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EAN : 9782369352112
128 pages
Le Passager Clandestin (01/05/2018)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Comment se pose la « question migratoire » pour le peuple qui compte le plus grand nombre de réfugiés dans le monde ?
Dans la sinistre comptabilité de l’exil, la Syrie fournit le plus gros contingent de réfugiés internationaux au monde. Si la Turquie en accueille le plus grand nombre, c’est le Liban qui produit l’effort le plus conséquent, avec 1 réfugié pour 4 habitants (en France, le taux est de 1 pour 700). Le Liban, et à travers lui le Proche-Orient, offr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le « pour l'instant » de centaines de milliers d'exilé·es

Des réflexions sur l'exil d'Edward Said, des mobilités humaines, il convient de nuancer « la dichotomie faite entre le réfugié et l'exilé », l'exil syrien, le subir et l'agir, la souffrance et l'espoir, le nombre record de réfugié·es et de déplacé·es dans le monde actuel, La Colombie et des millions de déplacé·es, la Syrie avec plus de 5,5 millions de personnes ayant fui le pays en 2016, les 2,5 millions d'afghans expatrié·es, la sinistre comptabilité contemporaine du refuge…

Des lieux carrefour des mobilités, « filtre sensible des trajectoires internationales », l'histoire des séjours, hier de courte durée et structurés par la migration de travail, la spécificité des capitales, les connections multiples entre pays, « Ainsi, un nombre significatif de parcours relient les lieux de l'exil – la Syrie, Beyrouth ou Istanbul -, les villes carrefours comme lieu de refuge et de transit, et l'Europe, horizon du voyage où réside une importante diaspora proche-orientale constituée de Libanais, de Syriens et de Palestiniens ».

Dans l'introduction est insérée un récit d'exil, depuis Damas jusqu'à Marseille.

« Cet ouvrage propose un décentrement du regard sur les circulations contemporaines à destination des lecteurs français et francophones qui construisent une vision forcément ethnocentrée de ces questions. Il documente et analyse principalement les insertions des Syriens au Liban, tout en proposant des éclairages sur la Turquie et des descriptions de parcours et d'itinéraires ».

Les auteurs et autrices soulignent l'importance des « enseignements d'un terrain extra-européen ». L'enquête au Liban et à Beyrouth donne à voir d'autres contextes et d'autres interactions, des parcours d'accès des réfugié·es syrien·nes eux institutions d'assistance (il aurait été intéressant d'en faire une analyse genrée), « L'enjeu est de comprendre si le rapport des réfugiés aux institutions d'assistance influe sur leurs modes de subjectivation et oriente leur trajectoire sociale ». Iels abordent, entre autres, l'usage des réseaux sociaux, le petite économie de survie « tout en se saisissant des interstices de la ville », les conditions d'installation et de vie, la grande précarité statutaire des déplacé·es, l'aide internationale…



Sommaire :

Les trajectoires de l'aide. L'accès des réfugiés syriens aux institutions d'assistance au Liban

Réfugiés de Syrie dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban. le cas de Chatila

Beyrouth, au carrefour d'une nouvelle culture syrienne

Beyrouth, ville-carrefour, ville itinérante

L'exil, l'attente et la ville. L'expérience contrastée des Syriens et des Irakiens à Zgharta (Liban)

Des différentes analyses, je en souligne que certains points. L'emboîtement des rapports hiérarchiques entre ONG et la segmentation de l'aide, la réorganisation des tissus associatifs locaux, les inégalités, « Tous les réfugiés ne sont égaux face aux possibilités de voyage », les histoires migratoires régionales, les nouvelles configurations sociales, les dégradations de vie dans les camps et la concurrence sur le marché du travail…

Les relations entre populations, leur « degré d'intimité et d'étrangeté », la ville-refuge et la ville-relais, Beyrouth et « les mouvement vers la ville, les mouvements dans la ville et la ville en mouvement », le passage d'un régime préférentiel (dans l'accès au marché du travail, au logement et à l'éducation) à un régime discriminatoire, les rythmes urbains et les activités de rue, la fabrique de l'altérité, « les enjeux du voir et d'être vu », l'informel et les « groupes de pairs », les solidarités, les dimensions confessionnelles, les éxilé·es Irakien·es, le (non-)droit à la ville en contexte d'exil…

« Les parcours de Syriens en exil se déploient aux échelles régionales, internationales et intra-urbaines, dans les territoires mêmes des villes-refuges aux hospitalités hésitantes et inégalement distribuées ». En conclusion, les auteurs et autrices soulignent l'historicité et les temporalités des migrations à l'échelle régionale, l'importance des réseaux, la diversité des statuts et des droits – et de leurs effets en termes de hiérarchisation -, les circulations préexistantes à la situation actuelle, l'insertion fortement spatialisée des réfugié·es, la multiplicité des populations, « Cette véritable Babel horizontale est le lieu de côtoiement des étrangers et des établis, où s'éprouvent et s'étalonnent, dans l'agitation du commerce et ses métriques de la différenciation et du rapprochement », la présence de travailleuses migrantes originaires d'Asie et d'Afrique, la « concurrence victimaire » entre des groupes de populations, les contours d'« une étrangeté entre proches », les dispersions de membres de mêmes familles, la réévaluation de la place et du rôle des femmes, la diversité des mondes syriens en exil, « La position d'établi est à la fois contextuelle et réversible, comme l'est celle de relégué »

Il faut aussi rappeler, contre les campagnes xénophobes et l'invention d'une soi-disant « crise migratoire », que la proportion de réfugié·es qui ont demandé l'asile en 2017 au regard de sa population totale est, en France de 1 pour 700 habitant·es. Au Liban un·e habitant·e sur quatre est aujourd'hui « étranger·e » et les Syrien nes y sont plus d'un million…

On ne saurait non plus oublier l'absence de solidarité internationale envers les populations syriennes dans leur révolte contre le pouvoir de Bachar el-Assad, les exactions des armées syriennes ou des milices iraniennes et du Hezbollah, les bombardements russes, sans oublier les atrocités commises par les membres de Daesh…

Un nouvel ouvrage à lire et faire connaître dans cette belle collection nommée « Bibliothèque des frontières ».

Reste une question, que je pose maintenant à toustes les auteurs et autrices, pourquoi ne pas utiliser une écriture plus inclusive ? – le point médian, l'accord de proximité, les réfugié·es, les exilé·es, les déplacé·es, les expatrié·es, les Libanais·es, de Syrien·nes et de Palestinien·nes pour rendre visibles les unes et les autres, les iels et toustes. J'ajoute que le dernier ouvrage paru dans la collection a adopté une écriture inclusive.
Lien : https://entreleslignesentrel..
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