de cet endroit où il a vécu seul avec son père après la mort de sa mère, et qu'il a quitté brutalement à 17 ans.

Un roman qui s'ouvre sur une tranche de vie, celle d'un clan d'Hommes Préhistoriques. Une scène qui plante le décor ; l'isolement, la forêt, la prégnance de la nature, et nous plonge dans l'ambiance ; la rudesse de l'homme, la complicité entre la mère et l'enfant, le silence créent une tension qui fait naître un sentiment d'insécurité, d'angoisse et le présage d'une tragédie. La langue est belle, riche sans être compassée, les descriptions longues et détaillées, les personnages (dont on sait si peu) sont pleins d'une violence, d'une colère contenue qui menace de se déverser derrière chaque page tournée, on tremble pour le fils et sa mère.

Un roman remarquable ! ♥♥♥


Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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Après avoir lu, et adoré, Règne animal, je n'ai pas voulu lire ses précédents livres. J'attendais le suivant… Avec le fils de l'homme j'ai retrouvé cette écriture qui me saisit chez Jean-Baptiste del Amo. Il donne l'impression de choisir chaque mot avec une attention particulière. Il est vrai que les descriptions sont amples en particulier sur la nature qui joue un rôle prépondérant dans ce livre. Mais toujours del Amo revient à l'essentiel : l'humain. Sa noirceur indéniablement mais surtout sa capacité de choix, de ceux qui sont pris comme ceux qui sont délaissés. La construction du roman détonne en ne nommant pas les personnages principaux et en opposant les temps et les lieux. On comprend dès la 1ère page vers quoi Jean-Baptiste del Amo veut nous entraîner mais il est inutile de résister. Sa plume est trop forte. On glisse avec les personnages vers les profondeurs de l'être. On se raccroche aussi. J'ai lu ce livre avec intensité, comme si j'étais avec les personnages dans une course effrénée en sachant qu'il n'y aurait pas d'issue pleinement heureuse. Je viens de refermer le fils de l'homme et maintenant…j'attends le prochain roman de Jean-Baptiste del Amo.
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" Et la rage des pères revivra chez les fils à chaque génération " ( Sénèque)
La préface de ce roman brillant et bouleversant donne le ton. Est-ce une fatalité d'hériter des dérives des parents ?
Le prologue peut surprendre car il nous plonge dans le début de l'humanité ou il faut lutter à tout prix pour survivre. Cette violence transmise par les pères ne vient-elle pas de terreurs ancestrales ?
Chez del Amo, ils n'ont pas de nom, c'est le père, la mère, le fils, le vieux, la voisine. Sauf Tony, le complice de jeux dangereux.
Le père a abandonné femme et enfant pour réapparaître après six ans d'absence afin de démarrer une nouvelle vie. Il décide de passer l'été dans la vieille maison familiale délabrée " les roches ", une bicoque en ruine, au toit éventré perdue au coeur de la montagne, laissant derrière eux s'éloigner le monde réel.
"on est ensemble rien ne peut nous arriver" dit il .Pourtant l'enfant semble etre le plus lucide ,le plus attentif devant sa mère en détresse et son père à l'amour totalitaire, rongé par la jalousie.
" il n'y a pas pire qu'un homme blessé" nous dit l'auteur . Ce père-là est un homme brisé par une enfance difficile sans mère, dont le propre père autoritaire n'a connu qu'une vie de labeur et de misère. Ce père-là joue sans cesse avec les limites.
Il apprend au fils à chasser, à pêcher, à se servir du vieux revolver ayant appartenu au grand père.
Il a toute une histoire ce vieux revolver. le lecteur craint qu'il ne reste pas si longtemps au fond d'un tiroir .
La nature magnifiquement dépeinte et les quelques passages paisibles entre les trois personnages permettent de souffler à travers des chapitres durs oppressants. La construction roman est basée sur de nombreux retour dans le passé.
Malgré la colère atavique du père, je le préfère au père tyrannique et cruel de "my absolute darling" ou au père lâche de "Sukkwan island".
C'est un père en manque d'amour qui a été trahi et entraîne les siens dans sa folie.


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