Durant 20 ans
Marguerite Duras a privilégié le cinéma à la plume. C'est sur cette période qui commence au début des années 60 que
Maurice Darmon a centré ses travaux publiés en cinq volumes "Le cinéma de
Marguerite Duras".
Maurice Darmon a créé une maison d'édition appelé 202 éditions qui propose divers textes sur le cinéma et sur le graphisme éditorial, parfois inédits ou introuvables, en tirages très limités, autour de 250 exemplaires, sans réédition ni réimpression.
Le "Tome 1. La forêt des dames" est donc un ouvrage rare que j'ai plaisir à voir trôner dans ma bibliothèque.
C'est l'ordre chronologique qui a été choisi par l'auteur et ce tome 1 est consacré aux cinq premiers films durassiens tournés entre 1964 et 1972 : Sans merveille,
La musica,
Détruire dit-elle, Jaune le soleil et Nathalie Granger.
Même si son apport et sa marque sont évidents et incontestables dans ses deux premières approches de commande, Sans merveille et
La musica, Darmon insiste sur le fait que
Détruire dit-elle est le premier film autonome de
Marguerite Duras.
Il faut dire que le travail de
Maurice Darmon est impressionnant. Ses recherches documentaires sont très pointues et n'ont pas les inconvénients des travaux encyclopédiques parfois difficile à lire. Car la particularité du livre est d'abord de contextualiser le film d'un point de vue sociologue, politique et surtout cinématographique. Tout est lié. Il y beaucoup de comparaison notamment avec d'autres films comme ceux de
Jean-Luc Godard et bien d'autres.
Le travail technique et le contenu (le sens du message) sont décortiqués. Et puis, il y a les début de
Gérard Depardieu et surtout le souvenir de
Jeanne Moreau dans Nathalie Granger.
J'ai été très sensible à la rigueur de la démarche de l'auteur et aux réelles qualités de composition et d'écriture de ce livre. Car sa conception, sa mise en page et le choix des photographies en noir et blanc, ont pour préoccupation constante de mettre en évidence le rapport spécifique entre le texte et l'image. Pour la présentation du cinéma de
Durasc'est tout à fait approprié.