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4,52

sur 15348 notes
Un joli bébé de 850 pages , ça donne à réfléchir tout de même, surtout quand on n'adhère pas trop , comme moi , à tous ces romans qui " refont le monde " , ces romans feel - good qui connaissent un grand succès, mérité sûrement ..... Mais bon , sans lire les critiques , je me précipite sur la page des commentaires et , incroyable , une note de pratiquement 4,5 pour ...plus de 250 avis ...Là , plus aucune hésitation, ce livre , il me faut le lire .
C'est parti . J'avoue que le début a été un peu " poussif " , sans doute l'état du camping -car , un ancien modèle dont il fallait " chauffer le gas- oil " avant de démarrer, Un peu curieuse , l'histoire , un garçon condamné pour un Alzheimer précoce qui cherche une compagne afin de partir " profiter " de la vie ...n'importe où...Et la fille , elle arrive...Pas forcément enthousiaste , pas bavarde , toujours vêtue de noir, limite dépressive, végétarienne ( attention , je n'ai vraiment , mais vraiment rien contre , inutile de m'invectiver !! ) , secrète , ayant plus tendance " à faire la gueule " qu'à remonter le moral à un garçon en grande détresse...Bref , tout ce " qu'il " faut à notre héros!!!
Bon , j'en dis pas plus , ça ne me paraît pas utile , si ce n'est que ce me semble être un équipage bien brinqueballant qui va prendre une route dont on ... n'imagine pas grand chose si ce n'est que la situation devrait bien s'arranger et , on l'espère, s'animer puisqu'il y a encore plus de...800 pages à tourner avant la disparition programmée de notre héros.....ou un miracle ? Non , on ne peut pas plaisanter avec un tel sujet , c'est trop grave .....
Au fil des pages , c'est curieux , sans bruit mais avec une efficacité remarquable , il se passe des " petits riens " qui créent une atmosphère entre les personnages . Un peu de menthe , du romarin , des saveurs à partager simplement ( ben , oui , les plats végétariens ) des odeurs .Ça " tape l'incruste" au point que .....les discussions se font moins rares , les échanges deviennent moins superficiels , bref ,on avance . le cadre naturel est décrit avec douceur , qualité, aussi bien la chaleur de l'été que les rigueurs de l'hiver . La civilisation urbaine , le bruit , la pollution , la foule sont absentes.C'est curieux , ça fait un bien fou , Ici, tout est nature , tout espoir , tout salut ne peut venir que de la nature .Et c'est dans cette nature que vont surgir des personnages d'un charisme , d'une générosité, d'un humanisme profonds mais , aussi , hélas, quelques personnages plus détestables ( mais vraiment insupportables , oui...., ben il en faut quand même quelques uns , hein ) , vous le verrez , même si le cheminement de nos héros trouvera le salut dans la nature ,la générosité humaine , le respect et la compréhension de l'autre .....
Ce roman est ponctué de nombreuses citations d'un auteur souvent cité ( inspirateur ...) , une référence en matière de quête de soi , de quête du bonheur . On ne s'étonnera pas non plus de voir apparaître en pleine nature , des séances de méditation , compte - tenu des compétences de l'auteur ...Un sacré beau voyage , des passages un peu longs , parfois , mais surtout des passages sublimes sur la faculté des êtres humains à entrer en osmose dés lors qu'il s'agit de faire fuir ses pires cauchemars et accéder au repos à défaut d'atteindre le bonheur .
De nombreux et graves sujets sont abordés avec finesse mais détermination, chacun y trouvera certainement matière à réflexion personnelle et c'est très bien . Pour moi , je retiendrai l'émotion qui court dans chacune de ces pages et je trouve aussi que , pour un premier roman , c'est un excellent roman écrit par quelqu'un de vraiment sensible ...et à l'écriture pleine de force et de vie .
Moi , j'ai terminé cette lecture et je me sens " tout chose " .Je ne suis pas inquiet , c'est toujours comme ça quand je dois m'en aller vers d'autres horizons . Mais , franchement , que d' EMOTIONS dans ces pages .
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Quel joli roman que je referme les larmes aux yeux, un roman empli d'émotions au large des grands espaces verts.

Émile a 26 ans lorsqu'il publie une annonce à la recherche d'un compagnon de route pour cette dernière ligne droite de sa vie. Émile souffre d'un alzheimer précoce, tout va aller très, trop vite pour lui désormais. Deux ans, voué à mourir jeune, sénile et cloué sur un lit d'hôpital. C'est Joanne qui répond positivement à son annonce. Ensemble ils vont sillonner la France en camping car direction l'inconnu, la grande vie, la liberté.
Joanne, avec ses habits noirs, son chapeau, ses shorts trop grands est une écorchée vive, taciturne, indifférente à tout. Émile ne la cerne pas mais petit à petit, au long de ces 650 pages, ils vont tous deux s'acclimater l'un à l'autre et s'apporter l'amitié nécessaire pour que ce voyage soit le plus beau d'entre tous.

Ils vont rire, pleurer ensemble, se rappeler, oublier, se soutenir et s'habiller de mille horizons. Entre la mer, la forêt, les montagnes, on en prend plein les yeux. Mais il y a aussi des moments difficiles dans cet alzheimer qui ronge chaque dernière denrée vitale. Émile n'a qu'un souhait : finir sa courte vie en paix, loin des hôpitaux, loin de l'acharnement thérapeutique, loin de la famille en pleurs.

On s'attache à ce duo insolite qui a tout à apprendre l'un de l'autre. On se plonge avec un certain ravissement dans les souvenirs de chacun, comme une petite flamme, lambeau du présent. On marche dans la vie comme pour mieux écraser cette foutue maladie. On avance pour cicatriser, accepter l'inéluctable, vivre mieux que tous, mieux que tout parce que oui, on peut tous mourir demain.

Un roman qui ne peut laisser de marbre parce qu'il redonne force et vie aux étoiles, au bleu du ciel, aux anges qui veillent sur nous, au vent dans les arbres, à ces mots qu'on gribouille sur les murs et qui veulent dire : aime la vie et sois vivant jusqu'à ton tout dernier souffle...
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Lu dans le cadre de la sélection du prix Cezam 2020.

Tout le bleu du ciel, premier roman d'une jeune autrice, Mélissa Da Costa, repose sur un scénario original, une magnifique idée, mais qui n'est pas dénué de risques dans l'écriture et la construction de l'intrigue.
Tout part d'une annonce publiée par un jeune homme de vingt-six ans, Émile, atteint d'une maladie précoce d'Alzheimer. Fuyant la compassion de sa famille, les risques qu'il entrevoit d'un acharnement thérapeutique, il recherche un(e) compagnon(ne) de voyage pour partager un dernier périple jusqu'à la fin ultime attendue. C'est ainsi qu'il fait la rencontre d'une jeune femme, Joanne, secrète, mutique, qui accepte la proposition. Ils partent ainsi tous deux en camping-car sillonner quelques routes de montagnes et de bord de mer dans le Sud de la France entre Pyrénées et Méditerranée...
Je m'attendais au pire et de ce côté-là je ne fus pas déçu.
Je suis resté au bord du chemin.
Visiblement ce livre a rencontré son public et un succès certain. Cette lecture est sans doute pour moi un malentendu...
Je vais sans doute m'attirer les foudres de quelques amis d'ici, mais je n'ai pas du tout aimé ce livre. Je l'ai trouvé lisse, insipide, long, chargé de poncifs, l'écriture et le propos faciles, pas forcément très bien écrit, tournant en rond, se répétant, manquant de relief et de poésie...
Les personnages sont sympathiques, les paysages sont beaux, les bons sentiments sont au rendez-vous, mais cela ne suffit pas pour en faire une belle lecture. Tout ce que j'aime dans la vraie vie est là, présent, quoique j'aime aussi l'inattendu, mais voilà, ce que j'attends d'un roman, ce n'est pas la vraie vie, ce n'est pas de parcourir un guide touristique en Pyrénées Orientales à la découverte des plus beaux villages perchés, ce n'est pas de découvrir un précepte de développement personnel sur les bienfaits de la pleine conscience, ce n'est pas de me convaincre des vertus de manger végétarien, de savoir que nos forêts et talus regorgent de plantes médicinales bienfaisantes, qu'il est urgent de penser au devenir de la planète. Tout cela, je le sais déjà, je le pratique déjà plus ou moins et je vous avouerai que cela m'insupporte presque de voir ces choses-là saisies comme autant d'ingrédients qu'on voudrait mélanger comme une recette idéale pour attirer le lecteur en mal-être lié aux maux de la société actuelle, comme on attrape des mouches avec du papier collant.
Ce que j'attends d'une belle lecture, c'est qu'elle me surprenne, qu'elle vienne me cueillir, m'emporter, me chavirer, m'étreindre. J'ai besoin qu'une écriture existe, soit présente, me séduise, me résiste, qu'elle me griffe, qu'elle m'enivre, qu'elle se déplie sous mes doigts, qu'elle me caresse aussi.
J'aime Zola, Maupassant ou Flaubert pour fouiller l'âme humaine et peindre de magnifiques fresques de la vie ordinaire, décrire les rêves et les désillusions comme autant de déflagrations dans l'âme, j'aime Dostoïevski pour sa capacité à me faire entrer dans des zones inconnues que je ne soupçonnais pas en moi et me faire ainsi peur, j'aime Victor Hugo pour sa fougue et son lyrisme à défendre les laissés-pour-compte, les condamnés à mort, ceux qui disent non, à en faire des héros, à me donner envie de croire en l'humanité. Pour le développement personnel, je préfère lire Sénèque, Marc Aurèle ou encore Montaigne. Pour la douceur, j'aime la poésie mélancolique d'Emily Dickinson ou de Marceline Desbordes-Valmore, et les contemporains aussi me surprennent tout autant : l'errance démesurée de Sylvain Tesson, les passions solaires et leurs blessures inguérissables de René Frégni, l'élégance révoltée d'Erri de Luca, l'ivresse sauvage et mystique de Jim Harrison, la grâce épurée de François Cheng. Marcel Proust ou Virginia Woolf offrent des voyages intérieurs bien plus enivrants et vertigineux que des milliers de kilomètres en camping-car, même sillonnant les cols pyrénéens les plus abrupts...
À la page 354, lorsqu'un des personnages du roman avoue, en parlant de L'alchimiste, que c'est son livre préféré , aïe, là c'en était trop... Ce fut le coup de grâce. Je n'ai pas pu aller plus loin... J'ai suivi l'un des principes de Daniel Pennac, lorsqu'une lecture vous résiste : « le droit de ne pas finir un livre ».
Alors, je descends du camping-car. Je quitte le voyage. Je ne saurai pas comment s'est terminée l'histoire d'Émile et de Joanne. Je les laisse filer vers la fin de l'escapade qui les unit, un peu triste quand même de quitter des amis attachants ; j'imagine pour eux le meilleur et le pire...
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Un livre vraiment surprenant. On y baigne en effet dans la sérénité alors même qu'il raconte l'histoire de deux êtres torturés et vaincus par les caprices du destin. Un vrai tour de force.

Joanne, totalement absente à elle-même, quitte son enfer ; Émile, condamné par un Alzheimer précoce, fuit l'hôpital et une vie ratée.
Ces deux-là partent en camping-car vers les Pyrénées pour un voyage sans but et sans contours.

C'est là qu'une forme de magie s'opère. Malgré les souvenirs douloureux et les défaites qui font tant souffrir, malgré les pertes de mémoire toujours plus oppressantes d'Émile, on ne cesse de respirer une odeur de bien-être et de quiétude.

Le cirque de Gavarnie et la promesse de Joseph, la bienveillance de Myrtille et le sourire de Sébastian, la force d'Isadora et la grande aiguille d'Ansabère, une éternité de bleu pour Tom et tous ces villages chargés d'ans…

Un livre empli de maladresses, mais de maladresses si touchantes, si pleine de sensibilité que j'ai passé outre…

Les majestueuses Pyrénées n'est qu'un prétexte, vous savez ! le seul voyage qu'entreprennent Joanne et Émile est à l'intérieur d'eux-mêmes, de leur âme… Scories, résidus gris, amertume, ressentiment et méchanceté, ils vont se débarrasser de tout cela pour ne conserver de leur vie que l'essentiel et le lumineux.
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Emile n'est pas encore trentenaire, mais, atteint d'un Alzheimer précoce, il n'a plus que deux ans à vivre. Préférant fuir l'hôpital et l'étouffante sollicitude des siens, il décide de partir à l'aventure en camping-car, en compagnie d'une jeune fille, Joanna, recrutée par petite annonce.


Si vous entamez ces 650 pages, assurez-vous de votre provision de mouchoirs, car ce concentré d'émotions ne vous laissera pas de marbre.


Certes, ce premier roman n'est pas exempt de points faibles : même si les dialogues sonnent souvent juste, les traits de certains personnages sont parfois un peu outrés, les poncifs abondent, les bons sentiments prolifèrent, et l'on s‘agace des références trop appuyées à L'alchimiste de Paulo Coelho qui semble être LA bible de l'auteur, par ailleurs très marquée semble-t-il par les pratiques de développement personnel. le style est fluide mais ne réussit pas vraiment à s'élever lorsqu'il évoque la beauté sauvage des lieux évoqués, et, au final, le tout présente quelques longueurs.


Pourtant, le charme opère et cette jolie histoire bien construite aux protagonistes attachants a tôt fait de vous faire oublier vos réticences pour vous emmener dans un moment de lecture fort agréable et plutôt addictif. Tendresse et bienveillance font de ce livre un petit bonheur, où l'irrémédiable issue se vit dans une tristesse pleine d'apaisement et de sérénité. Sans doute utopique et un brin naïf, ce récit donne envie d'y croire, de visiter les sites décrits et de rencontrer ses personnages, à la lumineuse humanité, qui vous laisseront un sentiment de manque une fois la dernière page tournée.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Le grand intérêt de ce livre, c'est qu'on n'est pas obligé de le lire vraiment, tellement il est rempli de phrases inutiles.
Je sais, on a parlé à son sujet de « pépite », et il est vrai que l'idée première était une pépite : un jeune homme atteint d'une maladie dégénérescente incurable poste une petite annonce, et reçoit , à sa grande surprise, la réponse d'une jeune fille prête à partir à l'aventure avec lui en camping car. Sans l'avoir jamais vu.
Dès le début, j'essaie de m'intéresser, je m'en veux de trouver le texte insipide et j'arrive péniblement à la page 54 : « la salade est prête. Elle a dû préparer une vinaigrette car il y a un petit bol, au centre de la table, dans lequel est disposée une cuillère »
Je poursuis vaillamment, mais sans lire les phrases anodines , les dialogues inutiles et les détails sans intérêt:
P 114 : il sort une bouteille d'eau du frigo, se sert un verre, pioche dans un paquet de chips entamé » :
P 176, ils mangent avec force détails des pâtes.

Ça, des pâtes, ils en mangent, ils me saoulent à force d'en manger.

Ne m'en veuillez pas, mais les goûts et les couleurs ne se discutant pas, le Bleu du ciel de Melissa da Costa des premières 200 pages ne me séduit pas.
Je regarde le nombre de pages, 835 !
J'abandonne.
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Emile, vingt-six ans, est atteint d'une maladie orpheline, dont il sait qu'à très court terme, elle va le précipiter dans une sénilité précoce, oubliant peu à peu tout ce qui le relie à ses proches et, les noms des choses et des personnes, les façons de se retrouver dans l'espace, les savoir-faire et même qui il est. Sa famille effondrée souhaite le remettre entre les mains de la science, en le faisant participer à un essai clinique. C'est non. Emile refuse et part comme un voleur au volant d'un camping-car, en compagnie d'une triste demoiselle tout en noir qui a accepté son offre de voyage partagé proposé sur une annonce lancée comme une bouteille à la mer sur internet.

C'est à ce voyage que le lecteur est convié, pour découvrir peu à peu l'histoire de l'énigmatique accompagnatrice et assister au déclin du jeune homme.


Bien entendu, on se doute qu'à moins d'un miracle , les dés sont jetés et que, par conséquent il est conseillé de se munir d'un paquet de mouchoirs pour tourner les dernières pages, d'autant que l'auteur a vraiment le don de faire surgir les émotions profondes.

On passera sur les quelques invraisemblances, qui sont sans doute nécessaire pour rendre possible le propos.

Les passages consacrés au développement personnel sont assez bien intégrés pour ne pas faire trop copié-collé, et pas trop invasives.


Par contre, c'est dommage d'être obligé de tourner 650 pages avant d'en arriver là : beaucoup de redites alourdissent la narration , qui aurait gagner en concision. Les résumés des épisodes précédents reviennent régulièrement sans utilité.


Globalement c'est un roman feel-good (mais est-ce feel-good, de se retrouver en larmes pendant deux chapitres?) plutôt réussi, mais après ça , j'ai besoin d'un bon polar avec plein de méchants!

Challenge Pavés Babelio
#Toutlebleuduciel #NetGalleyFrance


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Je vais sans doute détonner dans ce concert de louanges mais j'ai eu une impression très mitigée en refermant ce premier roman, me demandant où diable était le travail de l'éditeur ici, qui aurait sans doute permis de redresser un certain nombre d'incohérences voire, plus grave, d'inexactitudes qui plombent vraiment le déroulé de l'intrigue. Dans la mesure où évoquer celles-ci révèle certains éléments de l'histoire, j'en ai fait une liste ci-dessous en texte masqué.
C'est un roman "feel good" et à ce titre, si on se laisse embarquer dans le voyage dans certains des plus beaux coins des Pyrénées, le récit fonctionne assez bien même si bien trop long. J'ai failli laisser tomber alors que j'en étais aux deux tiers d'un roman qui aurait vraiment gagné à être quelque peu écourté. Je pense que le succès de ce livre tient essentiellement au contexte de la pandémie qui a empêché la plupart d'entre nous de voyager. On avait vraiment l'impression d'y être par moments et c'est dans doute l'aspect le plus réussi de ce livre (même si pas parfait).
L'intrigue est orginale mais affectée d'une grosse inexactitude (voir plus bas). J'espère qu'elle n'inspirera donc pas un certain nombre de personnes car les choses ne sont pas si simples.
Le "message" philosophique, à grands renforts de citations de "L'alchimiste" (le livre probablement le plus surestimé de toute l'histoire de la littérature) est en gros tiré du face à face des deux personnages principaux. D'une part on comprend que Emile, atteint d'une maladie dont il va décéder rapidement, s'est fourvoyé dans une vie "moderne", travaillant pour une start up sans âme, et amoureux d'une femme dont on comprend qu'elle n'a pour elle que son apparence et une forme de nihilisme qui s'accorde bien à sa vie. D'autre part on a Joanne, qui l'accompagnera dans son dernier voyage, qui rassemble sur sa tête tous les poncifs au demeurant passablement réac du politiquement correct contemporain : vegan (comme il se doit), herboriste à ses heures et adepte du retout à la nature et surtout adepte de son terroir au point de n'en être jamais sortie (à près de trente ans d'âge) jusqu'à ce que, sous l'emprise d'un choc, elle se retrouve embarquée dans ce voyage bien entendu rédempteur pour Emile sous son influence. Un peu voire vachement réac la Joanne. Elle reflète bien l'état d'esprit d'une certaine jeunesse qui, au nom de préoccupations dites "écologiques", refuse de voyager, se replie sur sa "communauté", entend revenir à des valeurs traditionnelles et refuse une certaine forme d'universalisme qui pourtant préserve des conflits et guerres avec un Autre qu'on ne connaît pas à force de rester vissé à son clocher...
Bref, on peut du fond de son appartement citadin dont on n'a guère pu sortir depuis près d'un an pour cause de pandémie se laisser aller et admirer avec les personnages les magnifiques paysages, les 150 couchers ou levers de soleil tous plus magnifiques les uns que les autres et verser une petite larme (je l'avoue) sur le triste destin d'Emile mais pour le reste il n'y a pas intérêt à essayer de creuser un peu du côté philosophique '(éculé à souhait, Paulo Coelho : au secours !) ou même à la psychologie des personnages (de loin, à la grosse louche, ça se tient mais sans plus). Quant au "coup de théâtre" final, on le pressent dès le deuxième tiers du livre.
Un bon travail d'éditeur aurait pu redresser un certain nombre de choses:
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Mélissa Da Costa, voilà une auteure que je n'oublierai pas et dont j'achèterai en toute confiance le prochain roman quand il sortira.

Tout le bleu du ciel, ce roman non plus je ne l'oublierai pas. Je l'avais repéré depuis un moment déjà grâce à sa couverture qui m'a tout de suite attiré et à son titre que je trouve très beau. Dès sa sortie en poche je l'ai donc acheté et directement commencé.

Tout le bleu du ciel est un roman aussi beau que triste, je l'ai trouvé tout simplement lumineux. Les sujets traités pourtant ne sont pas faciles, la maladie bien sûr, le deuil, l'autisme, la vieillesse. Oui les sujets ne sont pas faciles, pourtant le tout ne tombe jamais dans le pathos en faites c'est même tout le contraire, le tout est empreint de vie. L'envie de vivre et de profiter des instants présents, de ces plaisirs simples mais essentiels est omniprésente tout au long de ses pages : admiré un paysage, boire un bon bol de thé, jouer aux jeux de société, rencontrer de nouvelles personnes, nouer de nouvelles amitiés, tomber de nouveau amoureux.

Ce sont deux bien beaux personnages principaux que nous a présentés ici l'auteure, je ne vous en dis pas plus en espérant si ce n'est pas déjà fait que vous les découvrirez à votre tour.

Tout le bleu du ciel, un roman lumineux malgré les sujets difficiles qu'ils traitent porté par deux personnages principaux aussi attachant qu'émouvant. À découvrir.
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Émile a vingt-six ans et on vient de lui diagnostiquer une forme précoce de la maladie d'Alzheimer. On lui propose un protocole thérapeutique, mais cela ne débouchera pas sur un traitement, il s'agit seulement d'une étude clinique. Ses parents et sa soeur Marjorie veulent qu'il s'inscrive bien-sûr, mais Émile, lui ne tient pas à servir de cobaye, les médecins lui ayant dit qu'il allait perdre la mémoire et que l'issue serait fatale d'ici deux ans.

Sa compagne Laura l'a largué purement et simplement quelques mois auparavant sous le prétexte qu'il avait tardé à vouloir un enfant avec elle. En fait, elle a une personnalité autoritaire et il lui faut tout, tout de suite, quand elle l'a décidé, après c'est trop tard et elle passe à autre chose.

Ses parents le considèrent déjà comme un être handicapé, le couve et surtout veulent décider de tout à sa place. Son ami d'enfance, marié et père d'un bébé le comprend et devine de façon intuitive qu'il va se passer quelque chose.

En effet, Émile décide d'acheter un camping-car et de partir sur les routes comme il en rêve depuis longtemps, mais ne veut pas partir seul alors il passe une annonce au libellé savoureux, pour trouver une compagne de route. Contre toute attente, Joanne répond à son annonce et accepte de l'accompagner et de s'occuper de lui. Et c'est parti pour l'aventure, le voyage initiatique plutôt.

« Jeune homme de 26 ans, condamné à une espérance de vie de deux ans par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) pour partager avec moi ce dernier périple. »

Pour être sûr que l'aventure se poursuive, ils éteignent leur portable et Émile décide qu'il enverra des cartes postales de temps en temps à ses parents, à sa soeur et à son ami.

Comme les crises de confusion et les pertes de mémoire deviennent plus fréquente Joanne lui achète un carnet pour qu'il note ses impressions de voyage au jour le jour, comme elle le fait elle-même. On comprend très vite que Joanne a vécu un gros traumatisme et qu'elle fuit aussi les lieux qui lui rappellent sa souffrance.

J'ai beaucoup aimé suivre ce duo, la manière dont ils se découvrent et s'apprivoisent au fur et à mesure du périple, les marches sur les sentiers des Pyrénées, les lacs, les nuits à la belle étoile, la beauté de sites, mais aussi les dangers avec les chutes, les malaises qui nécessitent parfois un avis médical.

Le voyage sur des chemins parfois improbables, les périodes de confusions, la maladie qui progresse, tout est bien abordé dans ce roman. Joanne, qui pratique la méditation de la pleine conscience essaie d'apprendre à Émile pour que les crises de panique soient moins violentes, elle lui parle de son père, un être plein de sagesse qui écrivait des citations sur les murs de la maison.

On rencontre aussi dans ce roman un petit garçon autiste, qui aime peindre, toujours la même couleur, le bleu, mais à vous de le découvrir !

Ce roman raconte aussi l'évolution d'Émile, obnubilé au départ par le départ de Laura, autocentré et qui au fur et à mesure que le voyage se déroule se transforme, tant au contact des autres que du fait de sa maladie. On rencontre des personnages intéressants au cours du voyage qui est aussi un hommage à la nature, à la terre.

Parfois, on est un peu trop dans la romance et les citations de Paulo Coelho reviennent trop souvent mais ce roman est bien construit et aborde des thèmes importants : comment faire pour éviter à tout prix l'acharnement thérapeutique, ou choisir la manière dont on veut vivre les derniers mois de sa vie comme on l'entend réellement ou encore comment désigner un garant qui respectera les volontés du patient sans avoir des problèmes avec la famille…

Des sujets très forts auxquels j'ai beaucoup réfléchi de mon côté, surtout dans un pays où les mots euthanasie, suicide assisté sont tabous, à tel point qu'on est obligé de partir en Belgique ou en Suisse pour faire respecter ses volontés… Mais, c'est difficile de trouver une personne qui pourrait accepter le contrat et les responsabilités qui en découlent, comme Joanne l'a fait avec Émile…

La couverture est belle, le camping-car m'a rappelé ma jeunesse, quand on parcourait les routes dans une vieille estafette Renault !

Une très jolie histoire, dont la fin n'est pas un suspense puisqu'on connaît l'échéance mais qui réserve des surprises quand même. Je redoutais un peu de me retrouver devant un « feel good », genre littéraire qui ne me plaît pas beaucoup en général, mais ce pavé m'a emmenée très loin, de temps en temps la larme à l'oeil, et j'ai passé un très bon moment de lecture.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions le Livre de Poche qui m'ont permis de lire enfin ce roman et de découvrir son auteure.

#Toutlebleuduciel #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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