L' action du château périlleux ( ou château dangereux, selon les éditions) se déroule pendant la première guerre d'indépendance écossaise , au début du XIV e siècle. le château en question est celui de Douglas, au Sud de l'Ecosse : quand le roman débute, il est tenu par une garnison anglaise fidèle au roi anglais Édouard Ier, tandis que
James Douglas, écossais partisan de
Robert Bruce futur roi d'Ecosse, tente de reprendre son château et ses terres.
Voilà le contexte du roman, qui restitue donc le climat de ces années qui ont vu les Écossais se battre pour « bouter les Anglais » hors d'Ecosse et regagner leur indépendance. le récit est vu côté anglais et , dans ce paysage de landes brumeuses et de ruines,
Walter Scott fait évoluer quelques personnages bien typés : de jeunes chevaliers pleins de vaillance, des fiers patriotes écossais, un vieil archer donneur de leçons, un abbé de monastère un peu sot, une soeur borgne et défigurée...Et puis il y a Bertram, ménestrel anglais, qui fait route vers le fameux château en compagnie de son « fils » Augustin , dont on apprend dès les premières pages que c'est une jeune fille déguisée . Si l'on sait assez vite qui elle est, il va falloir attendre les 3/4 du roman pour comprendre ce qu'elle fait là et pour que l'action s'accélère un peu..
S'il y a des descriptions intéressantes et une certaine ambiance, j'ai trouvé ce roman de chevalerie bien long et pas vraiment palpitant. Il m'a permis de revoir un peu l'histoire de l'Ecosse et des rivalités entre « croix de St André et croix de St Georges » et les codes de la chevalerie mais bon...
Les dernières pages sont toutefois surprenantes et assez émouvantes :
« Le bienveillant lecteur sait que ces contes sont, suivant toute probabilité , les derniers que l'auteur aura à soumettre au public. Il est maintenant à la veille de visiter des pays étrangers. Un vaisseau de guerre a été désigné par son royal maître pour conduire l'auteur de Waverley dans des climats où il recouvrira peut-être une santé qui lui permettra d'achever ensuite le fil de sa vie [•••] ; il peut lui être permis d'espérer que les facultés de son esprit, telles qu'elles sont, peuvent avoir une date différente de celles de son corps; et qu'il peut encore se présenter devant ses brillans amis, sinon exactement dans son ancien genre de littérature, du moins dans quelque branche qui ne donnera point lieu à la remarque que « Le vieillard trop long-temps est resté sur la scène »
Abbetsford, septembre 1831.
Walter Scott meurt en effet l'année suivante.