Un conte moderne qui réchauffe le coeur en ce temps de pandémie persistante, de politiques identitaires réductrices et une augmentation alarmante de l'intolérance.
Une histoire "feel good" qui devrait faire partie du programme de l'enseignement secondaire.
Je crois que je n'ai plus lu une histoire aussi attendrissante depuis ma prime jeunesse et comme je viens de passer le cap des trois-quarts de siècle, cela fait fatalement un bail. Je remercie donc
Geneviève Damas de cet heureux intermezzo inattendu.
À la mort de sa bien-aimée épouse Monique,
Monsieur André décide de déménager de Perwez près de Namur à Bruxelles et de s'y installer dans un petit appartement. le bâtiment se trouve dans un quartier modeste, mais il a un appartement au rez-de-chaussée avec un minuscule jardin pour son vieux chat Petit Noir.
Monsieur André a 68 ans et a été toute sa vie un enseignant qui aime les gosses. Sa propre fille Rachel vit hélas à Belize en Amérique Centrale et les contacts sont inévitablement limités. Il a aussi une soeur, Mireille, qui a épousé un grand avocat de Namur et qui est devenue snob et déplaisante.
Dans le quartier près de la gare où il débarque, notre homme ne connaît strictement personne. Relativement vite il va se faire des amis aux noms légèrement exotiques comme Ibrahim, le petit diable qui deviendra son grand ami ; Naima, qui fait de longues heures à l'hôpital et l'adorable Nisrine, sa petite fille qui aime la musique de Schubert ; le serviable Hicham, qui travaille sur les toits et est tout fier de son nouveau camion d'occasion.
En fait, la seule qui dérange
Monsieur André est la grosse Madame Verstappen, une voisine grincheuse et plus vieille que lui.
Je ne vais pas dévoiler les moments émouvants de ce récit relativement court, même pas 100 pages, mais je n'aurais pas de paix si je ne vous raconte pas le moment suivant.
Un jour, le vieux chat Petit Noir meurt de vieillesse et
Monsieur André est tellement triste que son entourage arabe s'inquiète sérieusement. La solution vient du petit diable Ibrahim qui est allé chercher un mignon chaton à l'autre bout de la capitale belge et que le duo baptise solennellement Mouloud.
Je suppose que de mauvaises langues pourraient qualifier les bonnes relations belgo-arabes dépeintes ici comme caricaturales, mais est-ce que les propos de certains politicards de l'extrême droite ne sont pas carrément caricaturaux et dangereux en plus ?
Je recommande fortement ce petit bijou de
Geneviève Damas à tous ceux qui "de 7 à 77 ans" souhaitent une petite pause de paix dans un contexte peut-être difficile ou désagréable.