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Citations sur Blanche et Lucie (19)

J'ai toujours attaché une énorme importance aux nourritures, à la préparation des aliments. J'y vois une forme de savoir-vivre, de savoir-aimer. Les repas sont pour moi des moments privilégiés de la journée. Une mauvaise cuisine me plonge dans une tristesse sans doute excessive, mais bien réelle.
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L'importance des greniers, dans mon enfance, est considérable. D'abord, c'est le pièce la plus haute de la maison, on se rapproche du ciel, et quand on escalade l'étroite fenêtre, c'est assez haut pour être sûr de se tuer si l'on se jette en bas.
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Je dois à Lucie ma passion des livres. Lucie avait toujours un livre dans la poche de son tablier. Et, quand elle allait aux champs garder les vaches, accompagnée de son grand chien noir, elle s'asseyait au pied d'une haie, à l'écart souvent des autres femmes. Elle sortait de sa poche une de ces petites publications mal imprimées, à vingt centimes, à la couverture illustrée, et se perdait dans sa lecture. Ces petits livres avaient été lus et relus. Ils étaient sales, déchirés, usés. Dans les greniers à grain de la ferme, il y avait des « maies », de grands coffres pleins de livres d'où sortaient une forte odeur de moisi quand on en ouvrait le couvercle. Leur découverte a été pour moi un des moments les plus extraordinaires de mon enfance. Toute la littérature était là : la pire et la meilleure. Victor Hugo et Paul Féval, Lamartine et Zévaco, Balzac et Georges Ohnet, Jules Verne et Xavier de Montépin, George Sand et Delly, Voltaire et Léo Taxil, Zola, Daudet, Gautier, Gaston Leroux, Maurice Leblanc, Gyp, Rachilde, Dumas... J'ai lu par dizaines des romans d'amour larmoyants, de rocambolesques romans d'aventures. Lucie les avait tous lus, tous dévorés. Bien sûr elle ne lisait pas autant qu'elle le voulait, la vie à la ferme était dure en ce temps-là.

3123 – [Le livre de poche n° 5207, p. 10]
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Après être passées chez le grainetier et le quincaillier, notre halte la plus longue était chez le librairie. Nous aimions plus particulièrement celui de Montmorillon qui me connaissait bien. Tabac Jaune. Je n'ai jamais su d'où lui venait ce surnom. Il connaissait nos goûts et montrait à Lucie ses nouveautés. Nous les feuilletions lentement avant de faire notre choix, influencées souvent par l'illustration de la couverture ou le titre prometteur. Mon goût allait vers les récits d'énigmes tels le Le Mystère de la chambre jaune, ou Le Parfum de la dame en noir de Gaston Leroux. Lucie était plus attirée par les romans d'amour où l’héroïne, toujours pure, est en butte aux méchants qui veulent lui ravir sa vertu. De toute façon nous échangions nos livres. Nous sortions de la librairie avec une dizaine de volumes.

3124 – [Le livre de poche n° 5207, p. 38]
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Ces soirs-là, je n'étais qu'attente. De quoi, je n'en sais rien. J'attendais, c'est tout.
Lucie se relevait en se tenant les reins, traversait la pièce et, ouvrant la porte de son armoire, prenait un des deux livres qui s'y trouvaient en permanence : Les Méditations de Lamartine et Les Contemplations de Victor Hugo. Elle revenait s'asseoir près de moi et lisait les vers à haute voix. Les mots merveilleux apportaient la paix, une douceur étrange m’envahissait, tout faisait silence, même Lucienne.

3131 – [Le livre de poche n° 5207, p. 124]
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Blanche me lisait la Bible dans les deux grands livres rouges, illustrés par Gustave Doré. J'ai aimé ce livre plus que bien d'autres, plus que l’Iliade et l'Odyssée, plus que l'Enéide, plus que les vingt livres de la comtesse de Ségur qui furent les livres lus et relus de mon enfance.
Dans le grenier de Blanche, il y avait des caisses pleines de prix : gros volumes en percaline rouge à tranches dorées, et la merveilleuse Bibliothèque Rose. Je me souviens encore du nom des auteurs : Mlles Julie Gouraux, Zénaîde Fleuriot, Mmes Cazin, Chéron de la Bruyère, de Stolz, de Piray, du Planty et de celui de prestigieux dessinateurs comme Bertail et Castelli ; les Hetzel, les Jules Verne dont la belle couverture polychrome fait la joie des collectionneurs.

3130 – [Le livre de poche n° 5207, p. 40]
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Lucie m'a donné son appétit de vivre avec ardeur et mélancolie, avec Blanche j'ai appris à regarder le temps couler sans impatience et sans regrets. L'équilibre est maintenu entre le désir de vivre et celui de mourir.
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La mort est tentante quand le cœur et le corps sont las. Mais la vie est si bonne.
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Les mots merveilleux apportaient la paix, une douceur étrange m'envahissait, tout faisait silence, même Lucienne.
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L'enfance se passerait mieux, sans les angoisses liées à la puberté, si on faisait l'amour aux petites filles qui en ont manifestement le désir.
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