Je reste convaincu que les dangers de l'intelligence artificielle sont plus liés à l'incompétence qu'à la malveillance.
Les émotions, en grande partie, nécessitent la capacité de prédire. Beaucoup e tâches intelligentes nécessitent d'ailleurs la capacité à prédire. Comme je le dis souvent, la capacité à prédire constitue l'essence même de l'intelligence.
... notre cerveau s'est construit ainsi : pour faire confiance à autrui.
Notre arbre généalogique, qui ne s'appuie parfois que sur quelques tibias, deux ou trois molaires, des morceaux de crâne et des fragments d'ADN, a déjà été maintes fois révisé.
J.G. : Bref : ce qui peut rendre l'intelligence artificielle dangereuse, ce serait avant tout la bêtise ?
Y.L.C. : Oui !
S.D. : C'est une bonne façon de conclure.
... les chats sont beaucoup plus curieux que les chiens.
En sciences cognitives, on ne fait plus la distinction entre cognition et émotion. Nous pensons que les émotions sont des calculs spécifiques qui ont évolué pour signaler des dangers ou des opportunités utiles à l'organisme et qui mobilisent l'ensemble du corps. Il n'y a aucune raison que ce type d'intelligence - l'intelligence des émotions - soit exclu des machines.
Pour moi, il est clair que des machines intelligentes, autonomes, auront des émotions.
Selon Freud, le premier homme qui lança une insulte au lieu d'une pierre aurait inventé la civilisation. Les machines intelligentes ne nous lanceront sûrement pas des pierres, mais des insultes, peut-être.
Chaque fois que l'intelligence artificielle avance, on dit que ce n'était pas un vrai problème !